Les services d’urgences des hôpitaux de Lure et Champagnole menacés

Le projet de restructuration des urgences de l'Agence Régionale de Santé pour honorer l'engagement de François Hollande de situer l'ensemble de la population à moins de 30 mn d'une aide médicale d'urgence est contesté dans le Jura et en Haute-Saône. Il verrait la mise en place d'un nouvel hélicoptère d'intervention basé à Besançon et la suppression des SMUR de Champagnole et Lure. La décision est attendue fin juin.

Le projet de restructuration des urgences de l'Agence Régionale de Santé pour honorer l'engagement de François Hollande de situer l'ensemble de la population à moins de 30 mn d'une aide médicale d'urgence est contesté dans le Jura et en Haute-Saône. Il verrait la mise en place d'un nouvel hélicoptère d'intervention basé à Besançon mais aussi la suppression des SMUR de Champagnole et Lure. L'ARS est encore dans une phase de consultations.

L'agence fait état de 1.300 carences de SMUR en 2011 dont 75% dans le nord Franche-Comté, principalement à Belfort et Montbéliard. Le nord-ouest de la Haute-Saône, le Haut-Doubs, la vallée de la Loue et le secteur de Lons-le-Saunier sont les zones où l'on constate de fait un éloignement de plus de 30 mn. 
Le 2ème hélicoptère « de tout temps / nocturne » coûterait  2 millions d'euros par an et impliquerait financièrement la suppression de lignes de garde dans certains services d'urgence, également la suppression complète des SMUR de Lure et Champagnole.

Pour la CGT dans un communiqué de ce jour, « la mise en place d'un second hélicoptère est la bienvenue mais ne doit pas justifier la suppression de services existants ». Le syndicat rappelle « la perte des services de chirurgie à Gray, Vesoul et Champagnole, des services d'urgence de nuit en Haute-Saône et d'autres spécialités (ORL, Cardiologie, laboratoires…)» et demande la suppression de la « loi Bachelot à l'origine des mutualisations forcées n'ayant pour objectif que la rentabilité financière ». S'agissant de Lure, selon la CGT, le temps d'accès SMUR augmentera pour 47.000 personnes (pas plus de 10 mn pour 27.000 d'entre elles mais plus de 30 mn pour 3.500 autres).

Pour le comité de vigilance de Lure-Luxeuil, qui défend le maintien des services publics en milieu rural, la décision est « une atteinte à la sécurité et la qualité sanitaire ». L'association invite à signer une pétition en ligne.

Marc-Henri Duvernet, conseiller général de Lons-le-Saunier nord, parle lui sur son blog « d'enfumage » à propos du second hélicoptère. Il critique son coût et son utilité réelle en contrepartie de « la fermeture d'une ligne de SMUR au Centre Hospitalier de Lons-le-Saunier et une forte diminution du service d’accueil des urgences de l'Hôpital de Champagnole. Malgré l’apport supposé d'un « hélicoptère blanc », le temps réel d’intervention sera pour la plus grande partie du Jura supérieur aux 30 minutes préconisées ». L'élu socialiste ajoute : « le Jura n'est pas un "territoire réservoir" pour adapter les carences d'un autre territoire, au détriment de son propre fonctionnement… Nous demandons à l'Agence Régionale de la Santé de ne pas passer en force et d'écouter les besoins des territoires à travers les équipes médicales ». Le 27 avril le conseil de surveillance de l'hôpital de Champagnole a voté à l'unanimité contre le projet de l'ARS. Celui de Lons se réunit le 17 mai.

Dans un entretien le 7 mai à La voix du Jura, le maire UMP de Champagnole Clément Pernot demande également à l'ARS « de revoir sa copie ». Il « n'imagine pas la fermeture du SMUR et la suppression de 6 postes de médecins et 7 d'infirmières en conséquence » faisant suite à la fermeture de la chirurgie et parle « d'acharnement sur l'hôpital de Champagnole ».

Ainsi la phase de concertation se poursuit et doit conduire à une application en 2014 des décisions prises dans les semaines à venir. Selon Marc-Henri Duvernet, un séminaire est prévu à la fin du mois de juin.

 

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