Pas de camion ni de sono au rassemblement fixé par l’intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires de Besançon samedi. En pleine mobilisation sociale contre la réforme des retraites, l’appel syndical fixé le même jour, la même heure et au même endroit que le rendez-vous hebdomadaire des Gilets jaunes était attendu par beaucoup comme un évident signe de convergence. Si le symbole est fort, nous n’y sommes pas encore vraiment. Il y avait environ 500 personnes, des Gilets jaunes donc, mais pas seulement. Un Gilet jaune assidu regarde la foule. « On se connait tous entre nous, et je peux voir un quart de têtes que je ne connais pas », jauge-t-il.
Il n’y a pas beaucoup de drapeaux syndicaux, seuls ceux de la FSU et du SNuipp sont de sortis avec de rares Solidaires. On voit quelques chasubles rouges siglées FO et des autocollants CGT et Sud sur quelques vestons. Un soutien syndical bien réel, mais bien timide donc. Seule la secrétaire départementale du SNuipp-FSU a pris la parole pendant le rassemblement à titre syndical. Un militant qui affichait un signe CGT a lui fustigé l’idée d’une trêve de Noël.
Plusieurs Gilets jaunes se sont ensuite exprimés. Frederic Vuillaume, l'un des chefs de file des Gilets jaunes bisontins et syndiqué à FO, portait ce jour-là les deux couleurs. Au micro, et dans une sono qui crache un son grésillant, il se félicite de cet appel. « C’est merveilleux ce que l’on voit aujourd’hui, c’est ce qu’on attendait depuis longtemps. Les revendications des Gilets jaunes vont bien au-delà des retraites. C’est notre modèle social que le gouvernement et en train de tout foutre en l’air. Le plus cadeau de noël que vous pouvez faire à vos enfants c’est de vous battre pour une société plus juste et plus humaine. »
Ça coince encore sur les revendications
La question des revendications reste un point sensible de la convergence. Certains syndicalistes jugent les Gilets jaunes non politiques, dans le sens où ils portent un combat tous azimuts plutôt dirigé contre les taxes et le gouvernement, et pas directement sur le patronat. Au début, les Gilets jaunes, qui n’avaient pas envie de se faire récupérer, rejetaient en bloc les syndicats jugés un peu trop complaisants. Ceci est bien sûr à nuancer étant donné le fort engagement de personnes syndiquées dans le mouvement des Gilets jaunes dès le début et qui œuvrent depuis longtemps pour une convergence.
Aujourd’hui, ne serait-ce que par nécessité tactique afin de mettre en échec le gouvernement et sa réforme des retraites, le rapprochement semble nécessaire, même s’il ne se fait pas par gaité de cœur. Pour beaucoup de syndiqués de la base, c’est plutôt une évidence, tant le combat est le même.
Après le rassemblement, syndiqués, habitués ou pas des manifestations Gilets jaunes, presque tout le monde a suivi la manifestation. C'est donc un cortège de 500 personnes, qui se videra au fur et à mesure, qui part faire un tour dans le centre-ville, au marché de Noël de Granvelle, devant la préfecture, la rue de Dole et une dispersion après le retour devant la préfecture.