Philippe Gonon est formel : « le FN ne peut pas avoir de canton dans le Doubs, la question ne se pose pas ». Le conseiller municipal d'opposition à Besançon (UDI), candidat d'union de la droite et du centre aux élections départementales, se base sur des projections de son camp pour être aussi affirmatif. Pour autant, il ne se défausse pas : « Si par hasard on se trompe, s'il y a 9 élus de droite et 9 de gauche, il faudra qu'on s'entende avec les gens d'en face ».
Dans les gens d'en face, il met les socialistes, mais pas le Front de gauche qui n'aura, pense-t-il, pas d'élu. « On ne pourra de toute façon pas rester à 9-9 et se regarder dans le blanc des yeux avec le FN allant d'un côté à l'autre : ce n'est pas un mec qui fera basculer une majorité ! Il faudra une discussion, un modus vivendi, un accord à géométrie variable. Et on votera point par point. Mais pour qu'un conseil, une société ou une association marche, il faut un accord a minima sur certains points. On peut avoir un accord avec des gens raisonnables, comme Vincent Fuster... Chez nous, il y en a... Sur la rénovation des collèges ou le déneigement, il ne devrait pas y avoir de problème. »
Et sur le social qui est le gros morceau des compétences départementales ? Cela risque de nécessiter des discussions plus serrées et l'on comprend que Philippe Gonon préfère ne pas en avoir avec d'éventuels élus du Front de gauche : « nous demanderons l'analyse des performances de toutes les subventions que nous distribuerons. Pour le RSA, nous défendrons une évaluation et un contrôle rigoureux ».
Ces discussions sur l'éventualité d'une égalité droite-gauche ont-elles lieu avec le PS ? « Pas moi en tout cas, mais la discussion peut être rapide ». L'UDI en parle-t-elle avec l'UMP ? « Non plus, on n'envisage que la victoire. On est là pour gagner ! Mais l'hypothèse [de l'égalité] est réaliste et l'intérêt général veut qu'on s'entende ».
