C'est du jamais vu de mémoire de retraité syndicaliste bisontin. Lors des précédents rassemblements annuels, c'est tout juste si l'on comptait une centaine de personnes. Au micro, Martine Chevillard, de SUD-Education, a l'humeur badine ce jeudi 28 septembre : « on est nombreux, on va pouvoir manifester avec notre déambulateur ! » Un retraité sportif est venu en VTT et fait un clin d'oeil à un copain : « j'ai pris mon déambulateur, tu vois… »
Ils seront environ 400 à défiler de la place Pasteur à la préfecture. Certains assurent qu'ils étaient 500… Quoiqu'il en soit, c'est un petit événement. « C'est à cause de la CSG », estime un observateur qui sent un parfum de décembre 95… « si les étudiants s'y mettent ». Et si l'unité syndicale se réalise, comme l'ont justement fait les retraités, invités à se mobiliser par neuf organisations. Ce jeudi à Besançon, il ne manque que la CFDT...
La CSG, c'est justement ce dont parle notamment Alain Genot (CGT) : « après une revalorisation de 0,1% en 2012, on a 0,8% au 1er octobre sur la retraite de base, mais rien sur les complémentaires. Nous remercions bien le gouvernement, mais pour une pension de 1000 euros, ça fera 6 euros de plus… Et la hausse de la CSG à partir d'une pension de 1200 euros, ça fera au moins 22 euros à payer… Avec la baisse des APL, ça peut finir par des difficultés… »
Un instant avant, Martine Chevillard a fait monter la température pour faire acclamer quelques principes bien sentis : « fainéants mais actifs contre les injustices ! Si on a notre retraite, c'est qu'on l'a payée, on a cotisé ! » Le micro étant libre, un concours de slogan fait long feu. On a le temps d'entendre « papy et mamy valent plus que leurs profits » et « Macron t'es foutu, les retraités sont dans la rue », mais ils ne sont pas repris et la marche à travers la Boucle commence à l'allure d'une promenade.
Lors de la halte devant la préfecture, quelques Insoumis tentent un parallèle : « mai 68, mai 2018 »… Une militante explique que les retraités d'aujourd'hui ne sont plus ceux d'hier : « on s'occupe des grands parents et des enfants, on fait du bénévolat… » Quelques actifs sont là, par solidarité mais aussi parce qu'ils sont les futurs retraités. On croise quelques militants politique de gauche et un de Debout la France… « Le rassemblement est large », sourit un syndicaliste.
Les organisations de retraités n'en resteront pas à cette journée. Le contraire d'un petit tour et puis s'en vont. Pour maintenir l'attention, et peut-être l'esprit de mobilisation, elles organisent en intersyndicale, avec la CFDT, une table ronde sur les questions de santé le 5 octobre
Le calendrier social ne se fermera pas pour autant, avec la journée d'action dans la fonction publique du 10 octobre.