Boukar Dogo en quête de promotion

portrait M

M. Boukar Dogo est également devenu français au début du mois de décembre. Il parle français depuis l’enfance puisqu’il a fait ses études au Niger en français (la seconde langue nationale). Il réside à Besançon depuis huit ans et se souvient avoir pris connaissance de la cité comtoise « dans les annales scolaires de mathématiques » de son pays d’origine. 
Sans difficulté de langue donc, mais aussi sans bourse d’études et sans ressources durables, il arrive en France « avec son sac à dos ». Diplômé d’électronique et d’informatique, fort d’une expérience en vente et maintenance au Niger, il est résolu, s’il ne trouve pas tout de suite du travail, à poursuivre sa formation.
Son épouse le rejoint un an après. Il réussit licence, maîtrise et Diplôme d’Etudes Approfondies en électronique. Les vacances scolaires sont mises à profit pour… financer les études : récoltes dans les zones agricoles du sud de la France où l’on emploie une main d’œuvre saisonnière. « Dans un pays qui n’est pas le vôtre il faut avoir un moral d’acier… et pouvoir envisager un plan B : la possibilité d’un retour au Niger pour moi et ma famille n’était pas exclue. »

La demande de nationalité française, compte tenu des liens linguistiques, culturels, de l’attachement, a été envisagée comme la poursuite logique d’un parcours qui permette l'installation et l'amélioration des conditions de vie.
Les démarches administratives ont été lentes : « aussi bien au Niger où un acte de naissance par exemple n’est produit qu’une fois et reste valable sans limite de temps, qu’en France où l’acte de naissance arrive à expiration après trois mois, il a fallu faire comprendre les différents fonctionnements mais les relations dépendaient surtout des personnes elles-mêmes aux guichets ».

M. Boukar Dogo aurait voulu s’inscrire en doctorat pour faire une thèse. Il a renoncé pour les raisons économiques et a dû trouver un emploi. Dans ses recherches, il lui a fallu être discret sur son niveau bac plus cinq souvent dissuasif ou rédhibitoire : « frustrant d’être trop qualifié, comme bien d’autres ». Il travaille « dans la sécurité incendie et la prévention depuis trois ans ». L’acquisition de la nationalité lui fait envisager de nouvelles perspectives professionnelles, des possibilités de formation : « je souhaite repartir en utilisant mon diplôme, trouver un travail correspondant à ma formation.

« La cérémonie de remise de décrets de naturalisation a été l’occasion de faire connaissance avec des personnes que je connaissais de vue et de qui j’ai pu me rapprocher alors. Nous étions assez fiers, satisfaits comme pour une remise de diplôme. Nous aspirons à vivre comme tout le monde, c’est la recherche du bonheur qui nous anime. Avec mon épouse et mes deux enfants nous espèrons changer de classe sociale. »

 

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