Des abeilles et des hommes

« Si l’abeille disparaissait du globe avait prédit Einstein, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre… » L’abeille à miel est essentielle à la reproduction des espèces végétales et partant de là au maintien de l’homme sur terre (un tiers de ce que nous mangeons vient des abeilles). Or depuis une quinzaine d’année la raréfaction de l’insecte (estimée entre 50 et 90 %) est un constat alarmiste.

abeille

« Si l’abeille disparaissait du globe avait prédit Einstein, l’homme n’aurait plus que quatre années à vivre… »
L’abeille à miel est essentielle à la reproduction des espèces végétales et partant de là au maintien de l’homme sur terre (un tiers de ce que nous mangeons vient des abeilles). Or depuis une quinzaine d’année la raréfaction de l’insecte (estimée entre 50 et 90 %) est un constat alarmiste. L’origine du mal viendrait des modifications exercées par l’homme sur la nature, avec entre autres la pulvérisation des pesticides. Le début du film « Des Abeilles et des hommes » où l’on voit des milliers d’amandiers en fleurs est à cet égard hallucinant : on découvre le premier protagoniste John Miller, filmé devant les arbres en fleurs. Il regarde la caméra et dit qu’il sent le bruissement des dollars. Le ton est donné : cet homme vit de la productivité intensive. Il déplace les abeilles pour la pollinisation sur les routes des Etats-Unis. En quelques images, le constat est là : ruches empilées dans un camion, brutalité du travail…
Plus tard, le film montre comment Singer, une entreprise spécialisée  dans la mise à disposition des reines, a mis au point un procédé pour en fabriquer en mettant en compétition 50 alvéoles de nymphes royales dans une ruche dépourvue de sa reine. Les reines ainsi obtenues sont expédiées par la poste pour gagner du temps. Quelques plans de l’expédition sur un tapis roulant expliquent le traitement que subissent les abeilles dans l’économie néo-libérale américaine.
Ensuite le film oscille entre l’eugénisme assumé d’un apiculteur de Berne, des retours sur les Etats-Unis et la Chine où l’on voit des femmes et des hommes qui pollinisent les fleurs à la main puisque les abeilles ont totalement disparu de ce pays quand le Grand Timonier a décidé d’exterminer les oiseaux, entraînant le développement de la vermine et l'emploi massif de pesticides ayant pour conséquence l’anéantissement des abeilles.
Depuis toujours l’homme dépend de la nature. Avec des images poétiques on prend conscience de l’organisation du monde des abeilles, de leurs trajets, de leurs amours en plein ciel, d’une vie qui était l’essence de la beauté avant que l’homme ne la détruise.
Markus Imhoof montre comment l’homme est capable de saccager ce qui le fait vivre pour des raisons de rentabilité : les pesticides, la verroa, la multiplication des émissions électromagnétiques perturbant les particules de l’abdomen des abeilles, le stress sont évoqués sur des images terrifiantes s’opposant à la vie de la communauté des abeilles où chacune avait sa place. A la fois, hymne à la beauté d’un paradis perdu et dénonciation  des causes de sa disparition, le film oscille entre la vie des abeilles riches de leur savoir faire et les hommes obsédés par le rendement. Entre les deux le constat amer de l’homme qui s’autodétruit…

A Besançon au Cinéma Victor-Hugo

 

 

 

 

 

 

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