Fac de lettres de Besançon : de l’amiante et des fuites…

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« Est-ce que ce bâtiment n'était plus assez bien pour les étudiants de médecine et qu'il est assez bien pour nous ? » Manon, Aurore et Jessica sont étudiantes en 1ère année « arts et spectacles » de la Faculté de lettres de Besançon. Elles participent à la journée de grève nationale contre le projet de loi Fioraso. Localement il est aussi question de s'opposer au projet d'établissement unique Université Bourgogne-Franche-Comté et de demander la « réhabilitation immédiate des locaux de l'Arsenal et de Granvelle ».

La communication de la ministre Geneviève Fioraso en conseil des Ministres, l'exposé des motifs et le projet de loi pour l'Enseignement Supérieur et la Recherche.


Manon était déjà là en 2011, dans les salles du bâtiment N de l'Arsenal où des fils électriques pendaient au plafond, où la présence d'amiante n'était un secret pour personne. « A l'entrée des salles il est affiché que l'effectif maximum de sécurité est de 20 personnes, la plupart du temps nous devons aller chercher des chaises ailleurs pour nous installer à 30 ou plus. Ici à l'Arsenal il y a des fuites de plomberie, des écoulements dans les salles et les couloirs. A Granvelle, qui est ouvert 24h/24H, les sanitaires nous font craindre des problèmes d'hygiène. Il y a des travaux, du bruit et des odeurs de brûlé sur plusieurs étages. »
Ce matin en prévision d'une visite de la commission de sécurité de la préfecture, annulée la veille puis annoncée à nouveau, quelques travaux ont été faits dans le bâtiment N de l'Arsenal. « Des travaux destinés à atténuer autant que possible ce qui est visible de l'insalubrité des locaux », explique Michel Savaric, maître de conférence en anglais, élu SUD et secrétaire adjoint du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail. « Ayant appris cette visite de la commission de sécurité par hasard, nous sommes intervenus par une procédure de vérification de Danger grave imminent (DGI). Nous avons visité les locaux lundi et s'il n'y a pas de danger grave imminent, nous estimons tout de même que des situations de danger existent. La réponse qui consiste à dire : allez voir ailleurs c'est encore pire, n'est pas acceptable. Les locaux de l'Arsenal sont censés remplacer ceux de Granvelle mais leur état est lamentable. »
Dans les couloirs, un employé des services techniques précise que les fils qui pendaient avant les récents travaux n'étaient pas des fils électriques mais des fils de réseau à faible tension. Par contre, il confirme la « présence d'amiante dans l'entresol à tous les étages, elle est connue de la commission de sécurité. Tant que des travaux ne sont pas entrepris, qui découvriraient l'amiante, cela reste en l'état. S'il y avait des fuites importantes par exemple et qu'il fallait casser, il faudrait obligatoirement traiter l'amiante. S'il y en avait également dans les plafonds, il faudrait bloquer complètement deux étages simultanément. Cela prendrait du temps et coûterait des millions d'euros chaque année. »
Les assemblées générales des étudiants et professeurs du 28 février et du 14 mars ont permis l'expression de l'inquiétude sur les conditions d'études et de travail. Manon, Aurore et Jessica s'interrogent : « Y-a t'il encore des choses de l'époque des étudiants en médecine que nous allons découvrir ? L'entretien des locaux n'a t'il pas été négligé dès lors que la fac de médecine se préparait à déménager ? Peut-on se résigner à étudier dans ces conditions ? »

L'assemblée générale a réuni près de cent personnes, étudiants et personnels de la faculté de lettres et sciences humaines à 12h30. La difficulté d'informer largement à l'université et dans l'opinion a été soulignée et les efforts porteront sur cet aspect. Une prochaine journée de grève avec assemblée générale a été décidée pour le 28 mars, jour de mobilisation également dans l'Education nationale.
 

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