« Ça n’était qu’une baffe… » : neuf mois ferme

Un Bisontin comparaissait une nouvelle fois en correctionnelle pour violences conjugales. Il a été condamné pour avoir frappé son ex-compagne, qu'il accusait d'avoir raté le repas.

James entre dans le box des prévenus, menotté et accompagné de trois policiers. Bisontin de 45 ans, il est grand, fin et porte un maillot du club de foot de Barcelone. Il est calme, n'a pas d'avocat, assure seul sa défense. Assez maladroitement d'ailleurs : « ça n'était qu'une baffe », tente-t-il de justifier une gifle donnée à son ex-femme.

Déjà condamné 18 fois en 22 ans, il répond jeudi 13 juin devant le TGI de Besançon d'une quinzaine d'incriminations. D'abord des violences conjugales, auxquelles s'ajoutent menaces de mort, port d'arme blanche, injures, puis dans un second temps, soustraction d'enfant par ascendant des mains de la personne chargée de sa garde...

La juge commence par interroger James sur les violences : « Vous auriez frappé votre ex-femme, car elle aurait raté le dîner ? Puis plus tard dans la soirée vous l'auriez encore frappée, l'obligeant à s'enfuir. C'est alors que vous l'avez poursuivie ».
James : « Non absolument pas. Un homme a sonné à l'interphone vers 23h, cela m'a énervé et j'ai pu être un peu agressif. Nous sommes descendus tous les deux en bas de l'immeuble, il n'y avait personne, c'est là qu'elle s'est mise à courir sans raison, je l'ai poursuivie pour qu'elle rentre à la maison garder les enfants, c'est là quelle est tombé et s'est fracturé le pied. »
La juge n'a pas l'air convaincu : « Si vous ne lui courriez pas après, peut-être qu'elle ne serait pas tombée. »
James marmonne qu'elle l'a trompé...
La juge : « Vous contestez la version de votre ex-femme, mais les déclarations de vos enfants confirment ses propos, je cite « Papa il a tout cassé dans l'appartement, et il a frappé maman ». »
James : « Elle leur à monté la tête contre moi, c'est faux, c'est une menteuse. De toute façon, quoique je dise on ne me croit pas. »

L'avocate de l'ex-épouse intervient : « J'entends monsieur dire que c'était juste une baffe, c'est terrible...  Encore hier, elle m'expliquait être terrorisée à l'idée de venir au tribunal ». James a un ricanement. L'avocate poursuit : « Il est difficile pour elle de définir des moments où il était violent tellement c'était récurrent ». James la coupe et s'écrie en colère : « C'est faux, cette avocate est une menteuse... mettez-moi 10 ans, 20 ans, je n'en ai rien à foutre... je préfère être en prison que d'écouter des menteurs ». Et il pointe du doigt le tribunal. 

« Sortez le », dit la présidente du tribunal qui l'avait déjà réprimandé alors qu'il la coupait. Les policiers l'emmènent.
C'est sans lui qu'est examinée la soustraction d'enfant par ascendant : un de ses fils de 15 ans, placé en foyer, fuguait régulièrement pour le rejoindre. Cependant, James n'avait ni droit de garde ni droit de visite.

Le procureur prend la parole : « les faits sont avérés, les bilans médicaux font état de près de 36 blessures... Aujourd'hui monsieur est dans le déni, il ne fait aucunement preuve de compassion ou de remords ». Il requiert un minimum d'un an ferme.

Jugement : 9 mois ferme et 1800 euros de dommages et intérêts (la partie civile voulait 3000), pour les violences. Deux mois ferme pour la soustraction d'enfant.

Newsletter

Lisez la Lettre de Factuel

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !