1er Mai – A la recherche de l’unité d’une « vraie gauche »

1500 personnes se sont déplacées pour manifester ce lundi 1er Mai 2017 dans les rues de Besançon. Malgré l'absence de FO et de la CFDT, des travailleurs de tout âge, seul ou en famille, sont venus exprimer leurs voix dans la rue. En cette période d'entre deux tours, un seul mot d'ordre « Pas de Le Pen. »

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Thibaut n'est pas venu sous son « étiquette » syndicaliste aujourd'hui, mais comme dit l'adage « Chasser le naturel et il revient au galop ». Plutôt heureux de l'attrait pour cette manifestation il reste cependant prudent et compare ce chiffre avec celui de 2002. « C'était exceptionnel, on était plus de 2000...

Aujourd’hui, c'est différent ». Engagé au PCF depuis exactement 15 ans, un certain 1er mai 2002, il se dit inquiet de la banalisation de la présence du FN au second tour du scrutin présidentiel. « C'est comme si c'était devenu normal que le FN soi au second tour. Il ne faut pas arrêter de les combattre ». Conscient de l'importance des législatives de juin, il souhaite une union de la « vraie gauche » dans ce sens. 

C'est d'ailleurs l'avis de Christophe Lime, candidat PCF dans la 2ème circonscription du Doubs. « Il y a une demande d'accord entre nous et les Insoumis sur la table, j’attends une réponse dans les prochaines heures », nous confie le candidat. Présent depuis 35 ans sur les manifestations du 1er Mai, il milite pour les droits des travailleurs, la réduction du temps de travail à 32h, une augmentation des minimas sociaux, le remboursement de la sécurité sociale à 100% et le retour à la retraite à 60 ans...

«En 2002 j'ai voté Chirac... Regardez le résultat»

Dans le cortège, Mme Curty, syndicaliste CGT, représente les professionnels de santé. Armée de sa calotte, c'est en tenue de travail qu'elle a choisi de défiler. Pour elle, la réforme hospitalière ne règle pas les problèmes financiers et favorise le secteur privé. « La marchandisation de la santé n'apporte rien de bon », confie-t-elle.

Léo et Sarah, eux, sont deux jeunes lycéens de 16 et 17 ans. Assis Esplanade des Droits de l'Homme, devant la statue de Victor Hugo, le froid ne les atteint pas... Ou peu. Ils n'ont pas voté, mais se sentent totalement impliqués dans la vie politique de leur pays. Alors pour ou contre le droit de vote à 16 ans (proposé par JLM) ? Ils sont partagés... Il l'admettent « Il y a des personnes de notre âge qui s'en foutent de la politique... Mais si il y avait ce droit, il devrait être en accord avec les différentes responsabilités qu'impose le fait d'être adulte ». 

Quelques mètres plus loin, Nicolas et Pierre fument une cigarette à coté d'un chamboule-tout sur lequel se trouvent les têtes des principaux acteurs politiques de ces dernières années, excepté Jean-Luc Mélenchon. À la question « Macron ou Le Pen ? », ils sont catégoriques, cette fois-ci ils ne voteront pas pour le moins pire... L'un s’abstiendra l'autre votera blanc : « J'ai autant combattu le fascisme que le capitalisme », explique Nicolas.

S'abstenir c'est aussi le choix de José. Né en 1950 c'est « par expérience » qu'il ne votera pas pour Macron dimanche. « En 2002 j'ai mis un bulletin Chirac, regardez le résultat... Non cette fois-ci je ne me déplacerai pas, je n'ai pas envie de choisir entre la peste et le choléra ». Ancien du parti communiste, passé par le parti socialiste qu'il quittera en 2008, ce sexagénaire se reconnaît aujourd’hui totalement dans le mouvement de la « France Insoumise ».

La présence d'un stand du mouvement a cependant dérangé certains syndicalistes CGT  « La présence d'un parti politique au sein de cette manifestation syndicale est inappropriée », expliquent plusieurs personnes. Implicitement, ces derniers font référence à La Charte d'Amiens. A noter que les merguez et les bières étaient cependant distribuées par un stand étiqueté PCF... 

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