L’actualité du 21 au 28 septembre en Franche-Comté

Scandale sexuel à l'école d'art, moratoire sur la chasse, loup abattu, incarcération pour l'incendie d'antennes relais, policiers cow-boys à Vesoul, inquiétudes sur la liberté de la presse, début d'une lutte contre une zone industrielle qui détruirait 30 Ha de forêt et les sénatoriales. Voilà une sélection d'événements qui se sont déroulés la semaine dernière dans la région.

Un scandale sexuel a éclaté à l’Isba, Institut supérieur des beaux-arts de Besançon. Des étudiants et des anciens étudiants ont constitué un collectif « Balance ton école d’art » et publié des témoignages anonymes édifiants sur les réseaux sociaux qui accusent deux membres de l’équipe pédagogique de faits de harcèlements, d’agressions sexuelles et de viols, comme le relatait cet article de Radio BIP. Des étudiants actuels ont réagi, ils se disent effondrés et ne pas reconnaitre l’image de leur école, France 3 a publié leur lettre. Deux enquêtes sont en cours, l’une administrative voulue par la mairie de Besançon, car l’Isba est une école municipale et l’autre judiciaire, le procureur invitant les personnes qui auraient été victimes ou témoins de venir faire une déposition au commissariat.

Le centre Athénas a publié une pétition qui a recueilli presque 60 000 signatures. « Après la sécheresse, compte tenu de la dégradation des milieux et de l’état de la faune, il est urgent de décréter un moratoire de toute forme de chasse jusqu’à nouvel ordre », déclare l’association de protection de la faune sauvage. Elle demande que les actions de chasse soient suspendues jusqu’à ce que le déficit pluviométrique soit compensé, car la sécheresse est aussi éprouvante pour les animaux, qui voient les points d’eau et les sources de nourritures s’éloigner. Les chasseurs, eux, ne sont pas de cet avis. Dans cet article de France 3, l’un d’eux parle d’une année de reproduction qui dépasse toutes les espérances, car le gibier a connu moins de collisions avec les voitures pendant le confinement.

Le loup qui a attaqué plusieurs troupeaux et a tué 20 ovins et 15 jeunes bovins en Haute-Saône et dans les Vosges a été abattu par un lieutenant de louveterie le 23 septembre alors qu’il était à proximité d’une exploitation. Pour les éleveurs, c’était la seule solution. « Les préfets subissent la pression des éleveurs et des chasseurs et on voit le résultat. Ils choisissent la solution de facilité », dira pour sa part Patrice Radelet, le président du Pôle Grands Prédateurs à France 3.

Un Bisontin de 31 ans a été interpellé le 22 septembre par les gendarmes de la section de recherche de Besançon et incarcéré dans l’affaire des incendies volontaires de deux relais téléphoniques au Mont-Poupet dans le Jura le 10 avril 2020. « Il a reconnu l’incendie des relais du Mont-Poupet, se déclarant satisfait d’avoir porté un coup au développement de cette technologie, indique-t-on au parquet de la Jirs de Nancy. Les enquêteurs ont retrouvé à son domicile des livrets et des tracts anarchistes incitant à la destruction des relais téléphoniques. », mentionne l’Est Républicain.

Neuf mois de prison avec sursis et une interdiction d’exercer pendant cinq ans ont été requis par le procureur de la République contre deux policiers de la BAC de Vesoul, accusés de violences policières et de faux en écriture. D’après l’Est Républicain, des violences ont été commises sur deux marginaux alcoolisés le 16 février devant la gare et les policiers auraient menti sur les procès-verbaux pour justifier la garde à vue. Emmanuel Dupic, le procureur n’a plus confiance en eux et rappelle le nombre de plaintes que le binôme a déposé pour outrages et rébellion en 10 ans : 21 pour l’un et 33 pour l’autre et s’interroge sur leur sincérité et des erreurs judiciaires qui ont pu en découler. Et pour couronner le tout, la caméra qui a filmé la scène a été volontairement tournée vers le ciel par le policier qui la contrôlait.

Toufik-de-Planoise, correspondant local de presse qui a couvert de nombreuses manifestations pour Factuel était de nouveau convoqué devant un tribunal. C’était cette fois devant le tribunal de police de Besançon suite à la contestation d’une amende qui lui a été infligée pour « participation à une manifestation interdite » alors qu’il la couvrait pour nous, comme nous le rappelions ici. L’avocat n’ayant pas pu consulter le dossier pénal, l’audience a été reportée au 13 octobre. La semaine dernière fut aussi celle où nous avons pu avoir connaissance du nouveau Schéma de maintien de l’ordre, dans lequel les journalistes n’apparaissent pas protégés et pourraient se voir délivrer une autorisation pour couvrir une manifestation. Nous avions publié le communiqué du SNJ, le Syndicat national des journalistes sur la question, intitulé « Le ministère de l’Intérieur n’a pas à mettre au pas les journalistes qui couvrent les manifestations ».

Nous avons aussi publié le communiqué de SUD Santé qui se scandalise de la fermeture de 28 lits du service de soins de suite et de réadaptation (SSR) du CHRU de Besançon. La direction avait produit une réponse dans laquelle elle fait part d’une fermeture provisoire et de la difficulté à recruter des médecins.

Le collectif Sauvegarde du vivant du pays d’Héricourt a réuni plus d’une cinquantaine de personnes lors d’une réunion publique à Trémoins pour présenter et démarrer une contestation du projet de déboisement d’une zone de 30 hectares sur la commune de Luze en vue de la construction d’une nouvelle zone industrielle portée par la communauté de communes du pays d’Héricourt (CCPH). Les militants ne veulent pas qu’un espace naturel soit sacrifié alors qu’il y a de la place ailleurs. « Pas moins de 40 à l’aéroparc de Fontaine, 32 à Delle ou encore 85 à Technoland Étupes… C’est totalement inutile de détruire une forêt vivante. », dira l’un d’eux à l’Est Républicain.

Les élections sénatoriales ont eu lieu ce dimanche. Et en Franche-Comté, c’est le carton plein pour la droite. En Haute-Saône, Alain Joyandet et Olivier Rietmann (LR) remportent le scrutin, dans le Territoire de Belfort, Cédric Perrin (LR) est réélu, tandis que dans le Doubs, Jean-François Longeot, Annick Jacquemet (tous deux UDI) et Jacques Grosperrin (LR) sont élus. La gauche perd son seul siège régional au Sénat. Il n’a manqué que 6 voix à Barbara Romagnan (Génération. s) pour être élue, mais l’éparpillement des voix de la gauche avec la candidature de Nicolas Bodin (PS), arrivé 4ème en a décidé autrement.

 

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