COMUE : Evelyne Ternant (PCF) n’adhère pas à thèse des « ego trop charpentés »

Commentant « l'indiscutable » crise de gouvernance de la COMUE ( Communauté d'Universités et d’Établissements de Bourgogne Franche-Comté) la secrétaire régionale du PCF met l'accent sur « l'assèchement du reste de l'université » provoqué par le mécanisme de l'I-site.

 

Communiqué.- La démission de l'exécutif de la Communauté d'Universités et d’Établissements de Bourgogne Franche-Comté témoigne d'une crise de gouvernance indiscutable.

Pour autant les explications données ici et là sur des «ego trop charpentés» qui rentreraient dans des «querelles stériles» me semble aussi simpliste que superficielle, et désobligeante à l'égard des universitaires soucieux du développement des formations dont ils ont la charge.

Cet épisode de crise ne peut être compris sans revenir aux problèmes de fond que traverse l'Université.

D'abord l'autonomie financière sans moyens accordée sous les quinquennats Sarkozy et confirmée sous le quinquennat Hollande pour désengager l'Etat de ses responsabilités : elle conduit les établissements universitaires à un état de misère financière indigne d'un pays développé et les contraint aujourd'hui à faire des arbitrages entre le chauffage et les heures d'enseignement !

Ensuite, la mise en place à travers le mécanisme dit «I-site» d'une sélection des formations et projets de recherche jugés aptes à affronter la fameuse «concurrence internationale». Pour accorder à ces projets les financements à la hauteur de ces ambitions dans un contexte d'austérité généralisée de l'enseignement supérieur et de la recherche publique, il y a obligation d'assécher le reste de l'Université. La Comue, qui absorbe des moyens croissants prélevés sur les établissements, fonctionne donc comme une pompe aspirante au service cette inégalité universitaire. Cet assèchement des budgets des établissements atteint aujourd'hui la limite du supportable.

Voilà la toile de fond des dissensions.

Ce qu'il faut remettre en cause dans cette crise, c'est :

1) le manque général de moyens accordés à l'enseignement supérieur et la recherche qui limite aujourd'hui le nombre et la qualité des formations, obère gravement l'avenir de notre pays et pousse à une émigration massive de nos jeunes chercheurs aujourd'hui.
2) La pensée dominante libérale selon laquelle l'enseignement supérieur et la recherche devraient obéir à des logiques de concurrence internationales propres au secteur privé.

Nous avons besoin d'un haut niveau de formation pour tous, d'une recherche publique qui ne soit pas inféodée aux intérêts privés immédiats. C'est au contraire dans la coopération et le partage de connaissances que se jouera l'avenir de l'humanité, que menacent de lourdes crises sociales, écologiques et de civilisation.

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