Manifestation à Planoise : logement et précarité

« Solidarité pour les locataires, pas pour les actionnaires », dit une banderole et chantent une centaine de manifestants à Planoise... Peint sur un drap réformé de l'hôpital de Gray ficelé à une grille de l'avenue de l'Ile-de-France, le slogan résume assez bien l'état d'esprit du rassemblement d'habitants de logements sociaux.

« Solidarité pour les locataires, pas pour les actionnaires », dit une banderole et chantent une centaine de manifestants à Planoise...
Peint sur un drap réformé de l'hôpital de Gray ficelé à une grille de l'avenue de l'Ile-de-France, le slogan résume assez bien l'état d'esprit du rassemblement d'hier matin. Il ne fallait pas seulement affronter la bise humide, mais avoir le courage d'afficher ses difficultés à faire face aux loyers qui augmentent avec les réhabilitations, aux charges qui suivent la hausse du coût de l'énergie, à la mauvaise surprise d'un rappel de chauffage de 2009 qu'Habitat 25 avait oublié de facturer.
Car s'il y avait quelques militants associatifs, politiques ou syndicaux de l'autre gauche, le défilé était surtout constitué de personnes en grandes difficultés. Khadra explique : « J'ai 312 euros de loyer, 38 de mutuelle et 680 de chômage pour encore 8 mois. J'ai reçu un rappel de 380 euros pour le chauffage... À 58 ans, vous croyez que je vais retrouver du travail d'ici la retraite à 62 ans ? » Il y a Carine, seule avec trois enfants de dix, huit et trois ans : « J'ai 40 euros de charges en plus et on m'a demandé 313 euros de régularisation de chauffage, ça m'embête, mes seuls revenus sont les prestations familiales... » Çukrye vit seule et ses onze heures de travail hebdomadaire lui rapportent 300 euros par mois : « mon loyer est de 353 euros, c'est très cher... » Heureusement, il y a l'APL...
« Les gens sont à bout, ce sont eux qui sont à l'origine de la manifestation », dit Gérard Boissy, de la CLCV. À la sono, Nathalie Henry, porte-parole des locataires de la rue des Causses, raconte l'exacerbation. « Les appartements à 16°, les champignons, les blattes, la sécurité incendie à refaire... » Elle dit les rendez-vous avec la direction d'Habitat 25, d'abord refusés puis » comme par hasard » acceptés après un article de presse, les « promesses non tenues ». Alain Genot, de la CNL, met en cause le gouvernement, fait « le parallèle » entre la baisse des subventions au logement social et les « niches fiscales spéculatives qui coûtent plus cher que les aides à la pierre. C'est pour ça qu'on se retourne vers l'État et les banques ».
Le rendez-vous espéré avec le délégué du préfet est raté. Ou plutôt repoussé à vendredi prochain. Les locataires en colère se seront revus la veille pour préparer l'entrevue. Hier, après une prise de parole au pied d'une barre, les manifestants ont marché jusqu'au siège de Néolia, à quelques pas, où ils se sont dispersés dans le calme.

 

 

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