Biologistes, hydrogéologues, écotoxicologues, chimistes, archéologues… de l'Université de Franche-Comté reprennent la plume pour que soit « mis un terme définitif à ces pratiques qui artificialisent et simplifient un patrimoine paysager qui fait la réputation de notre région, détruisent irrémédiablement des milieux d’une grande richesse biologique et favorisent la pollution des cours d’eau ». Il y a quelques semaines, l'Agence régionale de la Biodiversité avait également saisi le représentant de l'Etat.
Monsieur le Préfet,
Nous sommes conscients que la pandémie et ses multiples conséquences nécessitent votre entière disponibilité et celle de la plupart des services de l’État.
Nous souhaitons toutefois vous alerter sur les broyages des sols et les destructions de haies qui se sont accélérés ces dernières semaines dans la zone de montagne du massif jurassien. À ce propos, vous venez d’ailleurs de recevoir un courrier de l’Agence Régionale de la Biodiversité en date du 30 avril dernier.
Déjà, par un courrier du 21 juin 2017, nous avions alerté Madame la Préfète de Région de l’époque sur l’intensification de ces pratiques effectuées sur les pâturages et les prés-bois du Haut-Doubs et du Haut-Jura. Nous insistions sur le fait que la généralisation des surfaces affectées nous paraissait constituer une menace sévère et irrémédiable sur les écosystèmes et le patrimoine culturel et paysager de la montagne jurassienne.
Dans sa réponse du 29 septembre 2017, Madame la Préfète de Région nous invitait à engager avec la profession (agricole) un dialogue constructif sur la façon de limiter au maximum cette pratique. Outre le fait que nous pratiquons ce type de dialogues depuis longtemps sur d’autres sujets (campagnols, échinococcose, santé et environnement rural, biologie des lacs, hydrogéologie…), certains d’entre nous ont effectivement rencontré les professionnels et plus généralement la population des communes les plus concernées, lors de conférences-débats notamment au cours de l’hiver 2017-2018. Parallèlement, les réflexions engagées avec les associations environnementalistes, les services de l’État et la profession agricole ont débouché sur l’élaboration d’une charte de bonne conduite et un protocole de demande d’autorisation préalable pour la mise en oeuvre des travaux de broyage des affleurements rocheux. En décembre 2017, le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel (CSRPN) de Bourgogne-Franche-Comté a fait parvenir à Mme la Préfète de Région un avis détaillé sur la question. Si ces démarches ont peut-être ralenti pendant quelques temps les destructions, nous constatons que le broyage des sols et l’élimination des haies et bosquets ont repris de l’intensité ces derniers mois, et semble-t-il ces dernières semaines… Il est alors difficile de ne pas y voir une occasion de profiter du confinement d’une partie des services de l’État. L’étendue inquiétante des surfaces concernées et l’artificialisation irrémédiable, à l’échelle pluriséculaire, des milieux affectés, nous incitent donc à vous alerter de nouveau.
Nous nous permettons de vous rappeler que le broyage des sols et des affleurements rocheux, la destruction des murgers et des tas d’épierrement (et parfois de vestiges archéologiques qui les accompagnent), induisent la création de sols artificiels inaptes à maintenir la biodiversité locale, à favoriser la réserve hydrique et limiter l’effet de la sécheresse, à permettre une fixation optimale des apports en azote et phosphore liés à l’épandage des effluents agricoles.
La superficie des parcelles agricoles directement gagnées depuis l’utilisation de ces techniques paraît maintenant suffisante. Il est temps de s’interroger sur cette fuite en avant irresponsable, concernant même parfois des prairies louées, notamment aux communes propriétaires. Il est urgent d'encourager et mettre en oeuvre une agriculture raisonnée et raisonnable, d'ailleurs souhaitée, par exemple et pas seulement, par les filières régionales des AOP fromagères. Ainsi, nous souhaitons une nouvelle fois que puisse être mis un terme définitif à ces pratiques qui artificialisent et simplifient un patrimoine paysager qui fait la réputation de notre région, détruisent irrémédiablement des milieux d’une grande richesse biologique et favorisent la pollution des cours d’eau.
Les travaux de recherche de la communauté scientifique internationale des écologues et épidémiologistes tendent à montrer que l’émergence de pathogènes et de virus, tel que le Covid-19, n’est pas le fruit du hasard. En augmentant de façon exponentielle ses activités ces dernières décennies, l’homme a détruit ou très fortement fragilisé de nombreux écosystèmes rendant encore plus à risque les interactions entre l’humain, le vivant et les pathogènes. Nous pourrions penser que tout ceci est loin des haies, des bosquets et des pierriers jurassiens. Pourtant, la prolifération des campagnols et la diffusion de l'échinococcose alvéolaire nous rappellent que notre territoire n’est pas épargné par cette problématique.
Tout ce qui contribue à une diminution de la biodiversité met en danger la résistance et la résilience des écosystèmes planétaires quelle que soit l'échelle considérée.
Restant à votre disposition, nous nous vous prions de croire, Monsieur le Préfet, en l'assurance de nos respectueuses salutations.
Copies : Préfet du Doubs, Préfet du Jura, Député(e)s du Doubs, Député(e)s du Jura, Sénateurs du Doubs, Sénatricesdu Jura. Région BFC : Présidente ; VP : Transition écologique, Enseignement supérieur et Recherche, Agriculture ; Conseiller délégué agriculture.
"A deux kilomètres de là, deux énormes brasiers flambent dans les cheminées des abris sous roc d’Estel et Jean-Marc Gros. Leur chienne monte la garde devant les portes, sous la neige. Il fait bon sous les roches, bien que la tempête s’agite au-dehors."
Si la Citadelle de Besançon, construite par Vauban au XVIIème siècle, est connue des bisontins et bien au-delà, les autres forts d’enceinte, notamment ceux du système « Séré de Rivières » datant de la fin du XIXème siècle, sont bien moins célèbres. Impossibles à rénover pour les petites communes ou les particuliers qui les possèdent, ils s’écroulent doucement, tandis qu’habitants et fans de vieilles pierres des alentours leur inventent des usages. Une poignée de passionnés tentent de les valoriser, le milieu de la fête alternative y trouve des lieux idéaux pour laisser libre cours à ses envies de « gros son », et les coureurs du Trail y passent, prêtant plus ou moins attention à ce patrimoine méconnu.
Diviser par plus de deux sa consommation, utiliser à 98 % du renouvelable, etc. La Bourgogne-Franche-Comté vise de grandes ambitions en matière d’énergie. Aujourd’hui, environ 16 % est produite localement à partir de ressources renouvelables, dont plus des deux tiers sous forme de chaleur, presque exclusivement à partir du bois. Pour l’électricité, il est prévu de porter les capacités photovoltaïques de 271 à 3.800 MWc en 2030 et à 10.800 MWc en 2050. Pour l’éolien, les objectifs sont de passer de 817 (520 mâts aujourd’hui) à 2.800 MW en 2030 (1.110 mâts), puis 4.500 MW en 2050 (1.450 mâts).
Le maire d’Etouvans défend le projet éolien du parc des Trois-Cantons, mais doit faire face à une opposition virulente. L’association L’Écot du vent a adressé un recours gracieux auprès de la préfecture du Doubs pour alerter, notamment, des risques de pollutions de la nappe phréatique. Ils n’ont pas obtenu de réponse. Il y a quelques jours, ils ont voulu bloquer physiquement la pose d’un mât de mesure du vent. De son côté, le nouveau maire de Colombier-Fontaine hérite d’un projet qu’il ne souhaitait pas. S’il reste opposé au développement de l’éolien, il entend respecter l’Etat de droit, les autorisations ayant été accordées. Il restera vigilant sur la bonne application des mesures pour prévenir tout risque sur la ressource en eau.
En Franche-Comté comme dans toute la France, de nombreux agriculteurs transforment leurs déchets agricoles en biogaz. Une façon pour eux de se diversifier, de produire une énergie « recyclable » et « locale » et d’avoir un revenu supplémentaire et stable. Mais face à la multiplication de projets de plus en plus grands et qui se rapprochent des agglomérations pour se brancher directement au réseau de gaz de ville, certains riverains et militants se montrent sceptiques et dénoncent un gaz pas si vert que cela.
Dans leur méthaniseur, les agriculteurs recyclent effluents, résidus agricoles et autres déchets, mais réservent aussi certaines cultures à la production de gaz, quitte à détourner l’agriculture de son rôle traditionnel. Les projets se concentrent aujourd’hui sur des méthaniseurs à injections, qui envoient directement le gaz dans les canalisations, ce qui demande beaucoup plus de matières que les méthaniseurs en cogénérations, plus petits et qui transforment le gaz en chaleur et en électricité. Le « digestat » qui résulte de la méthanisation est ensuite utilisé comme engrais. Ce processus, une fois encore, divise, et certains cas de pollutions sont soupçonnés.
La vie quotidienne vire au cauchemar pour les derniers habitants de certains bâtiments promis à la démolition à Planoise. Dans l’attente d’un relogement, plusieurs foyers vivent dans des bâtiments désormais insalubres et ouverts aux quatre vents, où se croisent dealers, squatteurs toxicomanes et récupérateurs de métaux. La situation s’enlise à cause des modalités de mise en œuvre du Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), qui prévoit de ne pas reloger les Planoisiens à Planoise, où des logements sont pourtant disponibles. Reportage initialement publié sur le blog Le Compost, Factuel reviendra sur ce dossier prochainement.