Un procès renvoyé au grand dam des victimes

L'absence d'un des prévenus poursuivis pour association de malfaiteurs et 140 cambriolages à l'automne 2016 a conduit le TGI de Besançon à renvoyer l'audience tout en annonçant que la prochaine sera également renvoyée... Celles des 150 victimes qui se sont déplacées ont peu apprécié.

tgi_12

Le 12 septembre 2018, une audience correctionnelle était inscrite au rôle du Tribunal de grande instance de Besançon

Dans le box, Laureen G, 29 ans, née à Besançon, mise en examen pour recel de bien aggravé par deux circonstances commis du 31 octobre 2016 au 18 décembre 2016 à Besançon et dans le département du Doubs, Gjergi G, 33 ans, et Jakin L, 27 ans, tous deux nés en Albanie. Ils sont prévenus de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime commis du 31 octobre 2016 au 18 décembre 2016 à Besançon et dans le département du Doubs, ainsi que de vol par ruse effraction ou escalade dans un local d’habitation ou un lieu d’entrepôt aggravé par une autre circonstance.

En réalité - et c’était la raison de notre présence attentive - le menu s’avérait copieux : près de 140 occurrences des chefs d’inculpation précités assortis de quelques 150 victimes...

13h30, l’audience est ouverte.

La présidente Yolande Rognard commence par exposer les faits à examiner. Malheureusement, comme c’est trop souvent le cas dans l’enceinte du tribunal, son discours demeure quasiment inaudible pour le public, celle-ci ne prêtant pas attention au micro pourtant branché devant elle... Après plusieurs minutes d’un discours dont seule une attention soutenue permet de capter quelques bribes, plusieurs personnes parmi le public – essentiellement composé des victimes – se manifestent en déclarant haut et fort « qu’on n’entend rien » ! A quoi la présidente répond en s’exclamant : « silence ! »... avant de consentir à approcher le micro de sa bouche.

Drôle justice...

On comprend finalement qu’un des prévenus manquant à l’appel, il est envisagé de renvoyer le procès à une date ultérieure. Cette annonce entraîne des réactions de la part du public – essentiellement des victimes – et l’une d’elle qui signale qu’elle a dû poser un jour de congé, prévoir de faire garder ses enfants pour venir assister à cette audience... Cela entraîne des frais, etc.
Pas de retour de la part de la magistrature.

Justice pas vraiment drôle...

Sollicitée pour avis, Alexandra Chauvet, la représentante du ministère public demande que soient prolongés le maintien en détention des prévenus ainsi que le contrôle judiciaire de la mise en examen. Les avocats de la défense et des parties civiles n’opposant pas d’arguments solides au report, les juges se retirent (13h50) puis reviennent une dizaine de minutes plus tard pour annoncer officiellement le renvoi au 07 novembre à 16h30 – étant précisé – que cette future audience aboutira à un nouveau renvoi compte-tenu du délai légal devant être observé du fait qu’un des prévenus est détenu à l’étranger...

Abattement dans l’assistance – essentiellement des victimes - .

Étrange justice...

14 heures, l’audience est levée.

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !