Hôtel d’entreprises : un rebond dans la crise ?

« Après avoir travaillé dans une partie de mon logement, l'installation ici peut être une chance. » Christophe Mennel est le premier locataire du nouvel Hôtel d'entreprise de Saint Sauveur près de Luxeuil-les-Bains.

« Après avoir travaillé dans une partie de mon logement, l'installation ici peut être une chance. » Christophe Mennel est le premier locataire du nouvel Hôtel d'entreprise (voir encadré) de Saint Sauveur près de Luxeuil-les-Bains. Il est menuisier de formation, « dans l'âme » dit-il, et pose tous types de fermetures. A proximité d'un carrefour où 15.000 passages se font chaque jour, il lui semble qu'il gagnera en visibilité. Il ajoute tout de suite que son fournisseur Grosfillex (entreprise associée au Pôle européen de plasturgie à Oyonnax dans l'Ain) lui a demandé, pour ne pas dire imposé, de mettre en place un « show room » et qu'il a donc dû trouver un nouveau local. 

Action 70 existe depuis vingt ans (suite)

Son entreprise occupe une des quatre cellules de l'Hôtel depuis trois mois. En faisant visiter la petite salle d'exposition, il propose et prépare un café au visiteur. Demain aura lieu l'inauguration de l'Hôtel par les élus de la Communauté de communes du pays de Luxeuil et les représentants d'Action 70. Son épouse gère la partie administrative et un commercial démarche dans un rayon d'environ trente kilomètres. Le secteur « fermetures, portes, fenêtres, volets roulants » est quasiment saturé, « beaucoup se sont mis à leur compte, ça peut être des bouchers, des artisans sans cette qualification de menuisier. Le matériel a beau être de qualité correcte, s'il est mal posé, il faut refaire ou changer. » Les clients seraient exigeants, difficiles à convaincre, usant des possibilités de comparer les prix pour se déterminer de plus en plus par rapport aux plus bas. En cause ? Les pays d'Europe où les salaires et les coûts de production sont inférieurs. Et l'exportation vers ces pays ? Ce sont les grands groupes qui en tirent profit. La crise ? L'impression de n'avoir connu que ça, mais des espoirs sont encore entretenus. Au détour d'une conversation, la solution que choisissent déjà certains est évoquée : partir travailler en Pologne dans des conditions qui seraient meilleures…  

Christophe Mennel est originaire du Doubs, son épouse du Jura. Ils vivent dans la périphérie de Luxeuil depuis dix ans. « Nous avons été très bien accueillis ici. Pendant les trois premières années, je travaillais seul et il était fréquent que les clients me gardent pour le repas de midi. Je cherche encore un employé pour travailler à la pose avec moi. Mais je ne chercherai pas à agrandir la taille de mon entreprise. Les rapports changent avec les clients et les charges font que l'on ne travaille plus que pour les payer. » Son épouse qui est arrivée entre-temps, confirme ces contraintes croissantes. Elle insiste surtout sur la difficulté à embaucher des jeunes à la fois formés et motivés, « ils semblent tout vouloir sans accepter de franchir les étapes, monter l'échelle petit à petit… ». C'est le cas de deux ou trois jeunes que l'entreprise a vu évoluer. Un petit nombre donc, pas forcément représentatif, mais suffisant en se succèdant pour mettre en difficulté une activité menée sur le fil… La discussion se poursuit sur l'orientation, la transmission, l'autorité perdue des parents… « Mais il y a des exceptions. »

Christophe Mennel a pris connaissance de la possibilité de l'Hôtel d'entreprises en passant devant cette zone d'activités : « j'ai repéré ce panneau et me suis renseigné au petit restaurant routier du carrefour. La zone alentours va se développer avec un labo de boucher qui est déjà installé, un hypermarché, une station de lavage. On espère passer cette année 2013 annoncée comme mauvaise. » 

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !