L’Équipe parvient (presque) à rassembler la gauche à Besançon

Cette fois l’Équipe est au complet. Presque toutes les grandes forces politiques de la gauche et de l’écologie bisontines se sont réunies samedi au grand Kursaal pour marquer leur entrée en campagne. Cette liste rassemblera donc l’association des anciens du Front de gauche, A gauche citoyen, le Parti communiste français, le mouvement Générations-s, le PS et EELV. Il n’y a guère que La France insoumise qui manque à l’appel.

img_9813

Pas de grand discours programmatique à l’ordre du jour, mais une satisfaction d’en être arrivé là. Ce n’était pas gagné. Nicolas Bodin, qui avait annoncé il y a longtemps déjà sa candidature au nom du PS, faisait encore du porte-à-porte début octobre avec un tract aux couleurs de la rose pour les prochaines municipales. Le logo du PS ne figurait d’ailleurs ni dans le programme de ce Rassemblement citoyen des écologistes et de la gauche, ni sur l’image projetée sur la façade derrière les représentants de l’Équipe.

Des désaccords persistaient, notamment sur la question de la gratuité des transports en commun, qui sera un axe fort de cette candidature commune. Une simulation financière est en train d’être menée, mais on s’oriente maintenant vers une gratuité partielle, à destination des publics scolaires, étudiants ou apprentis. Le PS n’a acté sa décision de rejoindre cette union que quelques jours auparavant. Le vote des militants prévu prochainement ne devrait être qu’une formalité. Et si ce n’est pas encore clairement revendiqué, Nicolas Bodin devrait bien prendre la deuxième place de cette liste, « une solution pour clarifier, un moyen pour peser » dans un contexte national et local « de vie politique troublée depuis la présidentielle et le choix du maire de quitter le PS ».

Barbara Romagnan, de Génération-s, qui avait un temps proposer d’unir derrière elle les forces de gauche, s’est finalement rangée derrière l’Équipe, menée par Anne Vignot du parti écologiste. « Il y a des raisons objectives pour que l’on gagne, si on est rassemblé, on peut vraiment le faire ». Après avoir hésité, elle s’est ralliée, avec la volonté de créer une assemblée tirée au sort, selon des critères géographiques et sociaux, « pour représenter la diversité ». Elle se félicite également du pourcentage réservé aux personnes issues de la société civile sur cette liste : 30 %.

Une salutation aux « camarades »

À la tribune, Christophe Lime, communiste, ose un appel à ses « camarades », « c’est le bon mot », insiste-t-il. Il se réjouit de ce rassemblement mais souhaite un élargissement encore plus important. Pour cela, il fait appel aux 1500 associations de la ville et espère du relais et du soutien de la part des citoyens déjà engagés. « Gagner c’est bien, gérer peut-être plus compliqué ».

Anne Vignot, qui conclut la séance, mesure « la responsabilité » de ce rassemblement pour « répondre aux défis sociaux et environnementaux ». Elle poursuit : « Nous avons suffisamment de points de convergence pour proposer des projets fondateurs. C’était une exigence démocratique, un devoir. Les Bisontins éprouvent un attachement à la gauche et à l’écologie. C’est notre point commun ».

Restera à convaincre les électeurs. Si un sondage donnait l’Équipe largement victorieuse, et sans le PS, il sera difficile pour eux de mener une campagne sur le thème de la rupture alors que trois des principaux acteurs de cette liste sont encore aujourd’hui adjoints à Jean-Louis Fousseret, maire de Besançon qui a changé de camp en cours de mandat en quittant le PS pour LREM. PC, PS, EELV, c’était aussi la composition de la liste victorieuse des élections de 2014 dans la ville. « Sauf qu’aujourd’hui, on est débarrassé de l’aile libérale du PS » dira un soutien de la liste.

La nouveauté aussi, c’est l’engagement de l’association A gauche citoyen. Jo Gosset, son représentant, aimerait dépasser ces considérations politiciennes. « À force d’anathème, on n’avance pas. On ressent l’envie de rassembler la gauche chez les gens, il faut dépasser les petites querelles », glisse-t-il en réaction à LFI qui n’a pas souhaité rejoindre l’Équipe. Les Insoumis, qui mèneront leur propre liste, invoquent des désaccords politiques majeurs, comme l’emblématique dossier de l’urbanisation des Vaîtes, qu’ils qualifient de « projet écocide ».

Reste que l’Équipe sera jugée sur ses actes et sa capacité à réellement inclure les citoyens dans l’élaboration de son programme. L’occasion était donnée à tous ce samedi de rejoindre l’une des 18 tables rondes pour discuter de thématiques précises : l’animal en ville, comment construire la ville, accueillir les migrants, se déplacer au quotidien, etc. Le format était ambitieux, mais le temps compté. Pas plus de 25 minutes par table, présentation comprise et 5 minutes pour les restitutions, qui ne seront d’ailleurs pas résumées en fin de journée.

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !