Dans un communiqué, Solidarité-Femmes de Besançon établit la longue liste des démarches entreprises par la jeune femme assassinée... La présidente de l'association, Christine Perrot, répond point par point à la version présentée par le parquet et la police. Edifiant.
Christine Perrot, la présidente de Solidarité-Femmes-Besançon qui hébergeait Razia et deux de ses enfants, ne décolère pas. Au lendemain de la conférence de presse du procureur de la République et du directeur départemental de la sécurité publique, elle taille en pièces leurs affirmations et souligne leur « aveu d'impuissance ».
A l'analyse du chef du parquet qui s'appuie sur le principe de présomption d'innocence pour dire qu'il ne poursuit que s'il est sûr de la culpabilité d'un mis en cause, en l'occurrence Rafid alors qu'il n'était encore que visé par des plaintes pour violences conjugales, Mme Perrot s'insurge : « ils ne travaillent qu'en flagrance alors ! Il faut entendre la parole des femmes et de celles qui les accompagnent ».
Elle reproche à la police qui met en avant des vidéos non probantes de « ne pas avoir lu l'ordonnance de protection » établie par le juge aux affaires familiales qui interdisait non seulement le contact du mari avec son épouse, mais aussi du père avec ses enfants. « Il n'était pas légitime à demander un contact », affirme-t-elle en réponse au procureur qui disait le contraire.
D'ailleurs, l'insistance de Rafid, « convaincu de son droit », à tenter de voir ses enfants à l'école a eu la désastreuse conséquence de leur déscolarisation pendant trois mois. Elle a aussi un autre résultat délétère : « de nombreuses femmes que nous accompagnons réagissent en nous disant : ça sert à quoi une ordonnance de protection si on se fait quand même togner ? »
Quant à la prétendue ambiguïté de la vidéo montrant des échanges entre Razia et Rafid, la présidente de Solidarité-Femmes l'assure : « Que Razia soit véhémente montre qu'elle n'était pas résignée... »
Christine Perrot prend enfin une certaine hauteur d'analyse en faisant une distinction entre une pure approche psychologique de la violence conjugale, qui montre ses limites, et une analyse et un travail sociologiques intégrant les dimensions culturelle, économique et sociale des relations entre les sexes. C'est ce qui lui fait considérer qu'il y a aussi nécessité de structures d'accompagnement et d'accueil pour les hommes violents...
Seize mois après la suspension de leur contrat de travail, le juge départiteur a suivi l'avocat des travailleuses sociales qui avait invoqué l'article 8 de la Convention européenne des Droits de l'Homme qui protège notamment la vie privée. L'employeur a fait appel.
Une trentaine de personnes ont soutenu les deux éducatrices devant le tribunal.
La Question prioritaire de constitutionnalité dont est saisie la juridiction suprême était au centre de l'argumentation de Me Fabien Stucklé devant les prud'hommes de Lons-le-Saunier siégeant en référé avec un juge départiteur après une première audience infructueuse. Avocat de deux éducatrices privées de salaire depuis trois mois, il plaide l'urgence sociale et la violation d'une règle de droit : « Les suspensions bouleversent l'économie et l'équilibre contractuel : c'est une modification du contrat de travail sans consentement... Je reçois dans mon cabinet des gens en situation catastrophique. Comment fait on pour manger ? Avec les emprunts ? Les enfants ? »
Le meurtre de Razia Askari, en octobre 2018 à Besançon, en pleine rue, avait bouleversé celles et ceux qui l’avaient accompagnée. La cour d’assises du Doubs juge depuis mercredi son mari Rashid, accusé de lui avoir porté des coups de couteau mortels. Lire le déroulé de l’audience sur France3.
Le Conseil départemental du Jura et l'Agence régionale de santé sont interpellés par les salariés des secteurs social et médico-social qui sont descendus dans la rue avec la CGT pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire. Les aides à domicile défendent une revalorisation de l'aide personnalisée d'autonomie, une des plus faible de France. La réintégration de salariés non vaccinés suspendus a aussi été réclamée.
François Bernot, salarié en insertion et animateur du jardin partagé du Secours catholique à Poligny
Le rapport annuel du Secours catholique note une aggravation de la situation des plus pauvres. L'ONG estime que 5 à 7 millions de personnes sont en insécurité alimentaire en France. Voulant faire de la fraternité « la boussole de nos choix politiques » dans la perspective de la présidentielle, elle défend l'instauration d'un revenu minimum garanti égal à 50% du revenu médian...
Les deux juges prudhommaux qui avaient été saisis en référé par deux travailleuses sociales qui leur demandaient de suspendre leur suspension de contrat de travail et de salaire, ne sont pas mis d’accord. L’affaire a donc été renvoyée en audience de départage, présidée par un magistrat professionnel.