Centers parcs de Poligny et du Rousset : les opposants reçus à la région

Les militants associatifs ont obtenu l'engagement de recevoir une étude environnementale jusque là confidentielle. « On attend les retours de Pierre-et-Vacances, on ne les sent pas trop... », lâche Marie-Guite Dufay lors d'un déjeuner de presse.

bfc1

Une quarantaine d'opposants aux projets de villages de vacances en forêts de Poligny et du Rousset, les fameux centers parcs du groupe Pierre et Vacances, ont investi le parvis du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté lors de la dernière session de l'année, le 16 décembre à Dijon. C'est sans doute peu, mais il fallait compter avec le froid, la distance, et entendre la remarque de l'un d'eux : « la dernière fois, on était sept... »

 Une délégation été reçue par le vice-président au tourisme Patrick Ayache pendant une heure, après quoi elle a rendu compte des discussions. « Pierre et Vacances paraît lever le pied en raison d'un recours au Rousset et de l'enquête publique sur le plan local d'urbanisme à Poligny », rapporte Marie-Odile Mainguet, militante du Pic noir, « M. Ayache nous a dit qu'il n'y aurait pas d'avancée de la part de la région sans que nous en soyons informés ».

Interpellé sur le rôle du conglomérat chinois HNA qui pourrait absorber à terme Pierre et Vacances, le vice-président a paru à la délégation être dans les interrogations : « il comprend bien qu'il y a un souci là-dedans ». Quant à la situation de conflit d'intérêts potentiel de Gérard Houa, à la fois conseiller du commerce extérieur de la France en Chine et membre du conseil d'administration de Pierre et Vacances, qui inquiète les opposants aux projets (Factuel.info du 28 mai 2016), elle devrait faire l'objet d'une saisie du ministère des Affaires étrangères par la région, explique Hervé Bellimaz, également militant du Pic noir.

Marie-Guite Dufay :
« les Chinois sont intéressés par
l'aéroport de Dole-Tavaux »

La délégation a demandé des précisions sur la rencontre entre Marie-Guite Dufay et l'ambassadeur de Chine il y a quelques semaines. « M Ayache a répondu que l'ambassadeur faisait la tournée des régions et qu'il est demandeur de partenariat touristique  », souligne Marie-Odile Mainguet. Interrogée par Factuel lors du déjeuner de presse sur le sujet, Mme Dufay explique que les Chinois sont « intéressés par [l'aéroport de] Dole-Tavaux ».

Parmi les manifestants, Brigitte Monnet, ancienne conseillère régionale de Franche-Comté et co-porte-parole d'EELV-Franche-Comté, explique faire vivre l'accord entre son parti et Marie-Guite Dufay entre les deux tours des élections régionales de décembre 2015 : « il y a eu des engagements de leur part... » Il porte sur l'isolation énergétique des bâtiments et l'agriculture bio, mais aussi sur un minimum de transparence.

« Pas d'accélération du processus »

Celle-ci consiste à fournir des informations, notamment une étude, jusque là confidentielle, du cabinet Wolfrom. Patrick Ayache s'est engagé à la fournir aux militants associatifs d'ici le 5 janvier où une nouvelle rencontre est programmée. Marie-Guite Dufay confirme : « on leur communiquera l'étude environnementale après qu'on l'aura adressée aux conseils départementaux du Jura et de Saône-et-Loire... Pour l'heure, on est en attente des retours de Pierre et Vacances, et on ne les sent pas trop... »

Cela corrobore le sentiment de Marie-Odile Mainguet qui ne constate « pas d'accélération du processus ». Reste qu'Hervé Bellimaz a l'impression que les responsables régionaux en charge du tourisme considèrent que les projet « ont plus d'avantages que d'inconvénients, même s'ils voient en entendent nos remarques ».

Cette prudence est sans doute justifiée à la lecture de la Stratégie de mandats, le document de 170 pages adopté par la majorité lors de la session du 16 décembre. On apprend de la bouche d'un élu opposé aux projets de center parcs que la mention de la « triple vigilance écologique, économique et citoyenne » qui conditionne l'accompagnement de la région a bien failli être oubliée de la rédaction finale...

Marie-Guite Dufay répète régulièrement être favorable aux projets de Pierre-et-Vacances. Mais elle a toujours rappelé deux conditions, écologique et économique, avant d'en accepter une supplémentaire, la condition citoyenne (lire ci-contre). Le fait que les rédacteurs initiaux de la Stratégie de mandat n'y aient pas spontanément pensé montre que la technostructure a toujours son mot à dire... Ceci étant, ces trois conditions, dont on comprend que l'absence d'une seule bloquerait un projet sinon deux, lui donnent une issue plus qu'honorable dont on a toutes les raisons de penser qu'elles auraient finalement sa faveur.

 

 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !