200 manifestants à Nantua contre des forages d’hydrocarbures à risque dans le karst

Les opposants aux forages dans le Haut-Bugey étaient, vendredi 14 après-midi, devant la sous-préfecture de Nantua où la Celtique énergie avait fait convoquer les élus locaux pour tenter de les convaincre de céder des terrains.

nantua

EN ACCES LIBRE
Deux cents opposants aux forages dans le Haut-Bugey se sont mobilisés, vendredi 14 après-midi, devant la sous-préfecture de Nantua où la compagnie Celtique énergie tentait de « soulever l’adhésion » des élus locaux. La compagnie galloise est titulaire du « permis exclusif de recherches de mines d’hydrocarbures liquides ou gazeux de la zone des Moussières » (3.269 km2 dans des parties de l'Ain, du Jura, de Savoie, Haute-Savoie et de Saône-et-Loire) depuis mars 2008. Elle n’attend plus que la signature du ministre chargé des mines pour un renouvellement de cinq ans avant d’investir pour l’exploration.
Le collectif du Haut-Bugey et tous ceux que fédère Stop gaz de schistes Rhones Alpes nord expriment notamment leur défiance alors que Marc Fugière de la Celtique disait le jour même dans la Voix de l’Ain : « Les gens se font de fausses et mauvaises idées sur ce permis des Moussières. En aucun cas, nous ne recherchons de gaz de schiste, ou de l’huile de roches mères. En aucun cas, nous n’allons pratiquer la fracturation hydraulique ». C’est le site de la Chandelière sur le plateau de Hauteville dans l’Ain qui est convoité. La Celtique y a repéré (après Esso REP en 1989) du pétrole dans trois puits autour des communes de Lantenay et Corcelles. Les maires des deux communes et celui de Champord, également conseiller général du canton de Brénod, sont donc sollicités pour cèder des terrains communaux. Des particuliers auraient déjà fait des propositions de vente. Si le renouvellement est obtenu en mars prochain, le forage est prévu pour la fin 2013, début 2014.

Une source polluée après forage en 1989
Les militants anti-forage encouragent les élus à refuser les terrains. Ils rappelent que le forage de 1989 avait causé la pollution définitive de la source de la Moullaz , « située pourtant à 2 km » et contraint les habitants à se raccorder au réseau de distribution de l’« eau du Rhône ». La  pollution de l'eau souterraine en raison du sous-sol karstique est redoutée. Un consultant de la Celtique signifiait « il y a plusieurs années que, la géologie du Jura fait qu’il est très compliqué de creuser ». Des questions sont posées sur le traitement des boues de forage, les chantiers de transport, d’évacuation d’hydrocarbures et leur impact à moyen et long terme ainsi que sur le code minier lui-même qui dédouanne le titulaire d’un permis « lorsqu’il se retire de supporter les conséquences des possibles accidents et pollutions sur l’environnement ». Les opposants ont été reçus en sous-préfecture il y a trois semaines et « simplement écoutés ». Ils font remarquer également des contradictions entre les propos de M. Feugère sur le désintérêt pour l’huile de roches mères et un document préalable au permis, en 2006, où l’intérêt pour les roches mères est bel et bien mentionné.
Celtique énergie a aussi un permis de recherche sur le secteur de Pontarlier.

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