Un chapitre essentiel de l’histoire européenne va s’écrire le 26 mai prochain. Les millions d’électeurs appelés aux urnes devront choisir bien plus que leurs représentants au Parlement européen. Par leur bulletin de vote, les citoyens ont le pouvoir de décider de l’avenir de l’Europe.
Certains tentent de réduire ce scrutin à un affrontement binaire, de nous imposer un troisième tour de l’élection présidentielle mais cette pièce de théâtre devenue lassante n’a que trop duré. Alors que chaque jour le dérèglement climatique se fait de plus en plus sentir, que les inégalités se creusent, que des hommes, des femmes et des enfants se noient en mer Méditerranée, l’Europe mérite mieux, tellement mieux, qu’un duel entre pseudo-progressistes et néo-nationalistes.
Les défis auxquels l’Europe est confrontée sont certes immenses mais loin d’être insurmontables. Cela nécessite de l’audace, du courage et de la fermeté. Car oui, l’Europe manque aujourd’hui cruellement d’audace. Les mobilisations citoyennes qui fleurissent ici ou là nous exhortent à agir tandis que l’urgence se fait toujours plus pressante et que la biodiversité mondiale est à l’aube d’une sixième extinction de masse. Mais l’Union Européenne reste sourde à ces appels, elle qui s’est enfermée dans ses certitudes austéritaires freinant ainsi la transition écologique et étouffant toute ambition environnementale digne de ce nom. Les scientifiques du GIEC estiment que nous avons dix ans pour agir avant qu’il ne soit trop tard. Dix ans c’est peu, dix ans c’est déjà demain.
Du courage il en faudra également pour construire une autre Europe, davantage sociale et moins libérale. Par des politiques favorisant la concurrence sociale et fiscale, nous avons laissé le continent devenir le terrain de jeu des multinationales, des financiers et des lobbies. Cette attitude a fait le lit des mouvements populistes jusqu’à saper les fondements mêmes de la démocratie. Face aux puissants intérêts privés, nous aurons besoin d’une véritable armée de combattants à Bruxelles. Aujourd’hui, seuls le Parti Socialiste Européen et ses alliés, qui ne comptent que quelques voix de retard sur les conservateurs européens, sont en mesure de faire basculer l’Europe du côté de la justice sociale.
Enfin, l’Europe de demain se doit d’être absolument ferme sur ses principes afin de ne rien céder aux réactionnaires. « La maison brûle et nous regardons ailleurs ». Si elle est évidemment vraie pour le climat, la formule vaut également pour la démocratie. De Budapest à Rome, de Viktor Orban à Matteo Salvini, les valeurs européennes sont honteusement malmenées voire bafouées. L’Europe est le symbole même de la solidarité, de l’ouverture, de l’universalisme. Ne laissons pas les entrepreneurs de peurs dévoyer le sens du projet européen, ne les laissons pas ruiner près de 70 ans d’histoire.
Face à ces enjeux multiples et complexes ne nous contentons pas de mesures simplistes mais apportons-y des réponses concrètes, crédibles et ambitieuses telle que le Pacte Finance-Climat-Biodiversité. C’est précisément ce que porte la liste « Envie d’Europe » conduite par Raphaël Glucksmann. Nous, conseillers régionaux et conseillères régionales de Bourgogne – Franche-Comté, soutenons ce rassemblement qui allie les valeurs écologistes, démocratiques et sociales et appelons les citoyens attachés à l’idée européenne à se mobiliser le 26 mai prochain.