Quatre faucheurs à la barre

Les faucheurs volontaires du Doubs sont quatre parmi les soixante à comparaître fin septembre 2011 devant le tribunal de grande instance de Colmar pour avoir détruit, le 15 août 2010, 70 pieds de vigne transgéniques. Pour avoir mis fin, disent-ils, à un essai déjà refusé par les viticulteurs champenois puis leurs collègues de l'Hérault.

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Ils sont trois sur la photo, mais comme les mousquetaires, les faucheurs volontaires du Doubs sont quatre. Quatre parmi soixante à comparaître de mercredi à vendredi devant le tribunal de grande instance de Colmar pour avoir détruit, le 15 août 2010, 70 pieds de vigne transgéniques. Pour avoir mis fin à un essai, disent-ils, déjà refusé par les viticulteurs champenois puis leurs collègues de l'Hérault. « Et c'est aussi un problème en Alsace où les vignerons disent non », dit Jean-Paul Henry, producteur de lait à comté dans le Haut-Doubs. C'est lui à qui, en novembre 2009, un fournisseur avait livré à son insu des aliments OGM pour jeunes bovins. L'affaire avait montré que même une filière qui refuse les OGM dans son règlement, n'était pas à l'abri. A ses côtés, son collègue de Surmont, Ferjeux Courgey, un éducateur de justice à la retraite, René Grappe, et un forestier, Fabien Tarrius.
Là, il s'agissait pour l'INRA de tester des pieds de vigne résistant au virus du court noué qui s'attaque aux racines via un asticot microscopique, le nématode. Pour ce faire, on a créé un pied mutant contenant notamment un gène de la mosaïque du chou-fleur...
Ce qui scandalise les faucheurs, c'est que l'expérimentation s'est faite en pleine champ. Ils reconnaissent que l'INRA a joué fin en acceptant des opposants aux OGM dans un comité de suivi qui a mis en place quasiment toutes leurs recommandations.
Du coup, ils y voient un danger : tenir des expérimentations à tout prix pour mettre la société devant le fait accompli, rendre quasi impossible le retour en arrière. Les faucheurs assurent être passé à l'action pour faire respecter la loi. Avec René Grappe ils espèrent « que la justice, seule institution ne subissant pas de pression des lobbies industriels, comprenne qu'il y a un vrai problème. Il y a un moratoire sur les OGM, sauf sur les essais, on en importe 1,5 million de tonnes par an, sans traçabilité, pour le bétail... ».
L'INRA demande un million d'euros de dommages et intérêts. Ils encourent jusqu'à 5 ans de prison et 70 000 euros d'amende.

 

 

 

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