500 manifestants contre la loi El Khomri à Besançon

En grande majorité étudiants, ils ont défilé dans le centre-ville et aux Chaprais. Un animateur du mouvement et deux militants CGT dont le secrétaire départemental ont été sèchement interpellés et placés quelques heures en garde-à-vue. Un rassemblement de protestation est prévu vendredi 25 mars. Les Jeunes socialistes du Doubs « s'indignent » et demandent « des sanctions » contre les policiers auteurs de « violences relevant de la sauvagerie ».

manif

Environ 500 personnes ont défilé jeudi entre 11 heures et 13 heures dans le centre-ville et le quartier des Chaprais à Besançon pour manifester leur opposition à la loi El Khomri. Un cortège d'étudiants venant de la faculté des lettres a rejoint des salariés, militants CGT, FO et Solidaires sur la place de la Révolution avant le départ du cortège, ponctué de blocages temporaires de plusieurs carrefours.

Un militant de Solidaires-Etudiants, Sébastien H, étudiant en master de sciences humaines, a été placé en garde à vue dans l'après-midi après une interpellation musclée sur l'esplanade des Droits de l'Homme. Invité à la fin de la manifestation par les officiers de police à se rendre à une convocation au commissariat, il avait convenu avec eux qu'il s'y rendrait après une assemblée générale programmée à la fac de lettres. Le comité de mobilisation contre la loi a publié une vidéo de l'interpellation sur son compte Facebook (à voir ici).

Le nouveau code du travail vu par une étudiante...

L'interpellation a eu lieu vers 17 heures alors qu'il se rendait au commissariat de la Gare d'eau en compagnie d'une vingtaine de personnes. Elle a été effectuée par des fonctionnaires de la Brigade anticriminalité et une dizaine de policiers en tenue. Des gaz lacrymogènes et des flashball ont été utilisés. Les accompagnateurs de l'étudiant arrêté ont poursuivi jusqu'au commissariat à 300 mètres de là, rejoints par d'autres personnes. Des slogans de solidarité ont été criés, une banderole hâtivement créée dénonçant l'état d'urgence car « les policiers ont cité un article permettant d'aller chercher une personne convoquée ». 

Le rassemblement s'est poursuivi sur le parvis du commissariat pendant une heure et demi en présence de plusieurs journalistes. Peu après leur départ, des policiers sont sortis en ligne, demandant la dispersion, et utilisant selon les manifestants lacrymogènes « à bout portant » et matraques. Lors de cette échauffourée (témoignage  sur Youtube), le secrétaire de l'union départementale CGT, Cyril Keller, a été mis à terre, menotté, et également emmené au poste ainsi qu'un autre militant de la CGT, le chercheur de la faculté des sciences, Philippe Henry.

La garde à vue de l'étudiant s'est terminée vers 21 heures. Son interpellation fait suite à une plainte du proviseur du lycée Pasteur consécutive à la manifestation du 17 mars. Le cortège étudiant était passé devant cet établissement devant la porte duquel le proviseur s'était placé. Quelques manifestants avaient alors tenté de pénétrer dans le lycée afin d'inciter des élèves à rejoindre la manifestation. Selon un étudiant, une bousculade s'était produite et Sébastien H avait été empoigné par un membre de la direction.

Un rassemblement de protestation, initié par la CGT, la FSU et Solidaires, est organisé ce vendredi à 13 heures devant la préfecture de Besançon.

Un communiqué des jeunes socialistes du Doubs intitulé « ni répression du mouvement social, ni violences policières » (en intégralité ici), s'insurge contre des « actes relevant relevant d'un abus de pouvoir inadmissible des forces de l'ordre » et demande des « sanctions envers les agents de police impliqués dans ces violences qui relèvent de la sauvagerie ».

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