Pontarlier capitale du cinéma d’animation

Le Ciné-Club Jacques Becker de Pontarlier prend un nouveau virage et inaugure l’Atelier Magique, un lieu dédié à la formation du jeune public et à l’expérimentation d’ateliers autour du cinéma d’animation… Ouverture vendredi 16 décembre. Patrick Colle fait le point.

gilles-colle

A quelques jours de l’ouverture, on s’affaire. Certains construisent des étagères. D’autres nettoient le carrelage. La perceuse vrombit. Quelques bénévoles du Ciné-Club terminent les travaux réalisés ces derniers mois juste avant l’ouverture vendredi de la Maison du Cinéma.

« Il y a trois salles dans cette maison, explique Patrick Colle président du Ciné-Club. Dans la première, la Chambre noire, salle d’exposition permanente seront exposés les appareils à l’origine du mouvement ; thaumatrope, zootrope et autre praxinoscope. Dans cette partie muséale, le public découvrira ce qui existait avant l’invention du cinéma en 1895. Nous allons fabriquer nous-mêmes des thaumatropes pour que les enfants puissent les manipuler. La salle suivante, salle d’exposition temporaire, permettra entre autres de revenir sur le rapport que Pontarlier entretient avec le cinéma (l’histoire du Ciné-Club, celles des salles du cinéma et bien sûr les tournages à Pontarlier). La troisième salle sera consacrée à des ateliers de création de films d’animation. Aujourd’hui, il faut apprivoiser les jeunes spectateurs avec des actions formatrices et ludiques. »

Diffuser le cinéma d’animation et réaliser des films

Depuis quelques années, le Ciné-Club fait la part belle au cinéma d’animation : « Au départ, Pierre Blondeau ancien président avait invité Paulette Grimault pour présenter « Le Roi et l’oiseau » en hommage au cinéaste décédé (54 ème Rencontre). Ensuite Emmanuel Chagrot permanent de l’association a proposé la création d’une Biennale de cinéma d’animation en 2004 transformée en Festival annuel d’animation depuis 2014.

Dans la continuité de ce Festival, l’Atelier Magique s’ouvre sur l’éducation à l’image en direction des publics jeunes et adultes : « Une convention avec des lycées, des collèges et des écoles nous permet de réaliser des films d’animation en deux heures sur le temps scolaire. Hors temps scolaire, nous avons pour projet de proposer des ateliers pour les Maisons de quartier et les MJC. Il s’agira de trois journées de 6 heures.  Convier le jeune public à réaliser des films d’animation, à manipuler les outils primitifs avant l’invention de la Croix de Malte par Louis Lumière nous permet de poser les bases de l’accès à la culture pour tous et de l’éducation du regard ».

A partir de ces axes, le Ciné-Club espère retrouver les élèves et les jeunes aux projections et aux Rencontres organisées chaque année car aujourd’hui dans la plupart des Festivals le public formé par des années d’éducation populaire est âgé. « Pour nous, explique encore Patrick Colle, il faut désormais aller vers la conquête d’un nouveau public et l’Atelier Magique fait désormais ce pari ».

Le ciné-club du mardi et les Rencontres Internationales

« Quand je suis arrivé en 2012, le Ciné-Club avait un fonctionnement non-démocratique. On ne pouvait pas toucher ce qui existait. Afin que les bénévoles s’impliquent et que notre activité associative évolue, nous avons créé des commissions concernant les différentes orientations et la création de nouveaux outils : programmation, finances, mécénat, formation, Maison du cinéma (stages, expos, rencontres in situ etc.)

« Par ailleurs depuis sa création en 1960, Le Ciné-Club donne rendez-vous au public chaque mardi soir pour deux projections. Chaque semaine nous avons entre 300 et 310 spectateurs, soit une augmentation de 20 % depuis quatre ans.
Nous essayons de sensibiliser le public en prenant soin de programmer des documentaires, des films de patrimoine et des œuvres contemporaines. Nous veillons à maintenir l’idée de Ciné-Club avec une présentation du film et l’édition de textes. Nous avons tissé un partenariat avec les lycées Xavier Marmier, Les Augustins et les élèves assistent aux projections du mardi. C’est important pour nous de faire en sorte que les scolaires fréquentent le public habituel du Ciné-Club.»

« Les Rencontres Cinématographiques ont lieu deux fois par an. Pour nous, cela devient extrêmement difficile de faire venir des réalisateurs qui sont aujourd’hui prisonniers de la distribution et du fait que les producteurs font souvent d’autres choix pour que les réalisateurs montrent leurs films. Néanmoins nous maintenons le cap au niveau de la fréquentation » explique encore Patrick Colle.

Vers un décloisonnement culturel

S’appuyant sur ce qui existe depuis ses débuts, - une expérience unique dans le domaine du cinéma dans une petite ville -, le Ciné-Club maintient ce qui fit les beaux jours de la curiosité cinéphilique de plusieurs générations. Désormais, l’association oriente sa réflexion et ses actions sur le maintien de la belle émotion collective propre au 7ème art et l’idée de création artisanale dans un monde dominé par le flot des images (la télévision, l’accès aux réseaux sociaux, etc.)

L’Atelier Magique, première étape de l’évolution du Ciné-Club n’exclut pas une réflexion sur l’ouverture à de nouveaux partenariats avec le théâtre et les associations locales. « Je suis frappé par le cloisonnement culturel des activités pontissaliennes », dit encore Patrick Colle. Certaines expériences sont en court à l’instar de la programmation du film « La Corde » d’Alfred Hitchcock en parallèle avec une création théâtrale au titre éponyme. L’équipe travaillera désormais avec le tissu associatif local comme « Féminisme au présent », le Sarbacane Théâtre, etc.

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