Huit défilés et un petit-déjeuner pour le 1er mai en Franche-Comté

Résultat de la division syndicale, notamment sur l'accord de flexi-sécurité : pour la première fois depuis 2005, CGT et CFDT ne défileront pas ensemble. Sauf à Pontarlier...

1er mai 2012

La CGT participera aux huit cortèges prévus le 1er mai en revendiquant une augmentation des salaires (1.700 euros pour un jeune sans diplôme à l'embauche) et une protection sociale renforcée. Le syndicat refuse « la concurrence des sites, des salariés entre eux dans les différents pays » et propose « une sécurité sociale professionnelle qui redonne des droits aux salariés, permettrait la continuité du contrat de travail, une protection contre les aléas de la vie professionnelle. » La CGT en appelle à « construire l'unité des salariés pour faire naître l'espoir ». José Avilès, secrétaire général de l'Union locale à Besançon, « invite les signataires de l'accord national interprofessionnel (ANI) sur la « flexi-sécurité », politiques et syndicaux, à venir expliquer aux salariés concernés pourquoi ils vont perdre leur emploi, comment ils vont être contraints à des augmentations de cadences ou à des déplacements ». Selon le responsable local, « l'accord est une porte ouverte à une plus grande précarité et l'acquis généralisé d'une mutuelle, que met en avant la CFDT, est très loin de suffire. » En revanche, il se réjouit de « pouvoir militer en bonne intelligence avec Force Ouvrière sur cette question et plus globalement contre l'austérité ».

1er mai libertaire : Les militants de la Fédération Anarchiste et de la Confédération Nationale du Travail participeront aussi à la manifestation bisontine à 10h. Ils organisent également à partir de 12h place Marulaz un repas et un moment d'échanges. Ce « 1er mai libertaire » réunit depuis plusieurs années jusqu'à 300 personnes. Pour les anars : « de gauche comme de droite, c'est le même chômage, la même austérité, les mêmes flics, les mêmes banques, les mêmes patrons ». 

CFDT et UNSA organisent un petit-déjeuner à Besançon sur le parking de la Rodia de 10h à 12h et ne participeront donc pas aux défilés. Selon Marie-Claire Budna, ce « moment festif » rassemblera des syndicalistes de l'ensemble de la région. CFDT et UNSA veulent : «  réaffirmer le besoin de politiques européennes qui donnent véritablement la priorité à l’emploi et à la réduction des inégalités. Il faut mettre un terme aux politiques d’austérité aveugle qui  provoquent le chômage, la précarité, et la montée des replis nationaux et des populismes ». 

Huit défilés dans la région
Besançon : 10h30 place de la Révolution (CGT, FO, FSU et Solidaires)
Montbéliard : 10h devant la gare. 
Belfort : 10h devant la Maison du peuple
Champagnole : 9h au Mont Rivet 
Dole : 10h30 avenue de Lahr 
Lons : 10h30 place de la Liberté 
Vesoul : 10h devant la gare 
Pontarlier : 10h15 place d'Arçon

L'engagement en faveur de l'accord Emploi et Sécurisation professionnelle du 11 janvier est aussi réaffirmé. Cet accord est dénoncé par la CGT et FO et sera l'objet de la plupart des critiques dans les défilés. Pour Marie-Claire Budna « l'avenir dira qui avait raison, quand l'accord sera applicable dans les entreprises. Des négociations importantes vont suivre qui doivent nous donner les moyens de faire vivre la démocratie sociale, notamment des négociations sur le temps syndical pour les élus du personnel. L'évolution se poursuit et notre lutte de même. » A la question des relations avec la CGT, la représentante de la CFDT ne cache pas le fossé qui s'est creusé « particulièrement depuis le renouvellement des directions régionales CGT et CFDT l'année passée et les prises de positions radicales sur l'accord Emploi et Sécurisation ».

Force Ouvrière rejoindra le cortège à Besançon mais seulement à Besançon, comme cela a déjà été le cas lors des journées de mobilisation contre l'accord de « flexi-sécurité » les 5 mars et 9 avril. En Haute-Saône, une réunion du bureau départemental aura lieu le matin. Dans le Jura, un courrier faisant part des revendications a été envoyé au préfet. Dans le Territoire-de-Belfort, un simple communiqué de presse a été diffusé.
Pour Elisabeth Louis de Sud PTT-Solidaires, « il est normal de ne pas défiler avec la CFDT qui a avalisé un accord dicté par le Medef et s'est mise à l'écart toute seule en Franche-Comté en ne répondant pas à l'appel de l'intersyndicale avant ce 1er mai. La différence entre nos conceptions du syndicalisme est énorme. Nous n'avons pas vocation à accompagner les fermetures d'entreprises. Ces dernières années la productivité demandée n'a pas cessé d'augmenter, il n'y a pas de raison de casser une lutte dès le départ. Solidaires est aussi un syndicat qui négocie, mais on ne gagne jamais que lorsqu'on se bat ».

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !