Les Chevaux de Dieu en salle ce mercredi

Le film a été primé au festival Lumières d'Afrique de Besançon. Yachine 10 ans vit avec sa famille dans le bidonville d'une grande ville marocaine. Sa mère fait ce qu’elle peut pour l’éducation de ses enfants. Le père est dépressif, un frère à l’armée, un presque autiste et un troisième Hamid 13 ans est un caïd.

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Yachine 10 ans vit avec sa famille dans le bidonville de Sidi Moumen. Sa mère fait ce qu’elle peut pour l’éducation de ses enfants. Le père est dépressif, un frère à l’armée, un presque autiste et un troisième Hamid 13 ans est un caïd. Il protège Yachine. Hamid est incarcéré. Yachine essaie de vivre de petits travaux pour sortir de ce quartier où règne la pauvreté et la violence. Durant son incarcération Hamid est devenu islamiste radical. Il persuade Yachine et ses copains de rejoindre « leurs frères ». L’iman Abou Zoubeir entame avec eux une longue préparation physique et mentale et leur annonce qu’ils sont choisis pour devenir des martyrs.
Le film est une adaptation du livre « Les Etoiles de Sidi Moumen » de Mahib Binebine. Librement inspiré des attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca, le film a bénéficié des aides de l’Etat (équivalent de l’avance sur recettes) et des autorisations de tournage. Le réalisateur précise que « L’équipe de tournage a bien été accueillie dans le bidonville parce que pour les habitants, c’était une source de revenus supplémentaires. Certains travaillaient dans la construction, d’autres dans le gardiennage ou dans la figuration. Les rôles de la mère, de Hamid sont tenus par des habitants. »
Le film débute avec des couleurs très vives, saturées. A de rares moments, à l’exception des séquences de football, il donne l’espoir d’un monde meilleur. Le football est le seul ascenseur social pour les jeunes, mais la violence, la misère, la drogue sont le quotidien du bidonville. On voit comment l’islamisme radical va être proposé comme unique avenir en s'appuyant sur l’absence de figure paternelle, sur la notion de solidarité dans un monde où l’éducation et la culture sont reléguées très loin derrière la notion de survie. 
Au fur et à mesure que le film avance les couleurs s’éteignent. On bascule dans l’obscurité. Le mouvement du film qui est celui de la jeunesse ralentit. Le climat devient oppressant avec une musique discrète. Chaque plan porte en lui une réflexion sur la condition humaine et sur comment l’endoctrinement utilise le terreau de la misère. Juste avant la fin du film, une scène très habile, montre pour la première fois les adolescents en dehors du bidonville : ils se retrouvent dans une nature très belle, à l’image du paradis promis. Le film n’est pas sans rappeler « La désintégration » de Philippe Faucon, autre récit où des jeunes marginaux de la banlieue lilloise deviennent des kamikazes.

Au Cinéma Victor-Hugo à Besançon à partir de mercredi 20 février

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