Le ministre de l’Économie et des Finances Bruno Le Maire s'est rendu en Haute-Saône le 19 février pour, notamment, visiter l'entreprise Crossject d'Arc-lès-Gray. Les rédactions ont été invitées tardivement à suivre ce déplacement et l'engouement suscité n'était apparemment pas à la hauteur de ce qu'en attendait l’administration.
Selon les syndicats CGT France TV, SNJ France TV et SUD Television, la préfecture de Haute-Saône n'a pas hésité à faire preuve d'intimidation directement auprès de journalistes pour parvenir à ses fins : faire inviter le ministre au JT de l'antenne de France 3 Franche-Comté.
"Devant le peu d’empressement de la station de Besançon à répondre, la préfecture change de ton la veille de la visite ministérielle. Elle avertit cette fois des journalistes du bureau de Vesoul qu’elle pourrait bien s’opposer au tournage en cours d’un magazine avec les gendarmes du département, si une équipe n’était pas dépêchée le lendemain", écrivent les syndicats dans un communiqué repris sur le site du SNJ-CGT.
Les syndicats précisent qu'il s'agit d'un choix éditorial selon la rédaction en chef. "Nous ne contestons pas cette décision, mais cela n’excuse en rien le chantage exercé par la préfecture de Haute-Saône. Demander un reportage est une chose, menacer d’interrompre un tournage pour l’obtenir, c’est grave".
"Les syndicats CGT, SUD, SNJ de France 3 entendent rappeler que nous ne sommes pas des valets de la préfecture. La pression exercée sur la rédaction de France 3 Franche-Comté relève d’une autre époque, celle où stagnent visiblement les responsables de cette affaire, qui ont si peu conscience de la notion de liberté de la presse qu’ils en ont même oublié d’être discrets", poursuit encore le communiqué.