Armes de guerre, tags en l'honneur du Troisième Reich à Épenoy, jeunes gens en uniformes cagoulés et tatoués posant pour des photos sans équivoque, le tout sur un site internet... La gendarmerie du Doubs a interpellé et placé en garde à vue trois hommes ce mardi matin. Pilotée par le procureur du tribunal de grande instance de Vesoul, Jean-François Parietti, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour organisation et participation à un groupe de combat et association de malfaiteurs, l'opération a été menée ce mardi matin par quarante gendarmes dont des hommes du peloton d'intervention de deuxième génération de Bourgogne, autrement dit des militaires formé par le GIGN. « L'affaire est sérieuse, ces gens se revendiquent terroristes, on a pris des précautions pour notre sécurité comme pour la leur, il n'y a pas eu d'incident », explique le capitaine Guériaud, en charge de la communication à la gendarmerie de Franche-Comté. Une quatrième personne a été interpellée mardi soir et également placée en garde à vue.
Des perquisitions sont menées et d'autres personnes de la mouvance néo-nazie sont recherchées. « Le noyau dur est connu et surveillé », ajoute le capitaine de gendarmerie. L'affaire a été révélée la semaine dernière par le blog Fafwatch (observatoire des fascistes).
Ces jeunes gens se revendiquent d'un groupe Blood and honour - Blut und Ehre en allemand, sang et honneur en français, devise des Jeunesse hitlériennes... Ils ne sont pas apparentés aux identitaires qui font à l'occasion le coup de poing à Besançon en filmant à l'occasion les agressions qu'ils commettent. Il fut un temps où le Front comtois fédérait ces divers groupes d'extrême droite radicale, mais la condamnation de son principal animateur à Montbéliard a modéré leurs ardeurs. Les fonctionnaires en charge de leur surveillance, gendarmes comme policiers, soulignent que ces jeunes gens inquiétants n'ont pas une grande envergure intellectuelle.