Le conseil général de Haute-Saône vote son budget et débat de sa mission de solidarité

Le budget 2013 du département a été adopté par la majorité de gauche (23 contre 9) le 21 décembre. Le débat sur sa mission principale a été soutenu. L'opposition de droite approuve une large part de l'ensemble des dossiers.

cg_70_cheviet

Le budget primitif du conseil général de Haute-Saône pour 2013 a été adopté par la majorité de gauche (23 contre 9) au terme d’une journée et demie d’exposés et de débats les 20 et 21 décembre. L’opposition de droite a voté contre les premiers dossiers : finances, éducation et jeunesse, et au final contre le budget global. Entre-temps, elle a approuvé les dossiers sport, culture, infrastructures et transports, agriculture-forêts, environnement-cadre de vie, aménagement du territoire et administration générale. Elle s’est abstenue dans les domaines économie-emploi et solidarité-santé, le volet le plus important.

Le budget voté s’élève à 287.762.811 euros en dépenses et en recettes. Il est en augmentation de 1,16 % par rapport au budget primitif de 2012.
Les investissements de 104.437.678 euros y croissent de 1,52 %. Le budget de fonctionnement est de 183.325.133 euros et augmente de 0,96 % (lire la suite)

Prudence, ce fut l’un des maître-mot du président du conseil et de l’assemblée, Yves Krattinger, rappelant le « contexte contraignant, le contexte de l’argent public rare ». Son premier vice-président Michel Weyermann était en phase quand, à propos de la principale mission du département, la solidarité et la santé, il a dit : « on espère qu’on tiendra dans ces enveloppes… »

Solidarité et santé, mission principale
La direction départementale de la solidarité et de la santé publique destine ses programmes aux personnes handicapées, aux personnes âgées, à « l’aide sociale à l’enfance et à la famille » ainsi  qu’aux adultes en difficultés d’insertion. Les budgets de fonctionnement alloués à ces quatre principales missions sont sensiblement du même ordre (voir encadré).
L’assemblée s’est accordée sur le fait que la politique de la ville, « politique d’Etat », devrait « sortir du champs de compétence du département » (les fonds encore alloués sont de 95.000 euros). « Mais l’Etat s’en désengage » a signalé Raoul Juif (PS) du canton Lure-nord, sans que les interrogations ne se prolongent.

Davantage d’établissements médicalisés
Ce sont les critiques de l’opposition sur le manque signalé de places en Etablissements d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (EHPAD) qui ont lancé un débat soutenu sur la nécessaire « évolution des maisons de retraite en établissements médicalisés ». « On travaille tous les jours à cette évolution en Haute-Saône» a insisté M. Weyermann pour qui : « il n’y a pas et il n’y aura pas de problèmes de places en EHPAD avant 2030 ». S’il y a « peut être quelques ajustements locaux à faire », l’exécutif départemental a contesté vigoureusement la carence dont se plaindraient certaines familles aux élus de l’opposition. En réalité, là où existent des listes d’attente, elle seraient dûes à des candidatures multiples. Sur ce sujet M. Krattinger n’a pas manqué de tonner : « cela fait quatre ans que je propose un ordinateur connecté de mon bureau à l’ensemble des établissements, je gèrerai en annulant les demandes multiples. Deux ou trois maisons sont un peu plus prisées qu’ailleurs en Haute-Saône (dont la Maison du Combattant à Vesoul à propos de laquelle justement l’élu d’opposition Jean-Claude Ayala était intervenu... NDLR). Notre problème c’est la médicalisation. Il y a des réponses à inventer. »

Réduire les délais de la MDPH
Avant la prospective, M. Charles Gauthier (UMP) a rappelé les délais bien trop longs d’instruction des dossiers par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (lieu unique, à Vesoul, prévu pour faciliter l’accès aux droits et les démarches d’accompagnements et de suivi, NDLR). Le président de l’assemblée a répondu : « la MDPH a ses règles, trop précises, trop complexes. Tant que nous n’aurons pas une autorisation de pré-financement ce sera trop lourd. Plus, un transfert des MDPH dans les services du Département pourrait se faire, pour une meilleure réactivité. On ne peut pas continuer comme cela quand le meilleur délai de réponse est de cinq mois. Le problème est aussi la multiplicité des financeurs. La loi de 2005 est bonne mais ses modalités sont absurdes. » Et de s’engager en tant que sénateur à intervenir pour la faire évoluer.

200 allocataires du RSA de plus depuis janvier
« Il y a urgence à venir en aide à ceux qui vivent sur la frange avec 700-800 euros par mois. » Paul Cheviet (PS) a fait part de son inquiétude pour le devenir de nombre de personnes handicapées, jeunes et au chômage, retraitées et isolées dont l’accueil en maison de retraite est souvent rendu difficile. La réalité humaine de la précarité ne lui échappe pas. A Claudy Chauvelot-Duban, 4ème vice-présidente, qui interrogeait sur le nombre d’allocataires du RSA, M. Weyermann a répondu qu’en novembre, 5.475 personnes percevaient les RSA « socle et activité », ce qui représente 200 personnes de plus qu’en janvier. « Nous sommes sous la moyenne nationale mais la vague est encore à venir » a ajouté M. Krattinger en précisant qu’« avec la hausse prévisible du chômage, de nombreuses demandes suivront, 18 mois après, à la fin des indemnités ».

Quelle médecine demain ?
Après que Mme Edwige Eme (PS) se soit offusquée du choix d’implantation de certains jeunes médecins à partir d’une offre locale de loisirs et de qualité de vie personnelle, faisant peser le risque d’une « médecine à trois vitesses », Yves Krattinger a précisé : « ça n’est pas fondamentalement une question d’aide, il ne faut pas humilier les médecins avec la seule question de la rémunération ». Il a, dans son élan, appelé à esquisser les traits d’un « nouveau modèle de médecine de proximité en milieu rural » à propos duquel l’Agence Régionale de Santé « est encore erratique… Le modèle intimiste du ou de deux médecins de campagne avec une secrétaire est périmé. Il faut une coordination médicale sur le territoire. Il faut décentraliser toute la partie non médicalisée de la couverture santé. »

Perte annoncée du labo d’analyse de l’eau
« C’est une bonne question ! » selon M. Krattinger, à une nouvelle question de l’opposition, « le partenaire privé était indispensable pour gagner le marché de l’analyse de l’eau. » Il voudrait maintenant le récupérer pour lui seul. « Ce sera très difficile de l’obtenir en renouvellement. » Le président s’engage en revanche à la reprise du personnel qui serait affecté à d’autres services si celui de l’analyse de l’eau n’était pas prolongé.  

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !