Accident du travail à Valdahon : « une impression de bricolage » pour le juge…

Il y a bientôt trois ans, un ouvrier du bâtiment, salarié d'un sous-traitant de l’entreprise Ruggeri, tombait de quatre étages en 2016 sur un chantier et perdait l'usage d'un bras… Comparaissant devant le tribunal correctionnel de Besançon pour blessures involontaires, le directeur de Ruggeri a reconnu sa responsabilité. 

Le 21 juillet 2016 Yuksel Albay chute du quatrième étage d’un chantier à Valdahon. Un garde-corps mal fixé serait à l’origine de sa chute, lui coûtant quatre mois d’ITT (incapacité temporaire de travail). Ce vendredi 7 juin, Philippe Jacquot, directeur de l'entreprise Ruggeri qui emploie 45 salariés et réalise un chiffre d’affaires d’environ 7 millions d’euros, comparaissait pour blessures involontaires avec incapacité supérieure à trois mois par la violation d'une obligation de sécurité et mise à disposition de matériel ne préservant pas la sécurité du travailleur.

 « Je reconnais ma responsabilité… c’était un accident imprévisible », déclare Philippe Jacquot avant d’ajouter : « après l’accident j’ai fait changer tout le matériel ». «  Le tribunal fait part d’une impression de bricolage », confie le juge. Le prévenu désapprouve cette impression.

Vient le tour de Yuksel Albay d’être appelé à la barre comme victime. Il s’y rend en boitant,  explique que depuis l’accident il ne travaille plus, car il a perdu l’usage de son bras droit, l’obligeant à être aidé chez lui pour les tâches quotidiennes, comme s’habiller… Il ajoute d’une voix fébrile : « J’ai pas mal de problèmes… » Une procédure civile est en cours parallèlement au procès pénal.

Pour l'avocate de l'ouvrier, la responsabilité de l’entreprise est avérée : « On a une défaillance humaine, on a une entreprise n’ayant pas fait assez pour la sécurité de ses ouvriers ». Ce à quoi elle ajoute : « le drame de sa vie c’est de ne plus pouvoir travailler ». 

Le parquet requiert 10.000 euros d’amende dont 4000 avec sursis. Affaire mise en délibéré.

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