Réformes universitaires : une centaine d’étudiants et enseignants manifestent à Besançon

Ils dénoncent une seule réforme présentée « à la découpe » en trois morceaux relevant de trois ministères (bac, inscription en fac, formation professionnelle) pour adapter à la baisse le nombre d'étudiants alors que la démographie est en hausse et que les postes enseignants diminuent...

manif-univ

Une centaine d'étudiants et d'enseignants de l'université, essentiellement de lettres et sciences humaines, se sont rassemblés jeudi 1er février sous les fenêtres du recteur pour protester contre la réforme envisagée du bac, les « facs d'élite », et la réforme à venir de la formation professionnelle. « Elles ont les mêmes objectifs, mais relèvent de trois ministres différents », explique le bibliothécaire Christian Viéron-Lepoutre (FSU) qui dénonce « une réforme à la découpe » en trois morceaux.

Marie-Claude Charpentier, prof d'anglais (SUD-Education) s'insurge : « la loi n'est pas encore votée, mais on l'applique déjà ! Ça met tout le monde dans l'urgence, on ne laisse pas d'autre choix aux lycéens que parcours-sup ». Christian Viéron-Lepoutre estime qu'on « se cache derrière le pseudo échec d'APB ». N'y a-t-il pas eu échec ? Les deux syndicalistes  répondent : « l'Etat n'a pas anticipé la hausse démographique des années 2016-2020 : les classe d'âges sont plus nombreuses et parallèlement on baisse les postes ! »

Etudiant en géographie, Jean-Baptiste fustige « la sélection en licence, les conseils d'administration moins démocratique, la fin de la compensation des UE, l'augmentation des frais d'inscription... » Est-ce le cas à Besançon ? « Ce n'est pas décidé localement, mais ce sera la suite. Au conseil d'administration, les représentants du Crédit Agricole conçoivent la fac comme une entreprise... »

L'échec en première année serait surévalué...

Pourquoi cette journée nationale de mobilisation universitaire fait si peu recette à Besançon ? « Plusieurs universités sont en grève, voire bloquées, comme Toulouse, Rennes, Paris 7, Nanterre, Caen ou Lille... Il y a une AG à Dijon avec rassemblement devant le rectorat », positive ce militant de l'AMEB-Solidaires-Etudiants. Lysa, en lettres modernes, ajoute : « il y a peu d'informations sur le sujet, beaucoup de désinformation, la loi est présentée comme aidant les étudiants... »

Tous considèrent que ce ne sera pas le cas : « la réforme de la formation professionnelle permettra de se débarrasser des non sélectionnés à l'université par l'apprentissage », dit Christian Viéron-Lepoutre. « Avec parcours-sup, un étudiant qui n'aurait pas le niveau prévu pourrait entrer dans une université avec des éléments de remédiation comme de la remise à niveau, mais rien n'est prévu : ça n'existe pas et il n'y a pas les moyens financiers pour payer les enseignants qui le feraient... Le nombre d'enseignants diminue partout, du coup, ils s'adaptent en diminuant le nombre d'étudiants », assure Marie-Claude Charpentier.

Elle considère même que les chiffres officiels de l'échec en première année sont surévalués car « calculés sur le nombre d'inscrits, au lieu de l'être sur celui de ceux qui passent les examens », sans oublier ceux qui changent en cours de route...

Une délégation a été reçue par le recteur Jean-François Chanet venu personnellement l'accueillir au portail. Les autres manifestants sont alors retournés en assemblée générale rue Mégevand...

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