Le recteur présente la refondation de l’école

Une semaine après la promulgation du décret sur l'organisation du temps scolaire en maternelle et primaire, le recteur d'académie a tenu une conférence de presse. Il se place dans le cadre des priorités du projet de loi pour la « refondation » de l'école.

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Cette refondation va rétablir une formation initiale et continue des enseignants. Fini l'IUFM, voici se profiler pour le 1er septembre l'ESPE (Ecole supérieure du professorat et de l'éducation) que doivent créer le rectorat et l'Université. Pas question d'une école unique pour les régions Franche-Comté et Bourgogne, a dit le recteur Eric Martin : « ce n'est pas d'actualité ». En outre, le PRES pôle de recherche et d'enseignement supérieur  associant les universités des deux régions ne peut pas juridiquement fonder une ESPE, mais, ajoute-t-il, « la loi sur l'enseignement supérieur changera peut être cet état de fait ». Cinquante personnes travaillent au pré-projet d'accréditation qui doit être rendu le 28 février, avant  le dossier d'accréditation au printemps.  
Reste que s'il répète qu'il doit bien y avoir 27.000 postes créés pour 2013 et 2014 (26.000 d'enseignants stagiaires et 1.000 d'enseignants titulaires formateurs), le recteur précise « que ces postes ne seront pas vus directement dans les écoles ». En Franche-Comté cette année, pour le premier degré (écoles maternelles et primaires), entre 200 et 250 postes seront ouverts contre 64 en 2012. La moitié de ces nouveaux postes compensera des départs en retraite. 
Recrutera-t-on assez d'étudiants pour intégrer l'ESPE ? C'est possible. Il risque d'en manquer à partir du pronostic de 1.000 étudiants candidats nécessaires (pour en retenir un sur deux) pour les premier et second degrés.  

Primaire : moins d'enfants de trois ans, plus souvent accueillis

Le Jura perd quinze postes
L'académie de Besançon a beau avoir reçu des postes pour la prochaine rentrée, le Jura en perd une quinzaine. « On en a perdu 61 l'an dernier, 186 en dix ans », explique Nathalie Pszola, en poste à la maternelle Briand de Lons-le-Saunier, secrétaire départementale du SNUipp-FSU, le premier syndicat d'enseignants du primaire.
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C'est une des autres grandes priorités annoncées afin « d'assurer l'apprentissage des fondamentaux et réduire les inégalités ». Pour cela sont mis en avant, le dispositif « plus de maîtres que de classes » et le développement de l'accueil des enfants de moins de trois ans.
« On dénombrera 500 enfants de moins de trois ans de moins dans la région l'année prochaine. Mais 50 de plus seront accueillis », estime le recteur. « Certes c'est un progrès modeste mais l'académie de Besançon est bien au dessus de la moyenne nationale pour l'accueil de ces enfants en zone prioritaire d'éducation. La moyenne nationale (17,5%) est loin de celle de la région (43,8%, dont 56% dans le Territoire de Belfort, 47,9% dans le Jura, 47,5% en Haute-Saône et 35,3% dans le Doubs). » Pour le recteur, cette scolarisation avant trois ans vaut surtout par « l'immersion linguistique et culturelle des enfants dans les zones prioritaires et quand elle se réalise avec un fort maintien du lien maternel. »
Les autres priorités concernent la pédagogie du numérique, l'évolution du contenu des enseignements, les transitions de la maternelle au collège, la carte des formations professionnels initiales et le partenariat avec les collectivités territoriales.

Rythmes scolaires : rendez-vous avec les maires des principales villes

La question de cette nouvelle organisation est « à la fois simple et compliquée » selon le recteur. Si le décret paru il y a une semaine est présenté comme « l'aboutissement d'un long travail de concertation entre l'ensemble des acteurs, qui a fait émerger un consensus », force est de constater qu'il reste « beaucoup d'interrogations ».
L'enjeu central réaffirmé est celui des conditions d'apprentissage des élèves, de « la cohérence entre projet éducatif et temps scolaire » comme le dit le recteur. Le rythme de la semaine, quatre jours et demi avec cinq matinées (« quand l'attention des élèves est la meilleure ») a été « étudié à cet égard ». Mais « le souhait du ministre est qu'on ne libère pas les enfants plus tôt en fin de journée. Trois quarts d'heure en moyenne par jour seront disponibles pour des activités éducatives dont l'organisation est modulable. » Le projet de loi pour la refondation scolaire prévoit que « les activités périscolaires prolongeant la classe pourront être organisées dans le cadre d'un projet éducatif territorial ». Communes et communautés de communes « devront l'impulser » et trouveront « en conseils et non en censeurs des groupes d'appui de l'académie, un groupe à l'échelon de la région et quatre au niveau des départements. Le premier sera en place demain. »
« Les premiers contacts avec les mairies montrent non pas des postures pour ou contre mais des interrogations. Une petite minorité s'affirme opposée, une autre minorité s'est déjà engagée favorablement. Il reste à la plupart des questions techniques et légitimes. Je rencontrerai prochainement les maires de Besançon, de Lons et de Vesoul où un débat est en cours. Le maire de Montbéliard s'est déclaré en faveur du projet. A Belfort, où la ville dispose d'un service éducation, cela ne devrait pas poser de problème. » 
Pour ce qui est des enseignants, le recteur « n'a pas entendu de critique sur le bienfondé de la réorganisation au bénéfice des élèves mais sur les moyens à mettre en oeuvre, comme les heures du mercredi matin. Des moments de dialogue auront lieu aussi avec les directeurs d'école. »  

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