Grand Dole : feu vert pour Intermarché à Brevans

Le Conseil communautaire a classé la zone prévue pour une base logistique Intermaché (ITM) en « intérêt communautaire » et mènera un diagnostic archéologique et une évaluation environnementale. La perte de terres agricoles de qualité a été dénoncée, de même que la conduite du dossier.

chalonclaude

« ITM en a marre ! Ils ont décidé d'installer leur base logistique à Brevans. Si nous tardons encore ils iront s'installer à Belfort ou à Saint Dié… » Claude Chalon, le président du Grand Dole s'exaspère et prend le risque d'apparaître comme l'avocat du supermarché. Jeudi 14 février, lors du conseil communautaire réuni à Authume, il a peiné à convaincre pour faire voter trois délibérations qui ouvrent la voie à la mise à disposition de 28 hectares dans la commune du nord-est de Dole plutôt que dans la zone économique de Rochefort-sur-Nenon, où 20 hectares sont encore disponibles. Après débat, 8 votes contre et 14 abstentions se sont exprimés.

Les élus proches qui lui demandaient au minimum de différer la décision n'ont pas été entendus. Pour certains, favorables au vote, il ne s'agit que d'une décision sur du foncier, pas sur l'avenir des 250 salariés de l'unité logistique. Comprendre : le chantage à l'emploi ne peut pas être un empêchement, on peut céder les terrains, ITM aura ensuite la responsabilité de pérenniser l'activité. Claude Chalon a plutôt insisté sur le risque de désengagement et les conséquences mauvaises sur l'emploi. Pour Emmanuel Bourgeois de Sampans, « on ne peut pas prendre ce soir de décision éclairée ». Jean Pascal Fichère, de l'opposition, semble goûter les discordes dans la majorité. Il souligne que la « zone historique de la logistique à Rochefort » était plus adéquate et relève que « le dossier a été mal mené ».

Le président et le 2ème vice-président Jean-Michel Daubigney de la commission « développement économique » ont mis tout leur poids dans la balance. Ils ont rappelé la chronologie, les demandes de réexamen, de compléments d'analyse et la réunion le 13 décembre 2012, à leur demande, avec ITM et le maire de Rochefort avant la conclusion toute récente, en janvier : Brevans présente les conditions optimales. Claude Chalon conteste encore l'idée du passage en force, reprise par les Verts et Hervé Prat du NPA.

Franck David, maire de Rainans, en charge du tourisme au Grand Dole, s'étonne qu'on s'étonne de l'âpreté du débat : « je me sens concerné également, l'entreprise est sur mon canton et veut aller sur une autre commune de mon canton. Je suis conscient du risque à la fois pour les employés d'Intermarché et de la perte des terres pour les familles paysannes, quarante personnes. La situation de cette base logistique à l'entrée d'une ville que l'on veut garder attractive n'est pas non plus un bon choix. C'est le choix d'ITM et j'espère ne jamais apprendre qu'ils auraient pu faire autrement. C'est le choix, l'idée de départ de leur architecte. Ne veulent-ils pas nous l'imposer ? Là comme ailleurs nous aurions dû sacraliser des terres agricoles. » Et de prévenir : « ce type de dossier se reproduira. Je le regrette pour Jean-Michel Daubigney, mais je m'abstiendrai ».

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