500 manifestants à Besançon contre le projet Peillon

Près de 500 personnes, dont de nombreux grévistes du primaire et quelques enfants accompagnant leurs parents, ont défilé ce mardi après-midi dans le froid des rues bisontines contre le projet de réforme des rythmes scolaires. A entendre les raisons des manifestants, on sent une exaspération quant à la méthode du gouvernement qui n'aurait pas changé avec les pratiques sarkozystes.

manifrythme2013-02-12

Près de 500 personnes, dont de nombreux grévistes du primaire et quelques enfants accompagnant leurs parents, ont défilé ce mardi après-midi dans le froid des rues bisontines contre le projet de réforme des rythmes scolaires. A entendre les raisons des manifestants, on sent une exaspération quant à la méthode du gouvernement qui n'aurait pas changé avec les pratiques sarkozystes. Point commun entre l'avant et l'après victoire du PS : le manque de concertation et d'écoute. Sophie, institutrice en maternelle dans le quartier populaire en pleine mutation des Clairs-Soleils, résume un point de vue plusieurs fois entendu : « Cette réforme, c'est bien, mais pas sans les réseaux d'aide ! C'est une belle réforme avec l'argent des collectivités... »
Favorable au fond de la réforme, Véronique défile contre son impréparation. Enseignante à Montrapon, un autre quartier populaire, elle renchérit : « Il faut le temps de s'appuyer des vraies études, il faut le retour des réseaux d'aide ». Agnès, institutrice à l'école Paul-Bert, quartier mêlant pavillons et immeubles collectifs, « préfère travailler le samedi matin plutôt que le mercredi et allonger l'année scolaire ».
Martine a des enfants scolarisés à l'école Paul-Bert, un quartier mixant pavillons et immeubles collectifs : « Je ne suis ni enseignante, ni une professionnelle des rythmes, mais rajouter une demi-journée, c'est prendre le problème à l'envers. Pour moi, il faut alléger les programmes pour rentrer dans la semaine de quatre jours. Alléger les journées est une bonne idée car les journées d'apprentissages sont longues. Mais on raccourcit en faisant quoi ? Ça, on ne le sait pas encore ! » Stéphane, parent d'élève dans la même école, n'est pas contre « écourter les vacances d'été de quinze jours ».   
Ces discours différent sur certains points mais débouchent sur la même question : que va faire la ville ? Comment va-t-elle gérer le temps péri-scolaire pris sur le temps scolaire ? Les associations de maires s'interrogent sur le manque de moyens et/ou de locaux. A Besançon, le service éducation a organisé des réunions avec les directeurs d'école ces prochains jours : « On ne sait pas ce que fait la ville, on ne sait pas ce que les enseignants vont faire remonter et le maire doit décider d'ici fin mars », dit Véronique, inquiète du sentiment de flou et d'improvisation précipitée.
On entend plusieurs propositions. « Les emplois-jeunes qui s'occupent des enfants hors du temps scolaire à l'ASEP une association de quartier, il faut les mettre dans le coup du péri-scolaire. Il y a 2 h 45 de pause méridienne : qui va s'occuper des enfants ? Des jeunes avec une formation à deux balles ou des professionnels ? », dit Stéphane. Martine se prend à rêver : « la fin de journée est vers 15 h 30, je vois du sport, de l'éducation musicale, des arts plastiques... pour ça, il faut des gens et les payer... Peut-être pourrait-on détacher des enseignants à l'aise dans les arts plastiques... Pourquoi en sport un binome éducateur avec un étudiant en STAPS ? Il faut qu'ils se bougent les méninges à la ville, ça ne peut pas se faire en une rentrée ! »
Blandine Turki, co-secrétaire départementale du SNUipp-FSU, principal syndicat du premier degré, jure ne pas être favorable au statu-quo : « les quatre jours sont intenables pour les gamins, mais le décret ne prend pas en compte les conditions d'enseignement et d'apprentissage ». Qu'a t-il manqué ? « De la concertation ! Le 8 janvier, quand seuls 5 membres du conseil supérieur de l'éducation sur 60 ont voté pour le projet, le gouvernement aurait dû revenir nous voir plutôt que de passer en force... » Résultat ce mardi : une centaine d'écoles fermées dans le Doubs où le SNUipp-FSU annonce 60% de grévistes quand le rectorat en a comptés 50,26%. 

Selon le rectorat, la grève à laquelle appelait plusieurs syndicats (FSU, UNSA, Solidaires, CGT) a touché 21,50% des enseignants de primaire de la région : 25,26% dans le Doubs, 17,8% dans le Territoire de Belfort, 5,56% dans le Jura, 4,4% en Haute-Saône. Au niveau national, la participation officielle est de 36,2%
Dans le second degré où une grève touchait les lycées professionnels, le rectorat a compté 4,16% de grévistes en LP et 1,98% en lycées généraux et technologiques.
Dans le cortège bisontin, une quarantaine d'agents municipaux du service éducation se sont joints bruyamment au cortège à l'appel de FO.

 

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