Factuel défend L’Epoque

Nous proposons deux projections suivies d'un débat avec le film de Matthieu Bareyre parce qu'il y a nécessité d'une alliance entre le cinéma indépendant et la presse indépendante… 

C'est une première. Factuel soutient le beau film de Matthieu Bareyre, L'Epoque, en allant plus loin qu'une critique de présentation. Quand le distributeur, en recherche de relais, a pris contact avec nous pour que nous contribuions à faire connaître le film, nous avons décidé de le faire dès que nous l'avons vu.

Nous avons plusieurs bonnes raisons.

D'abord, c'est un beau film de cinéma. Avec de l'émotion, de l'intelligence, des personnages attachants, des questions nécessaires et simples qu'il faut toujours poser sur le sens de la vie, notre place dans le monde et dans la société.

C'est aussi un documentaire actuel. Car cette émotion, ces personnages, cette intelligence, ces questions ne sont pas de fiction, mais d'ici et maintenant. Et si le film existe, c'est parce qu'un jeune homme, Matthieu Bareyre, a pris sa caméra, est allé à la rencontre nocturne de la jeunesse parisienne, a su la faire parler et la filmer.

Le résultat est d'une fraîcheur revigorante. Il montre une génération lucide et perplexe, exigeant vérité et honnêteté, respect et tolérance, peu dupe de la cruauté du jeu social malgré son inexpérience. Bien sûr, le réalisateur trouve et choisit, comme en reportage, des interlocuteurs dont les propos ou les attitudes nous interpèlent et nous touchent.  

Car le travail de Matthieu Pareyre est le produit d'un questionnement qui n'a rien à envier au meilleur du journalisme, celui qui nous montre le monde, répondant à notre curiosité, mais révélant aussi ce qu'on n'a pas forcément envie de voir. Là, c'est la coexistence d'un désenchantement qui pourrait inquiéter et d'une capacité de réflexion et d'adaptation qui ne peuvent que rassurer. De quoi réconcilier avec la dialectique ceux qui étaient fâchés avec elle qui n'est que la faculté de penser et d'agir avec les contradictions.

Enfin, L'Epoque appartient à la catégorie des oeuvres de l'esprit indépendantes. De celles qui développent ou entretiennent l'esprit critique. Car il y a un cinéma indépendant, comme il existe une presse indépendante, des lieux de diffusion indépendants, voire une recherche indépendante. Les uns et les autres participent âprement, mais avec de petits moyens, aux combats pour l'émancipation. Nous pensons qu'ils doivent s'allier quand ils le peuvent.

Donc, nous avons proposé à des salles franc-comtoises de programmer le film et d'organiser un débat à l'issue de la projection avec quelqu'un de l'équipe de réalisation. Pour l'heure, deux séances sont programmées : jeudi 16 mai à 20h30 au cinéma Victor-Hugo de Besançon, et vendredi 17 mai à 20h15 au Ciné-Comté de Poligny. Ces séances ont reçu l'appui d'associations ayant accepté d'être nos partenaires : Les Amis du Monde diplomatique, Radi Bip, Attac Jura, SOS racisme Jura; La Séquanaise. Qu'elles en soient remerciées.

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