27 postes supplémentaires à la rentrée dans l’académie

46 nouveaux postes dans le second degré, mais 19 de moins dans le premier. Les syndicats unanimes rejettent la carte des formations présentée par le rectorat qui supprime trois BTS à Montbéliard, Besançon et Gray.

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Le rectorat indique que l'académie de Besançon se verra attribuer 27 postes d'enseignants supplémentaires à la rentrée de septembre 2015, « alloués à l'éducation prioritaire ». En outre, cinq unités localisées pour l'inclusion scolaire seront créées pour accueillir des élèves handicapés en collège et lycée, ainsi que deux unités pédagogiques pour élèves allophones arrivants.

Ces 27 créations de postes se répartissent en 46 nouveaux postes dans le second degré (collèges et lycées) et 19 postes en moins dans le premier degré (maternelle et primaire). Pour les syndicats, ces 46 postes se traduisent par seulement 10 postes de plus en lycées « car le principal des moyens supplémentaires est mangé par la réforme de l'éducation prioritaire ». En outre deux emplois médico-sociaux et administratifs seront créés : il s'agit d'un conseiller principal d'éducation et d'un médecin scolaire. Trois emplois administratifs sont « retirés au titre du rééquilibrage entre les académies ».

Nathalie Faivre (FSU) : « une pantomime de dialogue social »
Comment ça se passe avec le nouveau recteur ?
Il apprend vite, est davantage présent, répond aux questions, mais il est prisonnier des contingences matérielles.
Quel débat avez-vous eu sur la fermeture du BTS de Gray, seule formation supérieure du secteur ?
L'argument de l'aménagement du territoire est déterminant. Nos collègues de Gray disent que beaucoup d'élèves n'iront pas ailleurs, surtout s'ils sont de milieu modeste. C'est différent pour le BTS de Pergaud à Besançon, les étudiants peuvent toujours choisir une autre voie, l'argument a été avancé par le recteur. Mais on ne comprend pas pourquoi supprimer une formation qui a de bons résultats et une bonne insertion professionnelle.
Le rectorat dit qu'il y a beaucoup de postes vacants dans les formations tertiaires.
Nous ne sommes pas d'accord. Pour le rectorat, deux postes vacants sur 25 places, c'est insupportable. Quand il y a 40 inscrits en classe préparatoire de 45 places, il estime que cinq places sont perdues alors que pour nous, c'est un maximum...
Le rectorat explique que les bacheliers technologiques sont peu motivés pour rejoindre des IUT...
C'est un fait. Cela vient de ce que beaucoup d'élèves subissent souvent une orientation par défaut et ne sont pas toujours à l'aise dans la filire où ils sont. Cela implique un changement global de méthode. Il y a une hiérarchie des filières - S en haut, puis ES et L, puis ST - dans la tête des élèves, des parents, de la société. Il faudrait arrêter de voir des filières comme des seconds choix et le travail manuel humiliant.
Il y aura un deuxième Comité technique académique...
Le rectorat présentera une autre carte, avec des changements à la marge. Nous avons aussi l'intention d'interpeller la Région car elle a co-décidé les fermetures. Le CTA est une pantomime de dialogue social. Le cas du BTS de Pergaud l'illustre. Des élèves étaient allés sur le portail pour s'inscrire, mais c'était impossible car le rectorat avait anticipé la fermeture avant même le vote du CTA : il s'assoie sur ce qu'on peut dire. Si on dit non une seconde fois, le projet du rectorat passera, quel que soit ce qu'on dira. Je ne dis pas qu'il est sourd à toute argumentation, il essaie parfois de faire quelque chose dans le cadre de ses contraintes budgétaires.
Ne serait-il pas judicieux d'imaginer un CTA avec la Région ?
Une telle instance existe, c'est le CAEN, conseil académique de l'Éducation nationale, mais le quorum n'est jamais atteint faute d'élus pour y siéger... Sur les BTS, la volonté d'économies est noyée dans la volonté politique liée à la fusion des régions...

Trois sections de BTS devraient fermer au lycée de Huisselets à Montbéliard (banque), au lycée Cournot à Gray (management des unités commerciales) et au lycée Pergaud à Besançon (comptabilité et gestion des organisations). Cette dernière mesure a provoqué un débrayage d'un quart d'heure de la part des enseignants qui ont, en vain, sollicité une audience auprès du recteur.

De nouvelles fermetures dans le cadre de la grande région ?

Toutes ces mesures ont été présentées mercredi 21 au comité technique académique où tous les représentants syndicaux ont émis un avis défavorable. Cela doit entraîner la tenue d'un nouveau CTA d'ici un mois.

Cette carte des formations « ne passe pas » pour les syndicats FSU, UNSA, Sgen-CFDT et Fnec-Fp-FO qui ont signé un communiqué commun dans lequel ils indiquent notamment que le BTS du lycée Cournot est la « seule formation supérieure du bassin de Gray ». Ils soulignent que les trois BTS que le rectorat entend fermer ont des « niveaux de recrutement satisfaisants  » et « participent à l'égalité territoriale permettant l'accès à des formations post-bac à des élèves de bac pro peu mobiles ».

Ce faisant, les syndicats estiment que ces mesures vont « à l'encontre des discours de la Région sur l'aménagement du territoire (...) qui a donné son accord à ses trois fermetures ». Selon le communiqué, le recteur a annoncé que « d'autres fermetures seront sans doute envisagées dans le cadre d'une carte des formations professionnelles de la grande région Bourgogne-Franche-Comté ».

 

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