200 manifestants pour dire non au center parcs de Poligny

Alors que Pierre et Vacances a annoncé mercredi 3 février différer d'un an sa décision formelle de poursuivre ses projets de Poligny et du Rousset, le Pic noir a maintenu le rassemblement d'opposants alors qu'une grande partie des Jurassiens se rendaient à la percée du vin jaune à Lons-le-Saunier...

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Près de deux cents personnes se sont rassemblées samedi 6 février dans le centre de Poligny pour manifester leur refus d'un village de vacances Center parcs dans la forêt communale située 200 mètres plus haut, sur le premier plateau jurassien. Quelques militants ont repris la technique dite de la tête dans le sac en brandissant des calicots hostiles au projet à la vue des automobilistes nombreux à se rendre dans les stations du Haut-Jura.

Au micro d'une sono inaudible au-delà de quelques mètres, l'ancien banquier d'affaires Pierre-Emmanuel Scherrer a démonté la dimension financière du projet en évoquant le risque supporté davantage par les collectivités publiques que par la société Pierre et Vacances. Sur la base d'un article qu'il avait écrit pour Factuel il y a quelques mois, il est revenu sur ce qu'il considère comme la préparation d'un hold-up par le groupe sur les finances publiques.

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Jeudi 4 février, il avait développé le sujet lors d'une conférence tenue à Buxy, près de Chalon-sur-Saône. Lors de cette réunion, Le premier vice-président du Conseil régional Bourgogne-Franche-Comté, Michel Neugnot, a confirmé l'engagement de la collectivité territoriale dans une société d'économie mixte dédiée à la bulle aqualudique, à hauteur de 16 millions d'euros, soit le total de ce que les deux anciennes régions avaient prévu. Marie-Guite Dufay a cependant conditionné la poursuite du projet au respect d'impératifs environnementaux après que Pierre et Vacances a annoncé se donner un an de réflexion supplémentaire.

Pour Attale Mottet, animatrice du Pic noir, l'association organisatrice du rassemblement polinois, « ces études ne sont pas un scoop ». Elle pointe en revanche la nouvelle donne institutionnelle apportée par la loi NOTRe qui empêche les départements d'aider directement les entreprises. Le Jura s'est nettement engagé, la majorité de droite élue l'an dernier confirmant le volontarisme de l'ancien président socialiste. Cet engagement ne pourra vraisemblablement pas se matérialiser par une participation dans la SEM, mais plutôt dans ce qui touche à la voirie, l'eau ou l'assainissement... avec des finances cependant très contraintes.

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Véronique Guislain, également militante du Pic noir, souligne que de toute façon le projet est pour l'heure conditionné à l'absence de document d'urbanisme autorisant la constructibilité en forêt. Un projet de PLU (plan local d'urbanisme) avait été présenté à l'automne 2013, mais finalement retiré en anticipation du projet de center parcs. Comme on n'a « pas pu revenir à l'ancien POS (plan d'occupation des sols), on est dans un vide juridique pour les documents d'urbanisme », explique-t-elle. Quoi qu'il en soit, un PLU autorisant de construire en forêt est nécessaire à la poursuite du projet, mais celui-ci devra en passer par une enquête publique qui dure rarement moins d'un an...

Les opposants ont également manifesté leur refus du projet à coup d'affichettes et d'accessoires théâtraux. Peu d'épouventails comme il avait été demandé, mais un duo d'ânes de randonnée faisant le bonheur des enfants, des dessins humoristiques ou des slogans ironiques. 

 

 

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