Michel Onfray : « Penser l’islam »

Ce court essai du prolixe philosophe revendique un point de vue athée sur les origines, et donc le livre, mais aussi les pratiques diverses d'une religion qui, comme beaucoup de religions, tente de résoudre les paradoxes et les contradictions humaines dont les moindres ne sont pas la guerre et la paix...

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Il est difficile, ces temps-ci, de penser librement et encore plus de penser en athée. Affirmer que les idéaux de la philosophie des Lumières sont toujours d’actualité fait paradoxalement passer pour un réactionnaire, un islamophobe, voire un compagnon de route du Front National assimilé au fascisme. Dans un pays qui clame haut et fort “Je suis Charlie”, Voltaire revenu passerait pour un défenseur du fanatisme ! C’est le monde à l’envers.

L’essai de Michel Onfray est une invitation à nous remettre à penser

Au sujet de l’islam, au sujet du terrorisme.

Les choses ne sont pas si simples que ce que, de part et d’autre, on voudrait nous faire croire. D’où la nécessité de se remettre à penser. Sur ce sujet comme sur d’autres.

Peut-être aussi que les choses ne sont pas si simples que la démonstration dans laquelle il nous entraine, et qui voudrait que le terrorisme qui nous frappe serait le fruit de la politique étrangère menée par la France, en particulier. Une politique islamophobe hors de nos frontières, une politique islamophile à l’intérieur.

Mais sa démonstration comporte plusieurs volets et montre bien qu’en effet, rien n’est simple dans la généalogie de ce terrorisme qui gangrène notre vie, et s’attaque à notre démocratie (car oui, quand même, nous sommes encore en démocratie !) terrorisme porté par l’islam, il faut arrêter de tourner autour du pot et dire les choses comme elles le sont.

Et penser.

L’essai de Michel Onfray est celui d’un philosophe

Le travail du philosophe consiste en effet à ne pas entretenir les mythes, les fables, les légendes, les fictions, les fantaisies, les histoires que l’on raconte aux enfants, mais auxquelles des adultes continuent de croire…
[…]
Plutôt une histoire qui nous raconte qu’après la mort nous vivrons encore plutôt qu’une vérité qui nous dit qu’après la mort d’un homme, il se passe exactement la même chose qu’après la mort d’un autre mammifère… Celui qui refuse cette évidence doit inventer une âme immortelle, donc une fiction impossible à prouver qui reste un objet de foi, de croyance, mais jamais de raison, pour pouvoir vivre avec la perspective du néant chaque jour devant les yeux.
Seuls les esprits forts peuvent regarder la mort en face en sachant qu’elle emportera tout de soi.

Michel Onfray, sur la question religieuse a écrit un Traité d’athéologie, dont je recommande également la lecture.

Penser l’islam est aussi l’écrit d’un homme en colère

En colère contre une bonne partie de la presse et des médias. En colère contre le monde politique, contre la gauche en particulier, de Mitterrand à Mélenchon, en passant par Hollande. Sans oublier Valls. Tous traitres à ce que devrait être la gauche : pacifiste.

Je reste fidèle à la gauche d’avant 1983 en matière de politique intérieure et d’avant 1991 en matière de politique étrangère. Une gauche sociale et socialiste ; une gauche pacifique et pacifiste. Je crois que cette gauche-là n’est plus possible dans le cadre institutionnel. C’est un autre sujet. Ma fidélité s’appelle trahison chez les traitres. Mais les traîtres à la gauche sont pour moi quantité négligeable.

Quand il règle ses comptes, Michel Onfray n’y va pas avec le dos de la cuillère. Il frappe fort, il est frappé fort en retour.

Mais au moins, il faut le dire, quand il parle – ici, de l’islam – il connait son sujet ! Le Coran, il l’a lu ! Même s’il ne l’a pas lu en arabe, comme certains le lui ont reproché ! Et dans son essai, quand ce n’est plus l’homme en colère qui intervient, mais le philosophe au plus près du texte et de l’esprit du texte, c’est vraiment une invite à sortir de la discussion façon Café du Commerce, et une invite à quitter le monde de l’idéologie pour celui d’une pensée rationnelle, raisonnable, argumentée, réfléchie…

« Ose penser par toi-même ! » était la devise des Lumières ; « Cesse de penser, obéis, soumets-toi », voilà la nouvelle devise de la gauche islamophile qui, contre tous ces philosophes des Lumières, défend : l’ascétisme puritain, le cléricalisme musulman, le Dieu Monothéiste, toutes les peines de mort, la guerre, le spiritualisme, le catéchisme, la théocratie, la confusion des pouvoirs, l’obéissance et la soumission, l’abdication de tout esprit critique…
La gauche islamophile se retrouve aujourd’hui étrangement à front renversé du côté des antiphilosophes (Bergier, Chaudon, Feller, Jamin, Nonotte) et des contre-révolutionnaires (De Maistre et Bonald, Burke et Blanc de Saint-Bonnet) ! Ils réactivent l’ancienne figure du bouc émissaire, ils renvoient la femme à son rôle d’épouse et de mère, ils soutiennent ceux qui pourchassent les homosexuels, ils renoncent à la laïcité, ils font de la politique une affaire de théocratie et non de démocratie…

Oui ! Que la gauche islamophile regarde d’un peu plus près ce qui se passe dans les pays où la charia s’applique. Quel sort réservé aux femmes, aux homosexuels, aux journalistes… ?

Ici, en France, depuis la première « affaire du voile », (les voiles se sont multipliés, puis le voile intégral, puis la burqa…) nous sommes aujourd’hui arrivés au burkini sur les plages !

Belle avancée pour la condition des femmes !

Et non, il ne s’agit pas d’un simple choix vestimentaire, comme d’autres portent des jeans troués ! Pas plus que ça ne serait une sorte de réponse « pudique » au port de la mini-jupe ou du bikini, vêtements impudiques ?, comme l’a écrit madame Esther Benbassa, députée EELV, dans un article publié dans Libération. Sous ces morceaux de tissus, un projet politique assez terrifiant.

Sous la vindicte, Michel Onfray a un temps hésité à publier son essai en France.

Comme fin 2015 il me fallait parler sous les crachats, penser sous les insultes, réfléchir sous les insultes, analyser sous les invectives, j’ai souhaité surseoir à la publication de Penser l’islam à la date prévue car c’était celle de la commémoration du premier anniversaire des attentats de janvier. Penser à l’heure où je savais qu’il n’y aurait place que pour allumer des bougies et déposer des peluches sous la place de la République était hors de question.

Penser l’islam, est également un dialogue avec une journaliste algérienne

Elle pose des questions, Michel Onfray y répond.

Penser plutôt que croire

L’indéniable retour du religieux a pris la forme de l’islam en Occident. Ce retour est à penser dans l’esprit de Spinoza : hors passion, sans haine…
[…]
J’ai tâché d’inscrire ma réflexion dans l’esprit des Lumières dont la flamme semble vaciller jour après jour.
[…]
Aujourd’hui, l’islam est une religion exponentielle, en pleine forme, forte de ce que Nietzche appelait la « grande santé ». Il faut penser la laïcité à partir de cette nouvelle configuration. Il faut être pragmatique et non idéologue : le pragmatique compose avec ce qui est, alors que l’idéologue pense à partir d’idées déconnectées du réel.

Puisque Michel Onfray invite à penser, j’interviens encore.

Je ne suis pas certaine d’avoir envie de composer avec ce que l’islam propose aux femmes, par exemple ! Et dans les premières luttes féministes, si les femmes avaient composé avec le réel, nous n’aurions pas le droit de vote, le droit à l’avortement, le droit à la contraception, le droit de vivre avec ou sans homme, de faire ou de ne pas faire des enfants, le droit de vivre avec une femme… Toutes avancées (je les considère comme telles) que l’islam, radical ou pas, remet violemment en cause.
[…]
Le peuple est mort, remplacé par une populace fabriquée par les médias de masse. Depuis des années, le grand formateur des consciences n’est plus l’école, elle aussi vendue au marché et aux idéologues, mais l’écran – la télévision, le net, le tweet.

« Je suis Charlie » fut un slogan qui a empêché de penser – ce que veulent les médias de masse qui savent qu’un peuple qui ne pense pas devient une masse facile à conduire, à guider, à gouverner.
[…]
On voit bien qu’un texte, fût-il écrit sous la dictée de Yahvé à Moïse comme le croient les juifs, sous l’inspiration de l’Esprit Saint comme le pensent les Chrétiens ou sous la dictée de Dieu au Prophète comme l’affirment les musulmans, est daté : il relève d’un moment historique, d’un lieu, du mont Sinaï pour les juifs ou du mont Hira pour les musulmans, et d’une époque.

Certes, le croyant peut ignorer ce qu’affirme l’historien ; il peut même imaginer que proposer l’archéologie de ce texte est une offense, un péché ; voire, plus fort que la condamnation, un blasphème. Mais on n’empêchera pas qu’un texte soit pensé dans un contexte, qu’il ait un ou des auteurs, qu’il ait été écrit dans certaines circonstances et certaines occasions.
[…]
Le Coran est un texte humain dont les hommes ont dit qu’il était divin, sacré. Le philosophe que je suis ne saurait croire qu’un texte soit divin… D’abord il faudrait croire à la divinité ; ensuite il faudrait croire à une divinité qui parle arabe ; de même, il faudrait croire à une divinité qui dicte à un tiers et s’en fait comprendre comme des humains le pourraient ; enfin il faudrait croire à un tiers dont il est dit par ailleurs qu’il est un chamelier ne sachant pas écrire qu’il écrit sous la dictée. Mais croire n’a pas de limite et suppose qu’on ignore la raison, le raisonnable et ce qui les sépare du déraisonnable.

L’islam, une religion de paix ? Ou une religion de guerre ?

Michel Onfray a lu le Coran. Comme dans la Bible, on y trouve tout et son contraire. Des sourates qui invitent à la guerre, d’autres qui invitent à la paix.

Force est de constater que l’islam de paix est bien silencieux, bien inefficace devant l’islam de guerre.

Mais j’ai aussi voyagé dans des pays où l’islam est présent : Algérie, Maroc, Tunisie, Lybie, Égypte, Mali, Mauritanie, Liban, Turquie, Palestine, Émirats arabes. J’ai donc vu la plurivocitéqui a plusieurs valeurs, plusieurs sens, selon le Grand Robert des islams en actes et je sais qu’il en est de plus souples qui insistent davantage sur la dimension spirituelle et universelle que d’autres, plus rigides, qui revendiquent la dimension théocratique et politique.
[…]
Précisons d’abord que dire qu’il y a dans le Coran des sourates qui invitent à la guerre, au massacre des infidèles, à l’égorgement, puis rappeler que Mahomet lui-même fut un chef de guerre qui allait personnellement au combat en y tenant son rôle, ne devrait pas être considéré comme islamophobe. Sauf à refuser que le Coran soit le Coran et que le Prophète ait eu la vie qu’il a eue ! Un grand nombre de sourates légitiment les actions violentes au nom de l’islam. D’autres, moins nombreuses, mais elles existent aussi, invitent à l’amour, à la miséricorde, au refus de la contrainte. On peut se réclamer des unes ou des autres. On obtiendra dès lors deux façons d’être musulman. Deux façons contradictoires même.
[…]
Dès que l’islam devient politique, la catastrophe est quasi assurée… tant qu’il est une affaire intime, personnelle, qui ne concerne que les rapports entre soi et soi, qui fournit personnellement une identité, des racines, des repères, une boussole intellectuelle, spirituelle, morale, philosophique, il est défendable et doit être soutenu, aidé. …

J’interviens de nouveau, forte de l’invite que Michel Onfray fait de se remettre à penser.

Ne serait-ce pas mieux que ce soit la République qui fournisse une identité, des racines, des repères, une boussole intellectuelle, …

Quand il devient politique, il n’est plus une affaire entre soi et soi mais une affaire entre soi et les autres. Dès lors, il suppose obligation et contrainte vis-à-vis du tiers, …
[…]
Dans ces cas-là, les coups de fouet ne sont pas loin, les mains tranchées non plus, mais aussi les pendaisons publiques, les visages vitriolés en cas de maquillage, la prison, les coups, les mauvais traitements. Voire la mort.
[…]
C’est en effet une guerre de civilisation. Mais le politiquement correct français interdit qu’on le dise depuis que Samuel Huntington en a excellemment fait l’analyse en 1993. … Mais comme il est également criminel de renvoyer à l’identité française, il n’a pas été question, pendant longtemps, de dire qu’il y avait en effet un mode de vie occidental et qu’il n’était pas le mode de vie islamique. … Les cultures se valent-elles toutes ? Oui, disent les tenants du politiquement correct. J’ai pour ma part tendance à croire supérieure une civilisation qui permet qu’on la critique à une autre qui interdit qu’on le fasse et punit de mort toute réserve à son endroit.

Pas d’amalgame !

L’attentat contre Charlie hebdo, (pour ne citer que celui-là, précédé et suivi d’autres attentats) un attentat qui n’a rien à voir avec l’islam ?

C’est d’ailleurs très exactement le propos de l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi. Pas un journaliste pour lui rappeler qu’en septembre 2012, lors de la parution des caricatures dans Charlie, ce fameux imam tout-terrain et judicieusement judéo-compatible, avait trouvé l’attitude du journal « irresponsable »…
[…]
La litanie du « ça n’a rien à voir avec l’islam » continue. Droite et gauche confondues. Avec quoi, alors ? Il n’est même pas possible de dire que ça a à voir avec un dévoiement de l’islam, avec une défiguration de l’islam, avec une fausse et mauvaise lecture de l’islam ?

Dévoiement de l’islam ? Défiguration ? Fausse ou mauvaise lecture ?

Ce n’est pas si simple non plus. Un islam politique, antidémocratique, prosélyte et belliqueux existe bel et bien !

Mais continuons avec le « pas d’amalgame ». Ou l’art de marcher sur des œufs… qui finiront quand même par s’écraser, coquilles, blancs et jaunes confondus. Et couleur sang.

14 h 21 sur LCI, Mélenchon intervient : le nom des meurtriers est connu : lâches, assassins » ! Tudieu, quel talent pour éviter… les amalgames ! Sarkozy verbigère : les criminels seront poursuivis, châtiés avec une extrême sévérité, il parle de fermeté absolue, de barbarie terroriste, de violence aveugle, il invite à ne pas céder.
[…]
LCI, 15 h 5, Emmanuelle Cosse, secrétaire d’Europe Écologie-Les Verts invite à… éviter l’amalgame. Mais on ne sait toujours pas avec quoi.
[…]
Un bandeau défile en bas de mon écran : Marine Le Pen dénonce « un attentat terroriste commis par les fondamentalistes islamistes ». Pourquoi une fois de plus le personnel politique, suicidaire, lui laisse-t-il le monopole des mots justes sur des situations que tout le monde comprend ? C’est en effet un « attentat terroriste » et il a été effectivement perpétré « par des fondamentalistes islamistes ». Quiconque le dira désormais va passer pour un lepéniste !
[…]
Le succès de Marine Le Pen vient beaucoup du fait que, mis à part ses solutions dont je ne parle pas ici, elle est, en matière de constats l’une des rares à dire que le réel a bien eu lieu. Hélas, j’aimerais que cette clarté sémantique soit aussi, et surtout, la richesse de la gauche.

Réapprendre à penser, penser, et dire le réel.

Les attentats qui se multiplient sont le réel.

Ils sont commis au nom d’un Dieu anthropophage, c’est le réel.

Réapprendre à penser. C’est aussi se documenter vraiment, interroger les certitudes, confronter les opinions au regard des faits… et de l’Histoire.

Pas simple !

On imagine bien volontiers que les hommes intelligents, ceux qui disposent de la science et du savoir, feront confiance à la science, à l’intelligence et au savoir. Mais, le Coran le dit aussi : « Petit est le nombre de ceux qui réfléchissent » (XL. 58) !

L’islam, selon vous, partagerait donc avec le marxisme révolutionnaire une critique des valeurs du capitalisme libéral ? est une des questions posées par la journaliste algérienne Asma Kouar.

En effet, et il partage avec le marxisme révolutionnaire qui laisse des traces à l’aile gauche du Parti Socialiste, au PCF, au Front de Gauche, chez certains écologistes d’EELV, la critique des valeurs de la bourgeoisie occidentale, des logiques du marché consumériste en même temps qu’une critique des juifs, du sionisme et de l’existence de l’État d’Israël.
[…]
« Tout juif qui vous tombe sous la main, tuez-le », dit Mahomet dans Al-Sîra, II. 58-60 en s’appuyant sur ce verset « Que Dieu les anéantisse » (IX.30 ) ˗ l’antisémitisme islamique est défendu par une certaine gauche.

À propos de la création de l’État d’Israël

[…]

Certes la création de l’État d’Israël n’est pas allée sans d’incontestables expropriations infligées au peuple palestinien, mais ce peuple payait, hélas, la politique de collaboration avec Hitler menée par le Grand Mufti de Jérusalem, Hadj Amin al-Husseini. En effet, cet homme qui prétendait descendre du Prophète approuve le régime d’Hitler dès 1933.
[…]
… ; il visite un camp de concentration, mis au courant de la solution finale il souhaite qu’on extermine également les enfants juifs ; il a travaillé à un plan d’extermination des juifs d’Afrique du Nord et de Palestine. … Leïla Shahid, sa petite nièce, a représenté jusqu’en mars 2015 l’Autorité palestinienne auprès de l’Union européenne – une autorité actuellement gouvernée par Mahmoud Abbas, auteur d’une thèse révisionniste soutenue en URSS en 1982.

Suit une liste de penseurs de gauche, d’écrivains ou d’hommes politiques qui selon Michel Onfray ont soutenu nombre de combats antisémites sous couvert de défendre le peuple palestinien.

Sartre. Genet. Derrida. Foucault. Garaudy. Rassinier. Soral. Mélenchon (qui apportait son soutien à Ahmadinejad).

La charge est lourde, sans doute polémique et détruit quelques mythes. Il faut la lire quand même, si l’on veut réapprendre, ou apprendre à penser. Activité qui n’est pas toujours confortable !

Et dire encore que l’antisémitisme qui se voile trop souvent sous la revendication d’antisionisme, ne date pas de la création de l’État d’Israël !

« Exterminez les incrédules jusqu’au dernier » (VIII, 7), ou sur ces propos extraits de la Sîra : « Tout juif qui vous tombe sous la main, tuez-le ».

Dans Penser l’Islam, Michel Onfray fait des constats, déplore les choix qui ont été faits, et déplore que d’autres options n’aient pas été tentées pour éviter cette situation épouvantable dont certains spécialistes disent qu’elle risque bien de durer des décennies encore.

Tendre l’autre joue ?

Michel Onfray se déclare athée, de gauche et pacifiste.

Se battre la coulpe au nom de la culpabilité que nous aurions à porter des suites des guerres coloniales, et de certaines de nos interventions dans des pays dans lesquels régnaient les pires dictatures ?

Que penser du constat qui suit ?

Si danger de terrorisme islamique il y a sur le territoire français, et il y a désormais, c’est parce que ceux que nous avons agressé ripostent à nos agressions. Nous devrions réserver nos guerres au strict cas défensif. … L’Islam, qui ne cache pas sa nature belliqueuse et conquérante, mérite une autre politique internationale que celle du canon. Cette politique alternative aurait des effets en France. Le premier d’entre eux serait peut-être d’écarter la menace terroriste…

Pourtant, Michel Onfray reconnait la nature belliqueuse de l’Islam, et qu’une guerre de civilisation est engagée.
Des fleurs contre les kalachnikovs ?

La soumission d’une civilisation à une autre ?
[…]
…la carte de la paix aurait valu la peine d’être jouée. Il faut moins de testostérone et plus de matière grise. Je ne me fais pas d’illusion, je souhaite ce que je sais pourtant dès à présent perdu. L’exercice de la pensée, déjà, est mort sous les balles de cette guerre. …

Continuons à penser quand même. Pour agir.

Pour terminer, une contribution à l’acte de penser, en plusieurs points

+ Tous les musulmans ne sont pas des intégristes ni des terroristes, et tous les allemands n’étaient pas des nazis ! Le projet nazi les a broyés, les signes avant-coureurs n’ont pas été lus, ou n’ont pas voulu être lus. On sait ce qui est arrivé !

+ Nadia Remadna, fondatrice de de la Brigade des mères, combat l'islamisation des quartiers et lance un cri d'alarme : pour endiguer la victimisation et la haine, il faut imposer le respect de la loi. ... et s'occuper dès maintenant des enfants de 10 ans. Pour les jeunes de 20 ans, dit-elle dans une interview pour Marianne, je pense que c'est trop tard. L'urgence, c'est de montrer aux petits de 10 ans, que dans la vie, il y a la musique, le Louvre, les livres, l'amour, pas seulement la religion et qu'en dehors de leur quartier ils seraient facilement acceptés et aimés. Elle est victime de menaces.

+ Écouter l'écrivain Tahar Ben Jelloun, quand il dit que l'islam a un problème pas réglé avec la sexualité, et se souvenir que les islamistes, après avoir tué, décapité, égorgé, lapidé, violé... seront accueillis au paradis... où ils pourront jouir de jeunes vierges.

+ Écouter Boualem Sansal, un écrivain algérien qui dit que les islamistes ont peur qu'au contact de la France, l'islam se sécularise. Que c'est ce qui les pousse à frapper notre pays.

+ Ne pas oublier que l'éducation nationale serait, selon Dar Al-Islam, de la propagande servant à imposer le mode de pensée corrompu établi par la judéo-maçonnerie.

+ Sur le voile, petit rappel en vitesse. Ça a commencé par deux fillettes voilées à l’école. La réponse a trainé à venir, le débat a été affligeant, la laïcité mise à mal. Les voiles se sont multipliés, accompagnés du voile de plus en plus intégral, quelques burqas aussi et nous voici arrivés au burkini !

Il n’y a pas instrumentalisation du corps et du statut des femmes ?

Il n’y a pas une régression vers une idéologie ultra réactionnaire et archaïque ?

Je crois que si et que pire encore, tous ces « signes » sont ceux d’une idéologie qui veut que la théocratie prévale sur la démocratie.

Racisme anti arabe que de dire cela ?

Islamophobie ? ?

On attend que la prochaine étape soit celle de l’interdiction faite aux filles d’aller à l’école, une école dite pernicieuse et dans laquelle, à certains endroits certains sujets ne peuvent plus être abordés ?

Parce que les filles et les femmes il faut les protéger du monde masculin (on pourrait éduquer le monde masculin, non ?), il faut les préserver de l’impudeur qui règne dans notre pays ?

+ Lire et relire Alamut, de Vladimir Bartol, écrit en 1938. Un roman qui n'a pas pris une ride et que j’ai chroniqué dans Factuel.

+ Dans la revue Polka, Harcèlement sexuel La plaie d’Égypte, article et photos chocs sur le harcèlement sexuel des femmes (voilées ou pas) en Égypte.

+ Lire Les putes voilées n’iront jamais au Paradis, de Chahdortt Djavann, roman que j’ai chroniqué dans Factuel.info.

+ Lire les chroniques écrites par Michèle Tatu, publiées dans Factuel.info et surtout, voir les films dont elle parle, dont : No Land Song, le chant de la révolte. Nahid, femme dans la société iranienne. Much Loved, un film sur la prostitution à Marrakech. Mustang, un rêve à voix haute de liberté pour les femmes turques en prise avec une société patriarcale archaïque.

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