Les 100.000 inscrits à Pole-Emploi atteints en Franche-Comté

Les statistiques officielles font état d'une poursuite de l'aggravation du chômage fin avril. Elles montrent aussi, à condition de faire soi-même les calculs, que le travail précaire croît très vite : les demandeurs d'emplois des catégories B et C ont augmenté de plus de 11 % en un an.

C'était prévisible, le seuil des 100.000 inscrits à Pôle-Emploi en Franche-Comté a été atteint fin avril. Toutes catégories confondues, le service public de l'emploi avait enregistré 100.183 demandeurs d'emploi, soit une augmentation de 5,3% en un an. Et ce ne sont pas les 10.133 inscrits dispensés « d'actes positifs de recherche d'emploi », autrement dit les emplois aidés ou les stagiaires (catégories D et E), qui ont augmenté. Ce sont les 31.103 chômeurs qui travaillent en intermittence ou occasionnellement (catégories B et C) qui ont eu une petite activité dans le mois (+ 6,8% en un an) et les 58.947 qui n'ont pas travaillé du tout (catégorie A, + 4,6 % en un an) qui sont plus nombreux.

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Très maigre consolation, la région fait moins mal que le pays où l'augmentation en un an a été de + 5,9 % toutes catégories, + 7,1 % pour B et C, + 5,1 % pour les A. Si ce rythme se poursuit, le pays franchira le seuil des 6 millions d'inscrits au prochain bilan statistique puisqu'on est fin avril à 5.997.800 inscrits...

Plus forte hausse dans le Jura

Dans la catégorie A, c'est le Jura qui a subi l'augmentation la plus élevée (+ 8,7 % en un an, + 2,3 % en un mois) alors que la situation est stable en Haute Saône (+ 0,3% en un an, = sur un mois). Pour les catégories A, B et C, c'est également le Jura qui a subi la plus forte hausse (+ 8,6 % en un an, + 1,4 % en un mois), devant le Doubs (+ 7,7 % en un an, + 0,4 % en un mois), le Territoire de Belfort (+ 5,7 % et + 0,3 %) et la Haute-Saône (+ 3,9 % et + 0,4 %).

Par âges en catégorie A, les plus de 50 ans des deux sexes subissent une augmentation du nombre d'inscrits (+ 5,7 % en un an, + 1 % en un mois) à peine plus forte que les 25-49 ans (+ 4,9 % en un an, + 0,3 % en un mois), plus forte que les moins de 25 ans (+ 1,8 % en un an, + 0,4 % en un mois). La dégradation est plus forte si l'on ajoute les catégories B et C. 

Forte augmentation des précaires alternant chômage et emplois courts

Il faut en revanche calculer l'augmentation des inscrits en catégories B et C que Pôle-Emploi ne mentionne pas dans les statistiques adressées aux médias. Ces deux catégories qui englobent des travailleurs précaires alternant périodes de chômage et petits boulots ont progressé de 11,3 % en un an. Un chiffre à peine supérieur pour les plus de 50 ans (11,5 %) et à peine inférieur pour les moins de 25 ans (11 %), mais nettement supérieur pour les hommes (+ 13,9 %) que pour les femmes (+ 9,4 %).

Le principal motif des inscriptions à Pôle-Emploi est la catégorie fourre-tout des « autres cas » qui, avec 37,4 % des 8735 inscrits en avril, comprend les ruptures conventionnelles, mais faute d'identification obligatoire, on ne sait quel est leur vrai poids. Les syndicats de salariés assurent qu'il est très important. Davantage que les licenciements économiques qui représentent moins de 3 % des motifs d'inscriptions, à peu près autant que les démissions, alors que les « autres licenciements » représentent 8,4 % des inscrits du mois. Les fins de CDD justifient 22 % des inscriptions et les fins de mission d'intérim 8 %.

Chômeurs ayant droit au RSA : + 10 % en un an, - 1 % en un mois

Avec 15.513 demandeurs d'emploi au RSA en avril, c'est 183 de moins qu'en mars, mais 1406 de plus en un an (+ 10 %). La progression la plus importante est pour les inscrits de catégorie C (+ 52,7 %) qui ont exercé une activité réduite de plus de 78 heures dans le mois : ils étaient 7,4 % des inscrits à Pôle-Emploi touchant le RSA il y a un an, ils sont maintenant 10,2 %. Les allocataires du RSA restent plus nombreux dans la catégorie A (73 %) où ils ont augmenté de 11,8 % en un an. Au total, plus d'un inscrit sur cinq dans la catégorie A a un droit payable au RSA.

Ces statistiques traduisent assez clairement la poursuite de la précarisation et de l'appauvrissement d'une partie croissante du salariat.

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