Besançon 300 manifestants défient Monsanto

La principale ville franc-comtoise accueillait l'un des 400 rassemblements organisés à travers le monde contre la firme américaine qui fait l'objet d'une offre d'achat de son concurrent Bayer... Bientôt l'alliance du Roundup et du Gaucho ?

monsanto

A peine la journée mondiale de samedi 21 mai contre Monsanto était-elle passée, que son concurrent Bayer annonçait vouloir l'acheter pour 35 milliards... Bayer fabrique notamment le Gaucho, un insecticide néonicotinoïde considéré par de nombreux apiculteurs comme responsable de l'augmentation de la mortalité des abeilles. Qu'une même transnationale produise du gaucho et du Roundup renforcerait la concentration déjà énorme du secteur... à condition que les autorités de la concurrence soient d'accord, comme on peut le lire sur Reporterre ici.

A Besançon, l'une des 400 villes dont 41 en France à participer à la marche mondiale, près de 300 personnes ont défilé de la place de la Révolution à l'esplanade des droits de l'homme, s'arrêtant quelques instants devant la préfecture, le temps de remettre un message au représentant de l'Etat.

Devant la préfecture.

La bataille contre le Roundup est « une cause qui en vaut la peine, il y va de notre santé », a expliqué Jean-Paul Henry, militant de la Confédération paysanne. Il a rappelé que l'agent orange, le défoliant utilisé par l'armée américaine lors de la guerre du Vietnam produit encore, plus de quarante ans après, des malformations de nouveaux nés... Il a aussi évoqué la dimension économique redoutable du couple OGM-pesticides qui rend dépendant les paysans qui les utilisent : « depuis les années 1990, les prix des semences ont augmenté de 30% et celui du Roundup a doublé ».

Henri Renaud, représentant du collectif Franche-Comté sans OGM, est très critique pour cette orientation qui rime avec industrialisation de l'agriculture : « les pesticides, c'est une solution de fainéant... Mieux vaut vous lever tôt et pisser dans votre jardin ! Et refaites vos semences : c'est simple, ludique, ça rend le jardin intéressant, et vous réapprenez à échanger avec vos voisins ».

A la fin de la manifestation, quelques syndicalistes de Solidaires et des étudiants de Nuit debout ont illustre leur désir de « convergence des luttes » en invitant à la ZAC des Vaîtes et au prochain rassemblement contre la loi travail.

Parmi les manifestants, les rares élus sont écologistes, comme l'adjointe Anne Vignot (robe bleue), Antony Poulin, ou l'Ornanais Gérard Mamet. 

 

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