Le préfet du Doubs avait prononcé en 2017 une obligation de quitter le territoire français (OQTF) à l'encontre d'Anny Manzamby qui l'avait contestée devant le tribunal administratif (lire ici). La décision vient de tomber : la requête est rejetée. Elle a fait appel, mais le recours n'étant pas suspensif, elle peut être expulsée à tout moment avec ses quatre enfants.
Madame Manzamby n'a pour seul espoir que la mobilisation initiée par le comité de soutien, constitué par des professeurs du lycée Tristan Bernard, des enseignants de l'école primaire d'Ile de France et des amis, fasse changer d'avis le préfet. Ce comité, associé à RESF 25, organise un rassemblement, jeudi 27 juin à 17h30 devant la préfecture du Doubs, pour demander « la régularisation immédiate de cette famille qui a prouvé son intégration dans notre pays ». Il y a déjà une pétition papier signée par 800 personnes, et une autre en ligne signée par plus de 400 personnes.
En 2011, Anny Manzamby avait fuit la République démocratique du Congo (RDC), suite à l'assassinat de son mari pour des motifs politiques. Ebranlée psychiquement, elle avait obtenu un titre de séjour étranger malade. Malgré tout elle avait trouvé un emploi. Sa demande de regroupement familial pour ses quatre enfants avait été acceptée par la préfecture et ils étaient arrivés en 2017. L'ainée, devenue majeure, a obtenu un titre de séjour.
Peu après, Mme Manzamby a demandé une carte de résident, refusée par la préfecture, car elle n'aurait pas prouvé qu'elle avait des connaissances en français suffisantes alors qu'elle a été scolarisée dans notre langue dans un pays francophone… Sept mois après l'arrivé de ses enfants, le préfet ordonne une OQTF à l'encontre de l'ensemble de la famille. On connaît la suite…