Laurent Croizier : « le barrage du clivage gauche-droite se fissure »

Le président du MoDem du Doubs, candidat aux législatives contre Barbara Romagnan, vient de créer un comité de soutien à Emmanuel Macron. En doublon avec la structure départementale d'En Marche ? Il s'en défend et se veut acteur de la « recomposition politique qui vient ».

Laurent Croizier, lors d'un conseil municipal de Besançon en 2016. (photo d'archives Daniel Bordur)

Président du MoDem du Doubs, conseiller municipal de Besançon élu en 2014 sur la liste de Jacques Grosperrin (LR) qu'était venu soutenir Jean Lassalle, Laurent Croizier brigue la députation. Avec l'investiture de son parti, il est en lice dans la première circonscription du Doubs, actuellement tenue par Barbara Romagnan. Aura-t-il l'investiture d'En Marche ? Celles ci sont pour plus tard, l'entre deux tours, voire l'après présidentielle. En attendant, il vient de créer un comité de soutien à la candidature d'Emmanuel Macron.

Quelle articulation avez-vous avec En Marche Doubs ?

Il s'agit de soutenir Emmanuel Macron sans être adhérent à En Marche ou au MoDem. C'est un comité transpartisan, une initiative que j'ai prise avec un petit groupe où tout n'est pas forcément au MoDem.

Vous avez prévenu la référente départementale d'En Marche ?

Alexandra Cordier est au courant, je lui ai envoyé un mail, je n'ai pas de retour (ndlr : jeudi 23 mars à 18 h 30).

Avez vous demandé l'investiture d'En Marche ?

J'ai l'investiture du MoDem. Je n'ai pas d'investiture à demander à En Marche. Le MoDem la défendra dans le cadre de l'alliance nationale...

Que penseriez vous d'une éventuelle candidature de Myriam Lemercier ?

Je ne connais pas son intention, mais il n'y a pas de candidature illégitime...

Quoi qu'il en soit, ces investitures ne seraient pas accordées avant le premier tour de la présidentielle...

C'est une demande du MoDem, il ne faut pas se tromper d'élection.

Les législatives ne risquent-elles pas d'être une élection clé cette année ? Surtout si

Je ne vois pas Emmanuel Macron sans majorité. Il s'affranchit des partis et va aller sur des majorités de projets. On pourra avoir des majorités fluctuantes. Sur des textes économiques ou une nouvelle loi travail, Emmanuel Macron est capable de rassembler de la gauche social-libérale à la droite. Sur des sujets plus sociétaux, la majorité peut être décalée vers la gauche...

N'aurions nous pas un président plus faible avec un régime davantage parlementaire ?

Oui... Il veut faire un gouvernement associant la société civile, des socialistes, des centristes et des gens de droite. Il y a moins de différence entre Valls et la droite moderne qu'au sein du PS ou de LR...

Si Emmanuel Macron se qualifie pour le second tour, ce sera davantage en raison de la peur de Le Pen que par adhésion à son projet...

D'accord. Mais il peut encore y avoir des surprises. Je ne suis pas craintif par rapport aux législatives, il aura sa majorité, l'UDI par exemple, appartiendra à la future majorité. Cela va provoquer une recomposition politique dans les mois qui viennent. Tout s'écroule et c'est sain. Je ne comprends pas que le PS ne se scinde pas. LR va se scinder. Le barrage du clivage gauche-droite se fissure. Il y a de plus en plus de ralliements de droite vers Emmanuel Macron...

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