Consensus sur la politique de l’eau du département du Doubs

Les conclusions que les élus tirent de la Conférence de la Loue et des rivières comtoises feraient bondir certains scientifiques, mais tous se réjouissent de la dynamique engagée avec la profession agricole.

Après que Christian Bouday eut présenté dans le détail la politique de l'eau, Claude Jeannerot enchaîna : « Après 50 ans de pratiques innapropriées, ce n'est pas en 6 mois qu'on va régler les problèmes. Mais on est dans l'action. Jean-Pierre Gutner (DVD, Levier) lui enjoint le pas : « Certains trouvent qu'on fait trop de place aux associations environnementalistes... La conférence Loue a bien fait d'éviter le focus sur des boucs émissaires. La presse a dit qu'il ne s'est rien passé ? Il faut expliquer ! La différence nitrate et phosphates, le CIGC qui limite la production à 4600 litres de lait par hectare et booste la chambre d'agriculture ».

« Le tout-lisier incompatible avec notre sous-sol karstique »

L'élu de Levier oublie de dire que ces 4600 litres sont là de longue date et que la réalité, de l'aveu même de la profession, étant entre 3000 et 3200 litres, si on atteignait 4600 litres, ce serait très grave... Surtout Jean-Pierre Gurtner a tiré une conclusion qui pourrait être un vrai programme de politique de filière : « le tout-lisier n'est pas compatible avec notre sous-sol karstique ». Il a aussi entendu les scientifiques tirer la sonnette d'alarme sur les micro-polluants, mais défend les scieries : « arrêtons les rumeurs, on traite de moins en moins en forêt ! On parle de particules pharmaceutiques dans les sédiments, mais on n'a toujours rien : une désédimentation est-elle possible ? Et puis, voir arriver la région avec son pôle karst fait sourire : le professeur Chauve nous avit dit que c'était une boîte noire. Il faut bousculer la région pour que derrière les mots, il y ait du financement... N'oublions pas le pouvoir auto-épurateur : le lac de Saint-Point s'est remis d'avoir été envahi par les algues en 65 et 76... Il faut que le Conseil général garde la gouvernance ».

Gilles Robert (PS, Le Russey) attend « la preuve » de ce que son collègue avance sur le bois, estime toujours « difficile de parvenir à nos fins » pour vraiment diminuer les pesticides.

« Quand il n'y aura plus de département, les choses iront moins bien... »

Vincent Fuster veut « saluer le cahier des charges du CIGC », « insister sur les douze propositions acceptées par le monde agricole dont la diminution du glyphosate (le trop fameux Roundup)... C'est exceptionnel de parvenir à ces douze propositions avec la composition de ce groupe agricole ».

Jacques Breuil (PS, Quingey) soulève quand même le « gros problème du mercure et du chrome qui ont dans le Pays horloger la plus haute concentration du bassin Rhône-Méditerranée ». 

Jean-Marie Pobelle (DVD, Pierrefontaine-les-Varans), ancien président de chambre d'agriculture, en rajoute : « je suis fier ! Allez dire aux agriculteurs  qu'il en va de l'avenir de la filière, car il y aura toujours des libéraux qui veulent produire plus alors que les débouchés ne sont pas là... »

Pierre Hélias (PS, Montbéliard) douche les enthousiasmes : « le karst n'est pas tout à fait une boîte noire. Je faisais de la spéléo il y a 50 ans et je voyais déjà la pollution de la Loue, du Dessoubre et du ruisseau de la Brême... Si quelqu'un a eu la bonne initiative avec cette conférence sur la Loue, c'est bien le Conseil général. Chaque fois qu'il y a eu une crise, il a été la collectivité la plus investie... Quand il n'y aura plus de département, les choses iront moins bien... »

Claude Jeannerot fait la synthèse : « En deux ans, on a fait du chemin. On vient de franchir un cap. Ce que nous avons fait est un progrès ».

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