« Pour soutenir l’hôpital, merci de ne pas faire d’arrêt maladie aux soignants cas contacts ou positifs asymptomatiques à l’hôpital, en EHPAD et en officine ». Voilà ce qu’écrit la CPTS Belfortaine, la Communauté professionnelle territoriale de santé qui organise l’activité médicale d’un territoire, dans un mail destiné à ses adhérents.
Cette demande a vivement fait réagir le Conseil de l’ordre des médecins du Territoire de Belfort qui rappelle à l’ensemble des médecins du département leur indépendance professionnelle. Dans un mail que nous avons pu consulter, la CDOM 90 écrit que « l’ injonction de ne pas placer en arrêt des soignants Covid (+) est également contraire à toutes les recommandations officielles que les médecins répètent à leurs patients depuis des mois : Tester-isoler-protéger ».
Le Conseil de l’ordre 90 se dit bien conscient des difficultés de l’hôpital Nord-Franche-Comté de Trévenans, mais estime que les soignants « doivent pouvoir faire confiance à leur médecin traitant et que c’est à lui de décider, au terme d’un entretien et en accord avec son patient, de la meilleure attitude à adopter, pour garantir sa santé, celle de ses proches et des patients dont il a la charge. »
Un avis du Haut conseil de la santé publique datant du 23 mai permet aux hôpitaux et autres structures de maintenir les soignants positifs au coronavirus et asymptomatiques s’il s’agit d’un personnel « non remplaçable ». Face au manque de moyens humains disponible pour faire face à la crise sanitaire, cette disposition serait également prise au CHU de Besançon.
« Que des médecins incitent des confrères à de ne pas recommander l’isolement à des personnes contaminées et donc potentiellement contaminantes va à l’encontre de tout principe de moralité et de probité », insiste le Conseil de l’ordre des médecins du Territoire de Belfort.