Fralsen-Besançon : un accord après quatre jours de grève

L'accord était presque signé lundi après-midi, mais les salariés, consultés par les délégués, ont voté la poursuite du mouvement entamé le 16 mars. Ils obtiennent 1,5% d'augmentation et un horaire variable de prise du travail.

fralsen

La grève est terminée chez Fralsen où la soixantaine de salariés qui avaient cessé le travail devaient le reprendre au cours de la journée en fonction de la remise en marche des machines, certaines nécessitant cinq heures de délai. Un accord a finalement été convenu entre la direction et les délégués CFDT et CGT. Il prévoit une augmentation de salaire de 1,5%, le paiement de la moitié des heures de grève, l'instauration en septembre prochain d'un horaire variable de prise du travail entre 7 h 45 et 8 h 30.

L'accord avait failli être signé lundi après-midi. La direction était bien d'accord avec ce 1,5%, mais en enveloppe globale, ouvrant la porte à des augmentations variable selon les salariés qui ne l'ont pas accepté et ont voté la poursuite du mouvement entamé le 16 mars. « Cela pouvait faire que les uns auraient eu 1,3% et d'autres 1,7% », explique un délégué.

Première grève depuis 2005

A l'entendre, les salariés, qui ont déjà accepté de réviser à la baisse leur principale revendication initiale d'une augmentation de 5% avec un plancher 160 euros, étaient « mécontents et remontés ». La nouvelle rencontre entre direction et délégués de ce mardi matin sanctionne également l'acceptation par la direction d'un effort un peu plus important que le 0,8% annoncé lors des négociations annuelles obligatoires.

Ce mouvement est le premier survenu chez Fralsen depuis 2005. A l'époque, un plan de suppression de plus de la moitié des 260 emplois avait déclenché une grève d'un mois. Le plan n'avait pas été retiré, mais les indemnités supra-légales avaient été portées à 13.000 euros. Le plan s'appuyait notamment sur des transferts de production en Chine et les salariés craignaient qu'il n'anticipe sur la fin prochaine d'une entreprise où il n'y avait quasiment plus de jeunes.

Solidarité et respect

Or, des problèmes de qualité avaient conduit à des relocalisations de certaines fabrications à Besançon, conduisant à des recrutements de salariés aujourd'hui trentenaires. Ils viennent de vivre leur première grève et se sont montrés particulièrement combattifs : « je retiens surtout une solidarité qu'il n'y avait plus depuis un moment », dit le jeune délégué CGT, recruté en 2011. Déléguée CFDT depuis 1976, Annie Fusis souligne « le respect » qu'ils ont gagné à l'occasion de cette mobilisation.

Le temps est loin des débuts de Kelton, sous l'égide de l'américain Timex, dans les années 1950 aux Chaprais (voir cet article d'Alain Prêtre dans Vivre aux Chaprais). Quand l'usine de Trépillot est construite en 1962, il y a 1000 salariés. Ils sont 3000 dans la seconde moitié des années 1970, mais la moitié seulement en 1985.

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