Le vote de l'investissement a eu lieu le 29 mars 2019 mais c'est ce 10 mai 2019 que l'annonce est officialisée à Dijon en présence du président d'Alstom France, Jean-Baptiste Eyméoud, et du directeur régional SNCF Mobilités TER Bourgogne-Franche-Comté, Eric Cinotti. Avec eux, Michel Neugnot, premier vice-président en charge des transports, est visiblement ravi de faire cette annonce et de présenter les avantages des trains qui rouleront aux couleurs de Mobigo à partir du dernier trimestre 2021.
« Rien à envier à un TGV »
Ces futurs Régiolis ont été conçus pour à la fois assurer des parcours longues-distances avec un haut niveau de confort dans les salles de voyageurs et disposer de caractéristiques et d'équipements permettant de fortes capacités d'emport pour des missions péri-urbaines. Ceux qui prennent habituellement le train retrouveront ainsi des zones au confort proche des Intercités et des zones similaires à celles des RER.
Selon Eric Cinotti, 60.000 voyageurs empruntent quotidiennement les TER de Bourgogne-Franche-Comté et 60% d'entre eux se retrouvent sur l'axe Paris-Dijon-Lyon. Ces nouveaux Régiolis remplaceront notamment les anciens Corail de cet axe fort du transport régional pour des parcours durant parfois plusieurs heures et dont le confort « n'aura rien à envier à un TGV » selon Michel Neugnot.
Dans la gamme Alstom, le modèle est celui du Coradia Polyvalent, la dernière génération de train régional d'Alstom, dont la plateforme modulaire permet de proposer des trains électriques, des trains bimodes Diesel/électrique et même hybrides. Les trains achetés par la Région sont électriques et pourront transporter 600 personnes. Ce seront les premiers trains à proposer des toilettes pour les personnes à mobilité réduite.
Interrogé par Factuel.info à propos de l'intermodalité pour les cyclistes, Jean-Baptiste Eyméoud envisage « deux zones flexibles » pour les bagages ou les vélos. De son côté, Eric Cinotti confie que les Corail seront à l'avenir démantelés par des sous-traitants de la SNCF alors que jusqu'à récemment, ils étaient vendus d'occasion à des pays émergents.
Une étape avant le futur train à hydrogène
Alstom présente cette nouvelle production comme étant « un train écologique et économique de par sa faible consommation en énergie, son respect des dernières normes en matière d'émissions en mode thermique et ses coûts de maintenance réduits ». L'entreprise revendique 15% de consommation d'énergie en moins et des émissions de CO2 en baisse de 10 à 20% selon les conditions d'exploitation. Selon son vice-président au transport, la Région est attentive à ces questions de rejets polluants ainsi la reconfiguration de la desserte du nord de l'Yonne aurait permis, selon lui, « d'économiser une tonne de CO2 » à l'année.
Alstom insiste sur le fait que « la fabrication des Coradia Polyvalent mobilise plus de 4.000 emplois en France chez Alstom et ses fournisseurs. Six des douze sites Alstom participent au projet : Reichshoffen pour la conception et l'assemblage, Ornans pour les moteurs, Le Creusot pour les bogies, Tarbes pour les chaînes de traction , Villeurbanne pour l'informatique embarquée et Saint-Ouen pour le design ».
Voyant encore plus loin, le futur du train est du côté de l'hydrogène chez Alstom. Les gammes modulaires sont d'ores et déjà pensées pour pouvoir être des trains électriques dont l'énergie serait fournie par une pile à combustible. Cela permettrait un remplacement généralisé des trains à moteur Diesel consommant 200 litres aux 100 km. Un prototype de train à hydrogène, le Coradia iLint, est actuellement en exploitation commerciale en Allemagne, à Hambourg. Pour un développement en France, Alstom attend des acteurs de l'énergie la structuration d'une filière hydrogène.