Fermeture de classe à Tristan-Bernard Besançon : des parents se révoltent

Ils se battent contre la fermeture de l'une des quatre classes. Ils sont allés le dire devant les locaux de l'inspection académique du Doubs. L'adjoint à l'éducation de la ville les soutient et dénonce le changement de position de l'administration.

dsc04853

L'Education nationale a décidé de fermer l'une des quatre classes de l'école élémentaire Tristan-Bernard à Besançon. Il y aurait donc à la rentrée prochaine une classe de CP avec 26 élèves, une de CE1-CM1 de 25 élèves et une de CE2-CM2 de 24 élèves. Les parents ont été mis au courant le mardi 18 juin, depuis ils bloquent l'école. Aujourd'hui une quinzaine d'entre eux, accompagnés d'une vingtaine d'enfants, se sont rassemblés devant la Direction des services départementaux de l'Education nationale du Doubs (DSDEN, ancienne Inspection académique) pour témoigner de leur réticence. Les enseignants ne sont pas là, « mais ils nous soutiennent, seulement ils ont un devoir de réserve », explique un parent.

« En comptant les élèves fantômes, la classe serait maintenue… »

Pour maintenir la quatrième classe, il faudrait que 80 élèves soit inscrits, actuellement il y en a 75. « Il y a des élèves fantômes qui ne sont pas comptabilisés, en les comptant la classe serait maintenue... C'est une petite école qui accueille des enfants en difficultés il y a une classe externalisé (Clex) », explique Elise. Marie-Helène Parreaux, représentante des parents d'élèves au conseil d'école, poursuit : « Actuellement les enfants de la Clex sont totalement intégrés. Il y a deux groupes : ceux en inclusion totale qui intègrent une classe et y restent, et ceux en inclusion partielle qui sont présents dans les salles de classe entre une heure et trois heures par jour. Le problème, c'est que ceux en inclusion partielle ne sont pas comptabilisés. En supprimant une classe, les élèves de Clex ne pourront plus être avec les autres... M. Blanquer nous parle d'intégrer les handicapés à l'école, mais n'en donne pas les moyens ».

Les parents reprochent aussi un manque de logique : « il y a un projet d'école aux Vaites, alors qu'à 500 mètres des classes ferment. D'ailleurs, une classe vient d'être ouverte à l'école maternelle Tristan-Bernard (NDLR : école Jean-Macé). Cela veut dire que d'ici deux ou trois ans, il faudra rouvrir une classe à Tristan-Bernard. », affirme Elise. Ce à quoi Cyrielle Chabod ajoute : « rien ne justifie de fermer une classe. Pourquoi la fermer en sachant que des élèves vont arriver dans un futur proche ? » Denis Delavault complète : « l'ancien DASEN était de notre côté, le nouveau a tout balayé... Si cela continue, les parents vont de plus en plus se tourner vers le privé ». Certains s'interrogent aussi sur le fait qu'« aux Chaprais, il y a trente élèves en moins, pourtant il n'y a pas de suppression de classe ». L'un d'eux déclare : « il y a une inégalité entre les écoles ».

« On va dormir dans l'école »

Les manifestants s'interrogent sur comment continuer la mobilisation et se faire entendre. « On n'a qu'à bloquer le tram comme les infirmières... On peut dormir dans l'école », dit l'un. Un autre confie : « c'est sûr que l'on va dormir dans l'école ». Une émissaire de l'académie vient à leur rencontre, les interroge sur leurs revendications. « Le DASEN est le plus haut représentant de l'Etat et du ministère de l'éducation, c'est avec lui que l'on veut s'entretenir », répondent les parents qui demandent une entrevue. L'émissaire va transmettre…

Ils ont un allié de taille, l'adjoint à l'éducation au maire de Besançon, Yves-Michel Dahoui : « j’avais dès le 14 juin exprimé mes plus expresses réserves quant à la décision prise de fermer définitivement cette quatrième classe », indique-t-il dans un communiqué reprenant des arguments des parents : « Décider de fermer une classe pour l’ouvrir l’année suivante témoigne d’une vision à court terme et serait évidemment très perturbant pour l’organisation des équipes et les usagers ».

Il fustige le changement de discours de l'administration : « L’ancien DASEN s’était engagé auprès de la Ville à ne pas acter la fermeture définitive de la quatrième classe. Le nouveau a cru devoir décider de cette fermeture en contradiction avec l’engagement de son prédécesseur ». Il s'étonne enfin « que face à un argumentaire étayé et solide, nous constations un refus de dialogue qui tranche avec la relation de confiance réciproque qui a toujours présidé aux relations ente notre collectivité et les services de l’Etat. »

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !