C'est une ville dans la ville avec tous les équipements, commerces, collèges, lycées, théâtre, piscine, patinoire, médiathèque, médecins... Planoise, quartier le plus peuplé de Besançon avec près de 20 000 habitants, créé en 1968, n'est ni uniforme ni figé. Il y a une trentaine d'années, la répartition des différentes catégories sociaux-professionnelles était statistiquement très voisine de celle de l'ensemble de la ville.
Ce n'est plus vrai aujourd'hui, comme le montrent les enquêtes de l'INSEE, de la CAF, des bailleurs sociaux ou de Pôle Emploi qui ont servi à rédiger l'analyse des besoins sociaux réalisée par le CCAS, document d'une centaine de pages dont nous avons épluché la partie consacrée à Planoise.
Les chiffres disent un quartier jeune et populaire, ce qui n'a rien de contradictoire, bien au contraire, avec le fait qu'y vivent beaucoup d'étrangers et de pauvres, notamment dans les secteurs les plus anciens. Quand Besançon a 51 % d'ouvriers et employés, Planoise en a 62 %. Quand Besançon a 18 % de cadres et professions intellectuelles, Planoise en a 6 %.
Plus de 80 % d'ouvriers et employés aux Époisses et Ile-de-France
Ces différences sont accentuées selon les différents quartiers de Planoise. Les ouvriers et employés sont 80 % aux Époisses et 84 % à Ile-de-France, les plus anciens secteurs. Ils sont 77 % à Piémont et Diderot, 69 % à Cassin, 66 % à Victor-Hugo, 48 % à Saint-Laurent, la zone pavillonnaire qui fait la jonction avec Chateaufarine. Saint-Laurent a presque la même proportion de cadres sup que la ville (15 %), davantage de professions intermédiaires (29 % contre 26 %) et d'artisans, commerçants et chefs d'entreprises (6 % contre 4 %).
Davantage de jeunes et d'enfants de moins de 3 ans mais moins de crèches
Planoise est également un quartier jeune, plus jeune que Besançon. Un habitant sur quatre a moins de 15 ans, contre 15 % pour la ville. 11 % des Planoisiens ont plus de 60 ans, contre 19 % des Bisontins. La part des moins de 15 ans monte à 31 % aux Epoisses-Bourgogne et 30 % à Ide-de-France. Avec 1.060 marmots, la part des moins de trois ans est de 5,5 % à Planoise, et même 7 % aux Époisses. A comparer aux 3,4 % de l'ensemble de la ville ou des 2,2 % de Battant et des 2,3 % de la Boucle. Mais quand le centre-ville compte une place de crèche pour deux enfants, Planoise en propose moins d'une pour dix...
Un quartier qui change à l'intérieur
Si la population planoisienne reste autour de 20 000 habitants d'un recensement à l'autre, les changements suivent les programmes immobiliers. Et les plus pauvres restent dans les secteurs les plus anciens, les plus dégradés, à l'urbanisme dépassé. Victor-Hugo est passé de 1.782 à 2.269 habitants de 1999 à 2007 (+ 27 %) et Saint-Laurent de 1.672 à 1.829 pendant que Diderot (- 12 %), Epoisses-Champagne (-14 %) et Piémont (-6 %) perdaient plusieurs centaines de résidents.
Deux fois plus de familles monoparentales
Il y a moins de personnes vivant seules à Planoise (43 %) que sur toute la ville (51 %), mais c'est surtout la part des familles monoparentales qui est importante à Planoise : 17 % contre 9 % pour Besançon. Elle monte à 23 % à Epoisses-Champagne et 21 % à Diderot. C'est aussi dans ces secteurs que les couples avec enfants sont les plus représentés : 32 % à Ile-de-France, 29 % à Époisses, soit nettement au-delà de la moyenne du quartier (23 %) et de la ville (17 %). L'exception de Saint-Laurent (42 %) est due à la jeunesse des constructions typiquement familiales.
40 % des logements sociaux de Besançon
Si 16,5 % des Bisontins vivent à Planoise, on y recense près de 40 % des 15.000 logements sociaux de la ville. Deux logements de Planoise sur trois sont dans cette catégorie, quand la moyenne bisontine est de 23,1 %, Bregille ayant le taux le plus bas 2,8 %.
Étrangers : 2,5 fois plus nombreux que la moyenne de la ville
En 2006, les étrangers représentaient 7,6 % de la population bisontine, et 18,5 % de celle de Planoise où 50 nationalités sont recensées. Cette proportion se retrouve dans le secteur Epoisses-Champagne où elle a été multipliée par 3,5 entre 1999 et 2006. Les étrangers étaient 26 % à Ile-de-France, 23 % à Epoisses-Bourgogne, 19 % à Piémont et Diderot.
Handicapés : deux fois plus que la ville
Hormis les Tilleroyes qui disposent de foyers de vie pour handicapés, Planoise a la part de personnes touchant l'allocation adulte handicapé la plus imp ortante de la ville avec 7,4 % des ménages, contre une moyenne de 3,4 %.
