Carrefour des collectivités : un peu plus qu’un rendez-vous gastronomique !

La 7e édition de ce salon où se rencontrent élus locaux, entreprises attributaires de marchés publics et financeurs rencontre un succès croissant. Besançon tient à cette occasion encore un rôle de capitale régionale, ne serait-ce sur le plan économique et d'animation territoriale...

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« On dirait une rencontre gastronomique... » Ce visiteur du Carrefour des collectivités locales de Franche-Comté ironise, mais force lui est de constater que la partage du boire et du manger adoucit les mœurs ! On est à l'heure du café et les plateaux repas toujours garnis, quoique largement entamés, ornent encore de nombreux stands au côté des coupes de crémant. Les sourires sont de mise et propos amicaux sont de mise.

Ce n'est pas un euphémisme, le carrefour est un grand moment de convivialité. Il est l'occasion pour des gens qui se côtoient régulièrement dans  l'urgence du quotidien, de prendre le temps, voire d'anticiper, de comparer. « J'ai vu Gaz et Eaux et Enedis parce qu'on doit faire un document sur les risques de pollution des stations d'épuration avant le 31 décembre », témoigne Albert Grosperrin, maire (LR) de Vercel et président de la communauté de communes des Portes du Haut-Doubs.

« Je viens tous les ans. Cette année, on discute entre maires du passage de l'éclairage public aux LED », explique Didier Aubry, maire de Mercey-le-Grand (Doubs) et vice-président de la communauté de communes du Val marnaysien. Un de ses collègues explique que les échanges sont aussi fructueux que nécessaires pour trouver des solutions aux excès de vitesse dans les villages : rien de tel que le partage d'expériences.

70% du chiffre d'affaires du BTP avec la commande publique

Maire des Rousses et président de l'association des maires du Jura, Bernard Mamet (UDI) voit dans le carrefour « un salon qui monte en puissance chaque année ». Il y avait eu 1973 visiteurs en 2017, ils étaient plus de 1500 au soir de la première des deux journées de l'édition 2018 qui a enregistré un record de participation. Bernard Mamet continue : « C'est un lieu qui permet aux élus, qui sont des donneurs d'ordres importants, d'échanger. Une occasion d'entretenir les relations entre monde économique et collectivités ». Ces relations sont pour le moins étroites, les travaux publics réalisant environ 70% de son chiffre d'affaires avec la commande publique.

Gérard Galliot, maire de Dannemarie-sur-Crête et conseiller départemental (PS) du Doubs, est également venu « échanger avec les collègues », mais aussi « avec les entreprises : le contact direct est plus efficace que la communication médiatique ». Il n'y a pas que le secteur du BTP, mais tous les partenaires des collectivités, de l'industrie du panneau routier aux banques. Gérard Galliot vient d'ailleurs de renégocier un emprunt de 700.000 euros...

Anticiper sur les taux d'emprunts...

Philippe Gonon (UDI-AGIR), vice-président aux finances du conseil départemental du Doubs, est aussi venu pour ça : « je suis là pour voir nos fournisseurs d'argent, connaître leurs taux pour la fin de l'année car on va emprunter un peu pour boucler le budget 2019, et les sonder sur les perspectives à deux ou trois ans ». (entretien complet à la fin de l'article)

Au-delà des petits fours et des coupes de mousseux, des stands aguicheurs et des démonstrations de matériels, il y a aussi des conférences sur le recyclage sur les chantiers ou l'éclairage public, la façon de prendre en compte la qualité de l'air dans les marchés publics ou le financement participatif de projets énergétiques alternatifs. C'est par exemple pour cela que s'activent dans les travées Gérard Magnin et Jean-Louis Dufour, les présidents de Jurascic et de la SEM-Energie partagée qui portent l'une des six éoliennes de Chamole.

Le rendez-vous est le moment rêvé pour la remise des « trophées de l'investissement local » par la fédération régionale du BTP, qui finance la manifestation. C'est également là que Jean-Louis Fousseret et Marie-Guite Dufay ont présenté à la presse le « contrat de développement métropolitain » entre l'agglo de Besançon et le conseil régional qui devait l'approuver le lendemain. Tout juste tiquera-t-on en constatant que c'est Véolia qui devait expliquer comment faire baisser le prix de l'eau... Pourquoi pas la régie publique de Besançon où l'eau est parmi la moins chère de France ?

 

 

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