Déchets : la sensibilisation commence dès l’école à Planoise

Proposée début juin par le Conseil citoyen indépendant de la Ville, la semaine d'animations, d'initiatives et de spectacles Pas de quartier pour les déchets entendait sensibiliser les adultes en passant par les plus jeunes… Et la fin, un grand pique-nique réunit du monde au parc urbain.

planoise5

Des enfants sont assis dans l'herbe par petits groupes au pied d'un grand arbre du parc urbain de Planoise pour un grand pique-nique réunissant les classes de plusieurs écoles du quartier. A quelques mètres, des techniciens terminent l'installation d'un podium où se jouera dans une heure une pièce de théâtre sur les déchets. Plus tard, le maire viendra remettre des prix. 

On s'approche d'une classe de CP de l'école Fourrier. Il y a un léger vent. Un papier s'envole, une gamine s'écrie joyeusement : « stop aux incivilités ! » Toute la semaine, on a parlé déchets, recyclage, propreté dans le cadre d'une très officielle dénomination Pas de quartier pour les déchets. « C'est leur quartier, d'eux-mêmes, les enfants sont sensibles » à ces questions, assure une enseignante. Une collègue fait la moue : « c'est souvent dégoûtant ». Une autre modère : « ça dépend des endroits ». 

Quoi qu'il en soit, il y a un message constant à transmettre. Il est passé le mardi précédent par un exercice grandeur nature : nettoyer les alentours de l'école. « On a ramassé pas mal de mégots, de capsules et de canettes dans les buissons », dit une instit' ravie d'avoir été interpellée par des élèves sur le trajet menant au parc sur le mode : « regarde maîtresse, il y a des cochonneries là et là… »

« Je voudrais qu'ils arrêtent de jeter, je voudrais leur expliquer… »

Un garçon vient faire ouvrir un paquet de bonbons : « mets le papier dans ton sac », recommande l'enseignante. Sa camarade de classe, Acile, bonne élève, a compris la leçon de la semaine : « on a ramassé, trié… C'était sale, ils jettent tout par terre, ne font pas attention à la nature… » Qu'a-t-elle envie de leur dire, à ceux là ? « Je voudrais qu'ils arrêtent de jeter, je voudrais leur expliquer… »

En fait, l'action touchant les écoliers vise aussi les adultes : « il s'agit de faire prendre conscience aux enfants des petits gestes permettant de préserver le cadre de vie », dit Marie Zéhaf, adjointe à la voirie, elle aussi venue pique-niquer avec plusieurs fonctionnaires de son service. Gwenael, technicien, a par exemple fait de la médiation en allant dans les classes en amont de la semaine déchets, en participant à un ramassage en compagnie des employés de la régie de quartier. 

Didier Tournoux, le directeur du service voirie, explique que cette régie a un « vrai rôle, c'est bien davantage qu'un soutien pour la ville. Et ici, à Planoise, on n'a pas plus de problèmes qu'ailleurs. Mais on a, comme ailleurs, une explosion des dépôts sauvages. des gens apportent par exemple des matelas aux points d'apport volontaire au lieu de les emmener à la déchetterie… »

« Il y a un vrai problème avec le manque de civisme par rapport à l'écologie… »

Voilà Monique Choux, la présidente du Conseil citoyen, une instance indépendante de la ville à la différence des conseils consultatifs d'habitants, car créée dans le cadre du dispositif de renouvellement urbain. C'est le Conseil citoyen qui est à l'origine de la semaine déchets. Pourquoi ? « Il y a un vrai problème avec le manque de civisme par rapport à l'écologie, et pas seulement vis à vis des déchets, mais aussi par rapport à la consommation d'eau, d'électricité, sans parler de la sauvegarde de la terre… »

Quel rapport ? « Un gamin de 8 ans peut comprendre qu'il faut éteindre en sortant d'une pièce, arrêter l'eau du robinet en se lavant les dents, qu'il ne faut pas nourrir les pigeons… » Ah bon, pourquoi ne peut-on pas nourrir les pigeons ? « Parce qu'il y en a de plus en plus ! Ils n'ont plus qu'une chose à faire : se reproduire et mangent ce dont ils n'ont pas besoin, laissant les miettes et les déchets que mangent les rats de plus en plus nombreux… Ces miettes et déchets des paquets de gâteaux que les jeunes mangent sur un banc et qu'ils laissent ensuite… D'où la campagne : ne plus jamais rien jeter ! » 

« On a cette idée que les enfants passent des messages à leurs parents… »

On commence à saisir le lien entre divers réalités. Monique Choux continue : « Une petite fille m'a demandé un jour sur un stand : on ne peut même pas jeter quelque chose par la fenêtre de la voiture ? Je lui ai demandé pourquoi, elle m'a répondu que c'est ce que faisait son père… Alors j'ai répondu : il faudra apprendre à tes parents… On a cette idée que les enfants passent des messages à leurs parents… »

Pour ce faire, le soutien des écoles était nécessaire. Il a justement été tissé lors de la construction du projet déchets par Carole et Julie qui travaillent l'une du service démocratie participative, l'autre à l'urbanisme. Ce sont elles qui ont mis en relation les écoles et les divers intervenants : « On a commencé par tourner à pied pour faire un diagnostic en marchant, repérer un banc arraché, une lampe qui manque, une voiture tampon… » 

14 heures… Le spectacle va commencer. Tout le monde se dirige vers le podium. Enfin presque, car arrivent quelques chèvres du troupeau municipal qui focalisent vite l'attention de quelques uns. Des chèvres laitières qui sont de sympathiques débroussailleuses écolos… 

 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !