La coopérative Forêts et Bois de l’Est se restructure

F&BE aimerait parvenir à 40 % du marché des bois privés comtois, notamment en se développant dans le Doubs où elle a un concurrent, la coop rhônalpine Coforêt, très présente dans le Haut-Doubs et sur le marché des résineux. F&BE opère aussi sur les spécifiques marchés des feuillus pour lesquels elle a notamment une plateforme de tri à Jussey.

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Reprenant le modèle de la coopération agricole, les coopératives forestières veulent sortir du bois. Regroupant des propriétaires privés, elles mutualisent des opérations telles que sylviculture et travaux forestiers, exploitation ou commercialisation des bois. Ce qui « rassemble l'offre » face à un secteur de la transformation qui connaît, comme d'autres, restructurations et concentrations.
La coopération forestière n'a cependant pas le taux d'adhésion de la coopération agricole. Tous les paysans sont sociétaires d'une coopérative, souvent de plusieurs, pour vendre du lait ou des céréales, partager du matériel, regrouper les achats, etc. En Franche-Comté, 20 % environ des propriétaires forestiers adhérent à une coopérative.
Ayant son siège social à Épinal, la coopérative Forêts et bois de l'est (F&BE) est historiquement présente en Franche-Comté avec 1.325 adhérents dont elle gère 31.500 hectares (4,5% de la forêt comtoise). Elle a réuni en 2004 des coops lorraines et la coop Forêts Comtoises, elle-même née de la fusion de la coopérative forestière jurassienne et de la Cofosat en Haute-Saône. En janvier, F&BE a ouvert son antenne comtoise à Besançon après avoir fermé Vesoul et Lons-le-Saunier, et licencié quelques salariés.

Retour à l'équilibre

Confrontée à une baisse des prix et des ventes en 2009, la coop avait vu son chiffre d'affaires passer de 25 à 20 millions d'euros, et perdu plus d'un million. « Heureusement, nous avions des réserves. Nous devrions revenir à l'équilibre en 2010 », dit le directeur général, Alain Jacquet, en marge d'une réunion de présentation aux acteurs de la filière bois régionale.
F&BE aimerait parvenir à 40 % du marché des bois privés comtois, notamment en se développant dans le Doubs où elle a un concurrent, la coop rhônalpine Coforêt, très présente dans le Haut-Doubs et sur le marché des résineux. F&BE opère aussi sur les spécifiques marchés des feuillus pour lesquels elle a notamment une plateforme de tri à Jussey.

Bois-énergie

Comme en agriculture, on parle de « contractualisation » avec les acheteurs de bois. « Quand le marché est tendu, les contrats limitent la casse tout en permettant des approvisionnements réguliers », assure Laurence Lebret, ingénieure responsable du développement territorial de F&BE pour la Franche-Comté. Un autre débouché est le bois-énergie : « On collabore avec ONF-Energie (filiale de l'ONF) avec l'objectif que les chauffagistes ne dictent pas le prix des plaquettes ». Michel Verdot, du syndicat des propriétaires forestiers, y voit une façon de « ne pas laisser échapper le contrôle de la filière bois-énergie où certains veulent faire du profit plutôt que du développement durable ». Allusions aux groupes faisant leur beurre dans les marchés publics, notamment de l'eau ou des transports...
Pour faire face à cet enjeu politique et territorial, comme son concurrent Coforêt qui a « pris des participations dans des scieries, F&BE y réfléchit, aussi bien pour les scieries que pour l'énergie », dit Alain Jacquet, « nous avons 2 à 3 ans pour mettre en place une stratégie ».

 

 

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